Ce soir, quelqu’un avait tracé ce beau prénom à la craie sur le trottoir. Immédiatement surgit dans ma tête cet inoubliable récit que j’ai du lire quinze fois dans la traduction de Joseph Bédier… Marc, le roi a éloigné Tristan de la cour. Pour faire comprendre à Yseut sa présence près de la fontaine, Tristan fait porter par le ruisseau des petits copeaux de bois jusqu’au château … Mais cette nuit, averti par le nain Frocin, le roi est monté dans le pin qui s’élève au-dessus de la fontaine. Clair de lune : Tristan aperçoit l’image du roi reflétée dans l’eau. Yseut, qui l’a également vu, va essayer de faire croire à son innocence par des protestations qui prendront le roi à son propre piège. “Par Dieu, créateur du ciel et de la mer, lance Yseut, ne me demandez plus jamais de venir. Car je vous le déclare tout net, Tristan, soyez certain que je ne viendrai pas. “ … Comment lâcher un livre qui commence ainsi ? Comment ne pas être pris par un rendez-vous qui commence par ce message porté par des copeaux de bois flottant sur l’eau claire ? Et on me dit qu’il y a des gens pour préférer regarder des inepties à la télévision ? Ou de la téléréalité ? On rêve !