
J’adore André Suarès que j’ai toujours tenu pour le plus grand écrivain français (pour son éblouissant Voyage du Condottiere notamment mais pas seulement). Cette photo vous paraîtra sans doute un peu inquiétante mais ne vous y fiez pas. Je la mets ici parce qu’elle est vraissemblablement guère postérieure à l’époque où Suarès passait devant le conseil de révision des Armées en se présentant devant les autorités militaires avec sa grande cape noire, ses longs cheveux tombant sur ses épaules et, sous le bras, la partition de Siegfried de Wagner ! J’adore cette histoire et imagine que les officiers ont du s’étrangler en voyant arriver ce jeune homme passionné, à la fois sombre et diaphane.
Pourquoi diable est ce que je vous raconte cette histoire ? Ah oui, Wagner : hier, en lisant des textes de Milosz, j’ai découvert qu’il ne passait pas seulement des journées entières à apprivoiser les oiseaux mais qu’il leur sifflait des airs de Wagner ! Et, comme avec François d’Assise, tous les oiseaux arrivaient et se posaient sur ses épaules. «C’était surtout en hiver lorsque la neige recouvrait le parc que le spectacle était étonnant, raconte un jardinier ; On le voyait marcher tout seul, vêtu de noir, accompagné d’une centaine d’oiseaux de toutes les espèces.» (*)
Voilà la grande découverte qui me ravit littéralement : Milosz ne parlait pas seulement aux oiseaux de la forêt de Fontainebleau : il leur chantait du Wagner !
Le Voyage du Condottière de André Suarès
François d’Assise et mes petites soeurs les hirondelles
.
Autres oiseaux…
– Des ailes pour planer au-dessus de la vie
– Mes petites soeurs les hirondelles
– Les oiseaux qui surgissent des phrases de Léonard
– Les autruches sont des oiseaux politiquement très avancés
– L’oiseau qui avait lu Cioran
– Le canari de Milosz s’est envolé !
– Un extraordinaire condensé d’harmonisation des contraires
—
(*) Citation de Janine Kohler, Présidente de l’Association des Amis d’Oscar Milosz
Like this:
Like Loading...