Tout à l’heure, en allant boire un verre au Rostand pour me calmer les nerfs après une dure journée (alzheimer ne respecte pas les jours fériés et ne fait jamais le pont), je traverse le Luxembourg juste avant la fermeture du jardin, au moment où le soleil tombe derrière les grands paulownias mauves entre les tennis et l’orangerie…

Pendant que les joueurs du soir échangent leurs dernières balles, je tombe, dans l’allée Delacroix, sur une “installation” – comme ils disent maintenant – intitulée “Du vent dans les branches”. Au milieu d’un tas de trucs d’artistes prétentieux sans grand intérêt, ces magnifiques arbres à rubans inspirés (dit la notice sur le site du Sénat) des mâts qu’on trouve dans les monastères tibétains. La photo, sans mouvement, ne rend absolument pas compte de la douceur de ces rubans qui frissonnaient dans le vent quand j’y suis passé tout à l’heure dans la belle lumière du soir. Mais j’ai trouvé l’idée très intelligente. Sur chaque tronc et chaque ruban (ce qui est un peu too much à mon avis) est écrit : “être dans le vent est une ambition de feuille morte”. Une fois aurait suffit et c’eût été parfait de pureté, d’élégance, de discrétion et de légèreté, mais bon, c’est bien, je ne vais pas faire le difficile même si je préfère le concept original bouddhiste qui porte la prière des moines au loin… Et surtout le concept ultime : laisser les arbres tels qu’ils sont, sans ajouter le moindre ruban… RIEN, juste laisser les choses comme elles sont ! (telles que la Création les a créées : pas de catalogue qui va avec, pas de dédicaces de Dieu, rien. Juste l’émerveillement).
Je voulais naturellement mettre ici le nom de “l’artiste” mais il est écrit nulle part. Je suis allé voir sur le site du Sénat, qui accueille l’expo, et il n’y a qu’un nom qui fait la roue avec son égo : celui de Chantal Mennesson, présidente de la Biennale d’Issy, dont il est rappelé qu’elle a convié 40 artistes à s’exprimer autour du thème de cette neuvième édition, au Jardin du Luxembourg, du samedi 17 mai 2008 au dimanche 21 septembre 2008 dans l’allée Delacroix, à l’ombre des marronniers majestueux. Voilà, je vous ai tout dit !
– Ils ont été abattus depuis
– Et remplaçés par des savonniers de Chine
Les paroles, le vent et le grand citronnier
.
– “Installations de Dieu” et feuilles d’automne
– Rendre à César ce qui appartient à César
– Le Paradis est un état
– L’infini dans la paume de la main
– Que Dieu éteigne le soleil un moment
– Fleuriste ? Mais on devrait dire Galerie d’Art !
– Le Paradis est un état
– Peut-être que le Bon Dieu…
– “Art citoyen” ?
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