J’ai trouvé ce magnifique poème d’Octavio Paz sur le site toujours frémissant d’intelligence de Terres de femmes et je le copie-colle donc directement, tel quel avec mes remerciements à Angèle Paoli que j’aime beaucoup (et mes excuses pour les rejets de certains mots en bout de ligne que je n’arrive pas à faire dans cet éditeur où les non-breaking spaces n’existent pas)
ARBOL ADENTRO
Creció en mi frente un árbol,
Creció hacia dentro.
Sus raíces son venas,
nervios sus ramas,
sus confusos follajes pensamientos.
Tus miradas lo encienden
y sus frutos de sombras
son naranjas de sangre,
son granadas de lumbre.
Amanece
en la noche del cuerpo.
Allá adentro, en mi frente,
el árbol habla.
Acércate, ¿lo oyes?
Traduction française de Frédéric Magne
ci-dessous…
ARBRE AU-DEDANS
Dans mon front a poussé un arbre.
Il a poussé au-dedans.
Ses racines sont des veines,
des nerfs ses branches,
ses feuillages confus des pensées.
Tes regards l’enflamment
et ses fruits d’ombres
sont orange de sang,
grenades de lumière.
Le jour se lève
dans la nuit du corps.
Là au-dedans, dans mon front,
l’arbre parle.
Approche, tu l’entends ?
Octavio Paz, L’arbre parle [Árbol adentro, Barcelona, Editorial Seix Barral, 1987], Gallimard, Collection Du monde entier, 1990, page 115. Traduit de l’espagnol par Frédéric Magne et Jean-Claude Masson.
© Photo de l’arbre : Guidu Antonietti di Cinarca
—
Quelques autres arbres…
<a href="https://switchie5.wordpress.com/2007/09/11/tai-chi/"
L’arbre parle. Approche, tu l’entends ?
J’aime bien cet honneur fait à l’arbre…
Voir des poissons dans les arbres, ça me rassure en fait !
Comme quoi, quand ils veulent ils peuvent
Et le petit rameau cria : “pourquoi me mutiles-tu ?”
L’ombre, un instant, le temps d’un court rayon de soleil
Le vieil arbre du Luxembourg en soins palliatifs
Arbres et arbres peints
De verdad, una maravilla este poema! Que fuerza, que pasión, que transcendencia del lenguaje, que crescendo!