Van Gogh et son petit musée portatif …

vanGogh_carnets

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En rangeant des livres ce soir, je tombe sur un numéro des Lettres Nouvelles de 1965 et retrouve ce vieux texte de Kenneth White, A la lisière du monde :

“Quand il était à Paris, van Gogh partait souvent à pied, en direction d’Asnières peut-être, ou de l’Ile de la Grande Jatte, muni seulement d’une grande toile attachée à son dos par des courroies. Il s’arrêtait chaque fois qu’un motif l’attirait, le peignait sur sa toile, repartait, s’arrêtait, peignait, divisant sa toile en autant de petites parties, si bien qu’à son retour, il était porteur d’une petit musée, d’un carnet de notes peintes”…

© Musée Van Gogh – Amsterdam. Pour écrire dans ses petits carnets de croquis (dont quatre seulement auront survécu), Vincent van Gogh a utilisé des crayons, de l’encre, de la craie ou du charbon. Il y notait également des adresses et des ordonnances et y retranscrivait des poèmes. Certaines pages contiennent de véritables oeuvres d’art miniatures… Le monde (Asnières, l’Ile de la Grande Jatte…) a bien changé.

Que faisait donc Apollinaire le 26 mars ?
Que faisait Rilke entre le 2 et le 23 février ?

Des ailes (d’ange ?) pour planer au-dessus de la mort …

Muriel, qui a beaucoup de courage, me parle de son père qui vient de mourir et me montre une carte avec cette belle aile de Dürer, presque celle d’un ange… En rentrant chez moi, je feuillette les lettres de Van Gogh à Théo et trouve ces quelques phrases :

“Des ailes pour planer au-dessus de la vie!
“Des ailes pour planer au-dessus de la tombe et de la mort!”

(12 septembre 1875)

“Une lettre de mon père m’a appris ce matin la mort de l’oncle Jan. Une nouvelle de ce genre nous incite à répéter : Seigneur, attachez-nous intimement les uns aux autres et que notre Amour pour Vous rende ce lien de plus en plus solide”. [1er septembre 1875]

“Je lutte avec une toile commencée quelque jours avant mon indisposition ; un faucheur, l’étude est toute jaune, terriblement empâtée, mais le motif est beau et simple. Je vis alors dans ce faucheur l’image de la mort (…). Mais dans cette mort rien de triste, cela se passe en pleine lumière avec un soleil qui inonde tout d’une lumière d’or fin”… [septembre 1889]

Courage Muriel… Tu sais qu’il n’y a pas que les anges qui ont des ailes pour planer au-dessus de la mort. Et que ta vie continue d’être inondée de cette belle lumière d’or fin…

Albrecht Dürer – Aile. 1512. Aquarelle et gouache sur vélin. Graphische Sammlung Albertina, Vienne.

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D’autres anges…
L’ange de l’histoire de Klee
J’aime bien ces anges…
L’ange voleur d’étoiles,
Sûrement j’exagère
Wer wenn ich schreiee
L’ange des ruines de Dresden…
J’aimerais bien que Dieu m’accorde 3 secondes !
Pourquoi Fra Angélico a t-il peint ce trou ?

Les simples de Dürer
Une chauve-souris de Dürer
Les petits tonnelets de Dürer
Le magnifique lièvre de Dürer…

Les yeux des gueux et la rosace de Notre-Dame

oeil.gif Ce n’est pas intéressant, je sais, mais mon oeil droit est de plus en plus flou, l’opération de la cataracte ne s’est donc pas si bien passée et mon ophtalmo dit que l’implant qu’ils m’ont mis est “froissé” et que s’il ne se “déplie” pas, il faudra sans doute réopérer pour mettre un nouvel implant. Argggghhhh !
Cela me fait penser à cette lettre de Vincent Van Gogh :

“Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales, si majestueuses et si imposantes soient-elles – l’âme d’un être humain – même les yeux d’un pitoyable gueux ou d’une fille du trottoir sont plus intéressants selon moi”.

19 décembre 1885

PS. Toute cette Correspondance avec son frère Théo est magnifique et absolument bouleversante.

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