.
Ce matin encore, le petit merle de la cour a décidé de m’inviter à son concert à 5h12… A demi endormi, j’ai pris mon iPhone pour l’enregistrer — donc la qualité n’est pas super, et en plus je n’ai pas pensé à enlever ma montre si bien qu’on entend aussi le tic tac de ma swatch, désolé —. J’ai mis un extrait de soixante secondes ici sur soundcloud.
On devrait tous les jours se lever tôt (à condition évidemment d’avoir un petit merle dans le tilleul de la cour (j’ai de la chance, je sais bien).
Pour comparer avec ce que les gens écoutent à la même heure, je suis allé voir la grille des programmes des radios :
– Sur Eur1, de 5h à 6h30 il y a, selon leur formule “du rythme, de l’information, de la proximité” . C’est l’heure de l’horoscope et des pronostics hippiques et ils précisent que c’est “la recette de Jacky Gallois pour nous aider à nous lever du bon pied” . Mon Dieu !
– Sur RTL, ils “alternent musique, jeux et informations et animent l’antenne avec un programme alliant douceur et énergie … Aille !
– Sur RMC de 4h30 à 6h, ils appellent ça “le tout info du matin : l’actualité, mais aussi le sport, la météo, la circulation et l’horoscope”… Misère…
– Sur France Culture, ils rediffusaient de 4:42 à 06:57 La vérité décolle mieux par vent contraire, par Yann Paranthoën et Jean-Marc Fombonne (1977).
– Sur France Musique, à 05:02:29, donc pile quand mon petit merle commencait son récital, ils passaient la sonate pour piano en la mineur, D 845, de Franz Schubert par Alfred Brendel. Enfin !
Voilà vous savez tout. On vit vraiment une époque formidable !
“Il est cinq heures, Paris s’éveille”… :
“Je suis l’dauphin d’la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins d’balais
Il est cinq heures, Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures, Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures, Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
A la Villette on tranche le lard
Paris by night , regagne les cars
Les boulangers font les batards
Il est cinq heures, Paris s’éveille
La tour Eiffel a froid au pieds
L’arc de triomphe est ranimé
Et l’Obelisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures, Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil”
Il est cinq heures, Paris s’éveille – Jacques Dutronc. Sortie : avril 1968. Durée : 02:55. Auteurs : Jacques Lanzmann, Anne Ségalen
—————
Autres petits bouts sonores :
– Fermeture du Luco et cloches de Saint-Sulpice
– Quand il pleut, les oiseaux du Luco sont heureux. Moi aussi
– La panique dans la question d’Isaac
– Le merle de la cour
Après l’appel à se réveiller du merle en haut des arbres-HLM parisiens, l’appel des légendaires gardiens à sortir du luco, l’appel à prier de la cloche de l’église, je crois que le devoir m’appelle et qu’il faut que j’interrompe les promenades parisiennes de ce genre, et la nostalgie qui fait qu’on tend à regretter de ne pas être où l’on n’est pas. Odile m’avait prévenue; les petites surprises de votre blog sont un vrai plaisir. J’aime bien le mot colifichet, si vous passer à la lettre C après les B, pensez-y; ce n’est pas vrai qu’un colifichet n’a pas de valeur, il en a d’autres que marchande. Merci pour les broutilles.
Nathalie R.
Perso j’habite dans un endroit ou les oiseaux font peu ou pas de bruit. Des bruit d’ailleurs, même pas des gazouillis, fussent ils tonitruants, comme certains passereaux dont je me souviens la frénésie matinale. Ca me manque, ces tchip tchip, ça fait la ville à la campagne et sans eux la campagne est inanimée.