Les herbes et les graminées des talus me rendent vraiment heureux… (Herbier 1)

En ce moment, les champs et les talus sont parsemés de coquelicots, d’herbes et de graminées toutes plus belles les unes que les autres : simples, fines, élancées, élégantes, fragiles et se courbant gracieusement sous le vent frais du mois de mai… Elles me mettent de bonne humeur et — bien qu’elles soient mes amies depuis que je suis petit — j’ai honte de ne toujours pas connaître leurs noms. Je viens de chercher comment elles s’appelaient, mais n’obtiens comme réponse que des noms latins compliqués : l’intellectualisme et l’érudition hautaine de la société me devient vraiment pénible. Je veux juste les prénoms de ces filles de la campagne, pas leur généalogie prétentieuse et leurs noms de famille en latin ! Mais bon, peu importe… Je viens de feuilleter un herbier du début du XIVe siècle qui me met littéralement en joie (je vous mets ci-dessous une vidéo de moins de 2 minutes)…

Manfredus de Monte Imperiali, Liber de herbis et plantis (1301-1350), BNF, Département des Manuscrits.

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À propos de ce qui me met en joie, j’écoutais dimanche dernier, sur France Musique, la cantate BWV 84 «Ich bin vergnügt mit meinem Glücke». C’est exactement ce que je ressens sur les chemins quand je vais me promener le matin : “je suis content de mon bonheur !” Jean Sebastien Bach ne pouvait pas dire mieux ! C’est juste ça : “je suis content de mon bonheur !”

Bon, où en étais-je ? Ah oui, je disais que j’aimais les graminées qui poussent sur les talus… En ce moment, j’ai une overdose d’informations sur les réseaux sociaux, un raz-le-bol total des baratineurs et des intellectuels blablateurs qu’on entend sur les ondes, et je rêve qu’il y ait une insurrection des herbes et des graminées, qu’elles se soulèvent et recouvrent tout : qu’elles poussent entre les pages des livres, qu’elles grimpent le long des murs, qu’elles envahissent les villes et qu’elles disent aux hommes : “arrêtez avec votre béton, arrêtez avec votre intellectualisme pesant, arrêtez avec vos “aménagements” à la noix, — même vos “J.O”, arrêtez cette farce soit-disant sportive et prétendument festive. Et, pendant plusieurs années, ne faites plus qu’une chose : arrêtez de bétonner, laissez la nature en paix et surtout, laissez-nous tranquilles”…

Manfredus de Monte Imperiali, Liber de herbis et plantis (1301-1350),
BNF, Département des Manuscrits.

“L’univers ne se doute guère de cette ambition de l’âme”…
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Herbiers (2) …
Herbiers (3) …

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