J’avais abandonné ce pauvre blog en mai 2008 parce que la maladie d’Alzheimer de Maman était déjà trop lourde à porter. Je ne sais pas comment j’ai trouvé la force de continuer, mais j’aurai finalement tenu encore deux ans et deux mois de plus… Maman est partie hier matin et je suis désormais orphelin. Orphelin, inconsolable et exténué par ces dernières années épouvantables. Le Bon Dieu, finalement, aura eu pitié et elle sera heureusement partie détendue et apaisée. Le matin de sa mort, j’avais peur qu’elle soit triste ou crispée. Je l’ai trouvée souriante. Je ne savais pas que les morts souriaient : Maman, en tout cas, souriait…
Je vais essayer de recommencer à aller au Jardin du Luxembourg où je l’emmenais tout le temps quand elle pouvait encore se déplacer. J’irai voir les fleurs qu’elle aimait, les merles sur les belles pelouses, les canards dans le bassin, les poneys avec leurs bons yeux et les petits ânes qui promènent les enfants sur leur dos dans l’allée centrale… C’est ça qu’elle aimait. Elle avait un carnet d’adresses où elle gardait la liste de tous ses amis. Et à la lettre “A”, il y avait marqué “ânes”… Et elle avait écrit à la main tous leurs prénoms : Altesse, Aramis, Adriana, Athos, Rosette, Reinette, Mickey, Vulcain… C’est ce que je vais aller faire maintenant : aller au Jardin du Luxembourg et dire aux merles, aux petits ânes et aux grands rudbeckias jaunes qu’elle est partie.
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Voilà, je suis orphelin et inconsolable
Et d’après vous, pourquoi les gens ne dansent-ils plus ?
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En regardant ce dessin de Hansi tout à l’heure en prenant mon café, je me suis posé une question toute simple :
est ce qu’aujourd’hui les gens ne dansent plus sur les places parce qu’ils sont tristes et n’ont plus envie de danser ? Ou bien parce qu’on leur a carrément détruit ces petites places où ils dansaient précisément, dans leurs petits villages fleuris où ils vivaient tranquilles, sans voitures, sans feux rouges, où ils mangeaient tous ensemble d’énormes choucroutes sur de grands tréteaux en bois en cognant leur chopes de bière et en trinquant au Riesling ?
Là, ça sent bon la saucisse qu’on trempe dans la moutarde et j’entend le claquement des sabots sur les planches en bois… S’ils faisaient ça au coin de ma rue, juste là en bas, à l’angle de l’église, les flics arriveraient avec leurs gyrophares et hop, circulez ou au poste ! Bon, OK j’arrête sinon vous allez encore dire que je suis nostalgique (vous n’auriez pas tort d’ailleurs) !
Et puis il parait qu’on a des jours pour danser, quand l’Etat le décide : le 14 juillet ou la fête de la musique. Hors de ces dates fixées par l’Etat, circulez citoyens, y a rien à voir ! Manquerait plus que ça qu’on se mette à danser sur les places hein ! Non mais ! Mais peut-être qu’ils dansent sur Facebook et que je ne les sais même pas ?
– La fête ou la vie parfois, c’est comme un mât de cocagne…
– L’Alsace, un tout petit copeau de France…
“toute l’année est jolie…”
On se demandait tout à l’heure, avec Sabrina, quel était le mois que nous préférions… Et on les aimait tous, comme Sei Shônagon. Donc je remets ici ce vieux post de 2003 pour qu’il nous rafraîchisse la mémoire sur l’incroyable beauté des saisons …
Sei Shônagon était dame d’honneur, attachée à la princesse Sadako qui mourut en l’an 1000. Ses “Notes de chevet” ont été composées dans les premières années du XIe siècle japonais, au moment de la plus haute splendeur de la civilisation de Heian. Elle écrit :
“Parmi les époques, j’aime le premier mois, le troisième mois, les quatrième et cinquième mois, le septième mois, les huitième et neuvième mois, le douzième mois ; tous ont leur charme dans le cours des saisons. Toute l’année est jolie”.
Je n’ai pas un seul mot à ajouter à ce qu’a dit Sei Shônagon. Rien. Ou peut-être juste ceci : le deuxième, le sixième et le dizième mois !
– Hashtage #neige
– En fait j’adore l’hiver !
– Ecrire l’automne en braille
Posted in Confettis, L'auteur, Littérature