Comme Saint-François, j’aurais bien aimé pouvoir parler aux oiseaux. Ou voler, comme Icare !
Mais en lavant les vitres chez Maman le week end dernier [post de 2004], je me suis rendu compte en regardant l’avenue en bas, debout sur un tabouret, que j’avais un vertige pas possible…
Donc si j’étais un oiseau je crois bien que j’aurais une trouille bleue de voler jusqu’au sommet d’un arbre ou du Dôme des Invalides, de regarder en bas et de ne plus oser repartir. J’aurais l’air de quoi ? Mais vivre sans la compagnie des oiseaux, ça non, je ne pourrais pas. Encore ce soir, quand je suis rentré, un merle chantait sur l’herbe mouillée. Un instant, après une journée noire, mon coeur a été joyeux. Que voulez vous, j’ai un petit cerveau d’oiseau et une âme de rossignol !
Avec un pied dans l’humanité et une aile dans le ciel, je me suis toujours senti – (peut-être ça se soigne ?) – une certaine proximité avec les oiseaux. Et je finirai sûrement comme Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz qui réservait toujours la même chambre à l’Hôtel de l’Aigle noir. Il écrivait au directeur : “j’arrive à telle date, veuillez me retenir la chambre 44”. Et on était obligé de lui retenir la chambre 44 car il venait avec ses oiseaux dans des cages – des péruches d’Abyssinie je crois – et on mettait un grillage à la fenêtre et il laissait les oiseaux voler dans sa chambre. Milosz disait : “il n’y a que les saints, les oiseaux et les enfants qui soient intéressants”. Comment ne pas l’approuver dans ce monde qui détruit l’enfance, ridiculise les saints et extermine les oiseaux!
Je vais essayer de lutter contre mon vertige. Pour pouvoir gagner le ciel étoilé… (cela m’évitera d’avoir envie de vomir tous le matin en entendant parler de la torture en Irak).
Mes petites soeurs les hirondelles
Le canari de Milosz s’est envolé