Ecrabouiller le Mal ? Jubilatoire ! — encore un détail (7)

Dans un monde devenu fou et livré aux forces du Mal, j’adore que la Vierge à l’Enfant de Geertegen tot Sint Jans soit en train d’écrabouiller, sous ses pieds, cet horrible dragon noir. Si on n’agrandit pas la toile à 200% on ne le voit pas immédiatement. Mais comme je ne peux pas m’empêcher de zoomer désormais pour voir les détails, je ne vois plus que lui… C’est marrant mais je dois avoir un problème avec le Mal, et le diable, et les serpents, et les scorpions, et les dragons : je ne vous dis pas le plaisir quasi jubilatoire que cela me procure de les voir écrabouillés comme ça.

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Bob Dylan et l’inspiration créatrice : “des chansons écrites comme par magie”…

Je suis retombé par hasard sur une vieille interview de 2004 accordée par Bob Dylan à Ed Bradley pour l’émission 60 Minutes. Bob Dylan y commentait ses premières compositions — notamment “It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding)” écrite quand il avait 23 ans. « Je ne sais pas comment j’ai pu écrire ces chansons”… ” dit-il, “ces premières chansons étaient presque écrites comme par magie”… Et il cite le début :

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Encore un détail, sonore cette fois (8)

Je ne sais vraiment pas pourquoi je fais ce “détail” sonore… Les précédents étaient visuels, (avec des détails agrandis à 200%)… Mais là c’est un détail audio, sur un seul mot (“nichts”) dans le motet de Bach Jesu, meine Freude. Je reconnais que ça n’a pas beaucoup d’intérêt, mais chaque fois que je l’écoute, j’entends résonner le “ssss” final du mot “nichts” comme — lorsque j’étais petit — j’entendais les “ssssss…” d’Andromaque qui sifflaient dans «pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?». C’est tout bête, mais c’est comme ça. Ce mot “nichts”, avec son sifflement final, n’est qu’un détail banal en allemand, mais je n’entends que lui, comme dans l’allitération d’Oreste dans Racine… Si vous n’entendez pas siffler le “nichtssss”, ce n’est pas grave ! C’est peut-être moi qui doit me soigner !

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“C’est bien, il fait encore beau” !

Tous les ans, en novembre, quand il faisait encore beau — mais que le ciel devenait gris et qu’il commençait déjà à faire froid — ma mère répétait immanquablement la même phrase : “il fait encore beau… Et moi, à chaque fois, je l’entendais de travers : j’entendais : “il fait en corbeau” et pof…

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J’aime les trop grandes ailes de l’ange de cette Annonciation …

J’aime cette Annonciation de Fra Angelico qui est au musée diocésain de Cortona … J’aime les grandes ailes de l’ange, trop grandes pour se réfugier à l’intérieur des colonnes et qui restent à l’extérieur en frissonnant dans la fraîcheur du jardin… C’est tout bête, mais c’est le genre de détails qui me remplissent d’une joie immense :-)

Fra Angelico, Annunciation, 1433-34 – Tempera on wood, 175 x 180 cm. Museo Diocesano, Cortona

Une autre Annonciation (de Ambrogio Lorenzetti, (1344) –>

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“L’été s’éteint – C’est novembre à nouveau”

Un instant, de Claude Roy

“Je voudrais retrouver les couleurs de l’été
et la vive lumière des matins d’autrefois”…
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Pourquoi ne suis-je pas considéré comme un “aborigène” ?

Le Robert donne cette définition de l’aborigène : N.m et adj. (1488 ; lat. aborigines, rac. Origo, originis “origine”). Personne originaire du pays où elle vit. V. Autochtone, indigène, naturel ; natif. – Adj. Population aborigène. — Donc, en gros, “une personne qui vit dans le pays où elle est née”

Pourquoi réserve-t-on ce terme aux seuls aborigènes d’Australie ? J’ai posé la question mais personne n’a su me répondre, sauf ceci :

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Le plus beau métier du monde : dérouleur de ciel !

Il y a, à Padoue, dans la chapelle Scrovegni, une immense fresque du Jugement dernier peinte par Giotto. De chaque côté – l’un côté soleil et l’autre côté lune – il y a deux anges qui déroulent littéralement les cieux pour dévoiler les portes du Paradis. C’est exactement le métier que j’aurais aimé faire : dérouleur du ciel ! (mais je n’ai pas fait les bonnes études)…

Autres images :

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Wouf ! les chiens refusent le changement d’heure !

Cette histoire d’heure d’été/heure d’hiver m’est carrément insupportable. C’est déjà assez compliqué pour tout le monde, pour les avions, les trains, mais aussi les animaux ! Les chiens veulent aller faire leur tour à 7h : pas question de leur dire qu’on fait désormais pipi à 6h ou a 8h. Pareil pour le dîner, comment leur expliquer qu’il faut attendre une heure de plus ou de moins ? En fait, j’aime bien qu’ils aient encore des qualités que les hommes (de plus en plus soumis aux injonctions des globalistes qui prétendent diriger nos vies d’en haut) ont complètement perdu :

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Il y a des mots qui font vivre…

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur et le mot confiance

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Encore, encore des détails … (6)

Plus ça va et plus j’aime ces oiseaux qui survolent le Paradis de Herri met de BLES (v. 1540). Ils ne sont pas juste peints comme des points immobiles mais volent autour du cadre circulaire, pour le mettre en rotation autour de son axe, et faire pivoter l’anneau du cadre de bois. Bref pour mettre tout le ciel du Paradis en mouvement … Comme le dit Dante à propos de l’amour à l’ultime fin de la Divine Comédie : pour faire “tourner le soleil et les autres étoiles” (Paradiso XXXIII,145)

L’amor che move il sole e l’altre stelle

Si Dante le dit, alors c’est forcément vrai !

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Les “bananes d’un jour”…

En Corée du Sud, parait-il, certains magasins emballent leurs bananes ensemble à différents stades de maturité afin qu’on puisse les manger pendant plusieurs jours sans qu’elles ne brunissent toutes en même temps … Ils les appellent les bananes “d’un jour”. De plus en plus bizarre ce monde …

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Heureusement que les yaourts me donnent la notion du temps !

Le Temps m’est devenu très relatif désormais… Et, s’il n’y avait pas de date sur mes yaourts, je crois bien que je ne saurais même plus quel mois on est – ou même l’année… Je ne sais pas si c’est à cause de ma manie de passer des heures à regarder les toiles des musées en agrandissant les détails à 200%, mais je perds complètement la notion du temps qui explose comme les marrons au feu en hiver. Christian Bobin disait : “quand je veux prendre l’air, je vais au douzième siècle”. Je fais exactement pareil : il me suffit de regarder une toile de van der Weyden et – pof – j’atterris direct au XVe siècle…

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Mes empreintes sur les chemins de terre…

Avec la pluie qui est tombée hier, mes chaussures laissent à nouveau des empreintes sur les chemins de terre mouillée… Cela me fait penser à l’histoire des “chaussures de vaches” qu’utilisaient les Moonshiners pendant la prohibition aux Etats-Unis.

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Bon allez, encore quelques “détails” (5) …

Domenico GHIRLANDAIO, Sainte-Cène, v. 1486. Fresque, 400 x 800 cm, San Marco, Florence

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Percevoir la polyphonie du monde…

Plus je relis Nicolas Bouvier, plus je l’aime et plus je l’admire. Ici dans Routes et Déroutes :

Je crois que le but principal de l’existence — qui est le projet des bons moines dans le bouddhisme zen, mais il n’y a pas besoin d’être bouddhiste ou zen pour sentir ce besoin-là — est de percevoir la polyphonie du monde autant que son impermanence. Ce sont des moments de totalité, où les choses entrent en résonnance…

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“La locataire du cinquième elle a perdu une cuiller en argent”

C’est drôle comme la langue Française est devenue quasi méconnaissable. Je veux dire depuis l’époque où elle me paraissait familière dans le “Lagarde et Michard” de mon enfance — (mais si, rappelez vous, c’était le manuel scolaire de littérature qui a longtemps servi de base à l’enseignement véritable du français dans l’enseignement secondaire en France quand il était encore digne et respecté dans le monde entier – on appelait cela “la Francophonie” !). La langue d’aujourd’hui est devenue complètement – comment dire ? — totalement orale … Comme en témoigne ce tout petit texte de Claude Roy sur lequel je retombe à l’instant :

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Des nuits de 14h24…

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Au cours de la Révolution française, la Première République avait institué un calendrier de cinglés qui a tout de même duré 13 ans (du 5 octobre 1792 au 8 septembre 1805). Son inventeur (Fabre d’Églantine) n’avait pas seulement changé le nom des mois (Germinal, Floréal, Prairial etc…) il avait aussi prévu de changer la durée des heures

Comme les révolutionnaires voulaient des trucs ronds, la journée devait être divisée en 10 heures de 100 minutes, et donc l’heure républicaine durait 2 h 24 minutes.

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J’aime bien les détails… (4) Rogier van der Weyden



Ceux qui me connaissent savent qu’une des manières que j’ai de fuir notre société débile est de m’enfoncer dans les toiles des musées en les agrandissant à 200% : je me concentre fortement sur une peinture, et tout à coup — pof — ma tête bascule littéralement dedans… Et quand je dis dedans, c’est vraiment dedans !

Je vous ai mis ci-dessous quelques images pour vous montrer ce qui se passe exactement dans ma tête quand je regarde cette toile de Rogier van der Weyden (Saint Luc dessinant la Vierge – v. 1435–1440 – Huile et tempera sur panneau de chêne. Ici la version de Munich, Alte Pinakothek)

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It’s not about the nail!

Je retombe par hasard sur ce petit film de Jason Headley. Il date d’il y a dix ans et je le trouve encore tout simplement génial ! Il décrit tellement bien notre société !

Il ne dure que 1 min 27 secondes (ci-dessous)

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Ecrire l’automne en braille !

En regardant arriver l’automne, j’essaye d’imaginer ce que voient les aveugles… Il faudrait que chaque feuille soit écrite en braille pour qu’ils puissent toucher avec leurs doigts la beauté des couleurs que je vois avec mes yeux : toutes ces splendides feuilles dont les teintes changent de jour en jour…. En tout cas, c’est clair, Dieu est un grand peintre et la Création est carrément magnifique. Les hommes auraient voulu inventer les saisons (à supposer qu’ils puissent imaginer un truc aussi beau), ils n’auraient jamais réussi à faire aussi bien.

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Finalement, je ne suis peut-être pas beaucoup moins sociable qu’un loup :-))

J’ai revu récemment les images passionnantes du Projet Voyageurs Wolf sur la “psychologie sociale des loups”. Il s’agit d’une cartographie du suivi dynamique — par GPS — de six meutes de loups : on y voit très précisément à quel point les loups évitent le territoire des autres et restent bien sagement dans leur propre groupe. Cela me rassure — un peu — sur ma relativement faible “interactivité sociale” avec les autres groupes !

Ci-dessous, une vidéo de 21 secondes qui montre de façon absolument magnifique le cheminement résolument sectaire des loups ;

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Je me pose une question à propos des fourmis tamponneuses…

Cet été, tous les jours, je me suis assis sous les pins, sur un banc qui est très généreusement mis à la disposition de tous par les propriétaires de ce lieu enchanteur qui est aussi, semble-il, le lieu de villégiature des fourmis. Pendant des mois je les ai observées, aller et venir, celles de gauche allant à droite, et celle de droite allant à gauche … Les rebords en bois du banc sont très larges et il y a donc toute la place pour qu’elles se croisent sans problème. Mais non, à chaque fois elles se foncent dessus, la tête la première, comme des autos-tamponneuses… (vidéo de 48 secondes ci-dessous).

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Je me rappelle très bien le lent dévoilement de la vague d’Hokusai au musée Guimet …

Tout à l’heure, au téléphone, on parlait, Odile et moi, du bon vieux temps où on allait ensemble visiter les splendides expositions du Musée Guimet … Je me rappelle tout particulièrement cette après-midi de juillet (ça devait être en 2017) où, dans la semi-pénombre de la rotonde du musée, on avait tous les deux découvert la Vague de Kanagawa d’Hokusai…

Soucieux d’éviter que trop de lumière ne vienne frapper la vieille estampe, les conservateurs l’avaient recouverte d’un petit rideau noir :

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Alors ? La Joconde par Leonardo ou la Sainte Catherine par Bernardino ?

On vit dans une société qui nous matraque (depuis l’enfance) avec des œuvres (ou des vedettes) dont on vous dit qu’elles sont exceptionnelles et qu’il faut donc les aimer et les célébrer (généralement à l’exclusion des autres). Et du coup, devinez quoi ? eh oui, tout le monde aime LA Joconde ! (personnellement ça ne me gène pas car je l’ai toujours bien aimée)…

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J’aime bien les détails (3)

J’aime beaucoup Andrea Mantegna … Mais là, dans cette scène de la vie de Saint Christophe — sans zoomer — on ne voit pas très bien ce qui se passe réellement …

Mais si on agrandit, aie ! … ->

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J’aime de plus en plus les détails (2)

William Bouguereau – Portrait de Gabrielle Cot (1890) huile sur toile, 45,7×38,1 cm

La toile en entier ->

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En fait, j’aime de plus en plus les détails … (1)

Agnolo BRONZINO, Portrait d’un jeune homme au livre – Peinture à l’huile sur bois réalisée vers 1530-1540 – (96 x 75 cm) – Metropolitan Museum of Art, New York

L’oeuvre en entier ->

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Les traces des animaux dans la forêt …

Merci à Pat pour cette superbe illustration ! Elle va m’être bien utile dans mes balades sur les chemins forestiers pour reconnaître les traces laissées par les quadripèdes et les bipèdes …

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