.
L’Université d’été du MEDEF s’est déroulée fin août sur le thème ”Une France qui gagne dans un monde qui bouge” (sic). Si le Medef se bougeait et si la France gagnait, ça se saurait évidemment. Mais bon, ces rencontres sont toujours l’occasion pour le Premier ministre de faire de beaux discours : il vient, il rappelle combien “il aime les entreprises” et il repart … Rien ne change : le chômage continue de monter et à désespérer les Français. Mais, quelques semaines plus tard, les équipes du MEDEF nous expliquent sans rire que la suppression d’un ou deux jours fériés permettra de vider Pôle emploi de ses 5 millions de chômeurs… Heureusement, les révolutions n’arrivent jamais là où on les attend. Alors faisons un rêve : fin 2014, deux mois à peine après la nomination d’Emmanuel Macron à l’économie, un homme impatient décide de prendre le pouvoir — non pas à l’Elysée mais au MEDEF, la fameuse organisation patronale connue pour son inefficacité et sa redoutable inertie économique.
Constatant que les partis politiques s’égaraient dans des querelles d’un autre âge, que l’impact du Pacte de responsabilité était nul, que le chômage continuait de progresser de façon dramatique et que le poids de l’État rendait impossible le retour de la croissance, un patron a le courage de dire “assez !” Avec un quarteron de jeunes entrepreneurs déterminés, il décide de renverser Pierre Gattaz dont les dernière propositions lui paraissaient dérisoires. L’opération est rondement menée. En l’espace de quelques heures le MEDEF n’existe plus. Seuls 3% des patrons restent fidèles à l’ancienne direction…
La grève de l’impôt pour sauver l’emploi
Lors d’une conférence de presse, la nouvelle équipe annnonçe une mesure révolutionnaire : le refus immédiat et collectif de tous les chefs d’entreprise de payer l’impôt, les cotisations chômage et de formation professionnelle. “Ce n’est pas de la désobéissance civile”, déclara le nouveau patron des patrons, “mais une mesure de salut public pour créer des emplois et sauver l’économie Française de la ruine”.
.
Le soir même, sur TF1, le ministre des Finances dénonce une initiative “illégale, anti-républicaine et d’ailleurs inefficace car toutes les sommes non-payées seront récupérées avec 10% de pénalité de retard”.
.
Dans un tweet sous forme de bras d’honneur,la nouvelle organisation répond sur le champ que “les 10% ne seraient pas plus payés que le reste”.
.
La CGT dénonce un “putsch patronal”
Thierry Lepaon de la CGT s’indigne de “l’arrogance de ces capitalistes enfreignant les lois de la République” et Jean-Luc Mélanchon appelle toute les “forces populaires” à venir manifester leur opposition déterminée à ce “putsch patronal”.
Dans une tribune libre publiée dans le Monde du même soir, la nouvelle organisation patronale énumère ses objectifs concernant les sommes ainsi libérées de l’emprise coûteuse de l’État. Elles seront affectées :
– aux investissements créateurs de richesse
– aux augmentations de salaire favorisant la consommation
– au développement des marchés extérieurs
– à la formation professionnelle
Les entreprises ne sont pas des tirelires de l’État
Les entreprises, a-il martelé, ne sont pas des tirelires de l’État, ni des cagnottes destinées à financer une bureaucratie lourde et inutile. Elles sont là pour créer de la richesse. Nous n’avions pas d’autre choix au moment où les ardoises sociales s’accumulaient et mettaient en péril l’ensemble de l’édifice. Prendre l’argent des entreprises pour le leur rendre, en partie et sous conditions, dans le cadre d’un Pacte de responsabilité est une idée digne des Shadocks. Il faut retenir le circuit court et supprimer tous les court-circuits bureaucratiques. L’argent n’a pas à passer d’abord par l’État pour revenir dans les entreprises !”
“Nos salaires avant vos impôts !”
Quelques jours plus tard, le ministre du Budget envoyait des inspecteurs du fisc dans une petite entreprise de Seine-Saint-Denis qui furent violemment repoussés par l’ensemble des salariés leur interdisant l’entrée. Une vidéo amateur publiée immédiatement sur le net fut aussitôt reprise au Journal de 20h de TF1 montrant à tous les Français stupéfaits la fuite pitoyable des agents du fisc sous les huées des salariés : “Nos salaires avant vos impôts !”
.
Dès le lendemain, d’autres opérations similaires avaient lieu dans toute la France. Partout la réaction fut la même avec des salariés déterminés à défendre farouchement, contre le fisc, leur entreprise, leurs salaires, et leurs emplois.
Un grand mouvement populaire se lève en France
“C’est un grand mouvement populaire qui se lève !” a déclaré le nouveau patron des patrons. Dans la même ligne nous allons également créer — avec le réseau des Chambres de commerce et d’industrie — une puissante structure de placement des chômeurs se substituant à Pôle emploi qui a fait la preuve de son échec flagrant. Nous reprenons également en main tout le système de formation professionnelle qui n’a fait que dilapider des sommes gigantesques sans profit pour l’emploi. Avec cette réforme, chacun trouvera désormais un emploi correspondant à sa qualification. “L’État s’est peut être habitué à la montée inexorable du chômage. Pas nous ! La question n’est pas d’indemniser plus de 5 millions de chômeurs mais de les embaucher !” a conclu le président du NouveauMEDEF
Hollande pathétique et dépassé
Interrogé, à Tulle, sur le fait que plus de 78% des entreprises refusaient de payer l’impôt et suivaient le NouveauMEDEF, le Président de la République a tenu des propos qui ont provoqué la stupéfaction des Français
.
*
Deux autres folles journées…
• La folle journée où la Cour des Comptes a pris le contrôle du Parlement
• La folle journée où Valls annonce la fin de l’État-providence”
Vous nous faites rêver, Switchie, il est vrai que nous n’avons plus que le rêve pour nous remonter le moral.
Merci Switchie, pour le partage de ces quelques minutes de rève …….improbable