Je tombe sur ce passage du Journal Atrabilaire de Jean Clair :
“Mieux que promouvoir les Fêtes de la musique et les Nuits des musées, ne devrait-on pas créer une nuit sans lumière, sans phrases, sans vitrines, sans signaux, une nuit où Paris serait plongé dans le noir, un black-out absolu, pour rappeler aux habitants, une fois par an au moins, que le ciel existe au-dessus de leur tête, et pouvoir comme Dante, au sortir de l’Enfer, riveder le stelle ?
Ce serait bien en effet : la loi morale à l’intérieur de soi et le ciel étoilé à l’extérieur, juste au-dessus… Comment diable avons nous fait, au cours des cinquante dernières années, pour tuer cela aussi ! On devrait prendre le ministre de l’environnement en otage et ne le rendre que contre le retour du ciel étoilé !
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Ce qui me fait penser à ceci :
“Rabindranah Tagore vivait à cette époque dans une maison flottante qu’il possédait au Bengale oriental. C’était tard dans la nuit et il était très occupé à écrire à la lumière d’une bougie. Après avoir terminé, il éteignit sa bougie et se laissa aller dans son fauteuil, regardant le ciel. Immédiatement, il se trouva face à face avec un ciel illuminé par le clair de lune. C’était la pleine lune et pendant si longtemps il ne s’en était pas rendu compte. Tout autour de lui, autour de la petite cabine, l’univers entier était illuminé. “Quel fou j’ai été” pensa t-il “d’avoir manqué cette merveille pendant si longtemps !”.
C’est simplement quand la lumière de la bougie a été éteinte qu’il a pu découvrir le vaste océan de lumière qui avait été là pendant tout ce temps”…
Swami Prajnanpad cité par Sumangal Prakash
Autres minuscules bouts de ciels …
L’art quand il nous tombe directement du ciel
Qu’est ce qui nous ouvre le ciel
Il faut que le hasard renverse la fourmi…
Le ciel dans le caniveau
Penser à mettre le ciel dans une enveloppe
Le jour n’est pas plus beau…
J’aime les nuages qui passent