Il y a des soirs, comme ce soir, quand les choses deviennent particulièrement intenables, où je sens qu’il va m’arriver quelque chose comme une crise d’apoplexie ou une crise cardiaque ou une crise de nerfs, en tout cas une crise. Quelque chose dans le genre de ce qui est arrivé au grand poète et ami des oiseaux, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz : le 2 mars 1939, juste avant que n’éclate la guerre mondiale qu’il pressentait, il s’effondrait mortellement après s’être fâché contre son canari qui ne voulait pas rentrer dans sa cage. Le médecin concluera à une embolie. Mon canari à moi, c’était la paix de l’âme. Et je n’arrive plus à le faire rentrer dans sa cage. Et sa cage, voyez-vous, c’était ma tête. On verra les conclusions du médecin légiste. [mais bon, n’appelez quand même pas la police.Le café ne fait plus d’effet; je vais me coucher et m’occuperai du canari demain
Nikos Kazantzaki aussi avait un canari sur la tête !
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