La somptuosité de l’Agneau mystique de Jan van Eyck…

L’Agneau mystique est sans doute le chef-d’œuvre absolu de la peinture des primitifs flamands du XVe siècle. C’est un polyptyque constitué de panneaux de bois de chêne, peint vers 1430 par les frères van Eyck. Présenté dans l’ancien baptistère de la cathédrale Saint-Bavon de Gand. l’ensemble est totalement stupéfiant de beauté et vous en apprendrez évidemment davantage en lisant autre chose que ce modeste blog. Mais, dans ce splendide ensemble de vingt-quatre panneaux — (qu’il faudrait contempler des heures durant) — il y a un petit groupe que je n’avais pas vu auparavant : un petit groupe de femmes tenant les palmes, saintes martyres, célébrant le Christ et que je trouve incroyablement belles….

J’aime énormément ce que fait Gilles Sacksick…

Michel, qui vient d’acquérir cette belle lithographie de Gilles Sacksick, m’envoie une photo de ces magnifiques “Vaches” dont j’aime beaucoup le côté “japonais” … Au début, j’avoue que je ne les avais pas repérées, mais en regardant d’un peu plus loin, je les ai vues apparaître toutes les trois … (la photo ne respecte pas bien l’original — la lumière passant mal à travers le verre — mais tant pis)…

C’est drôle, mais cette photo de Matisse par Robert Capa m’en suggère toujours une autre !

Henri Matisse photographié par Robert Capa en 1949
dans son appartement de l’Hôtel Régina, à Nice sur les hauteurs de Cimiez

L’Annonciation, la mystérieuse boutonnière de Marie et le nuage d’auréoles dorées derrière la colombe…

Fra Filippo Lippi est l’un des grands inventeurs de la Renaissance italienne à Florence dans les années 1440-1460… Une de ses Annonciations, conservée à la National Gallery de Londres, comporte un détail très étrange et difficile à interpréter… Je laisse Daniel Arasse le décrire :

Une œuvre exceptionnelle de Pierre Soulages exposée prochainement au Grand Palais !

Pierre Soulages est mort en octobre 2021 à l’âge de 102 ans, mais ce n’est qu’aujourd’hui que ses héritiers — après trois ans d’âpres négociations avec les musées nationaux — ont révélé l’existence de sa dernière œuvre appelée simplement “Outrenoir”…

Des images de l’œuvre circulaient déjà depuis quelques semaines sur les réseaux spécialisés, mais nous avons pu nous procurer une photographie authentique que nous avons le plaisir de révéler aujourd’hui au grand public avant sa présentation solennelle, au début de l’été, dans une installation exceptionnelle au Grand Palais …

Arrêtez tout — et prenez deux minutes pour regarder de près la Vierge au chancelier Rolin de J. van Eyck – Détails (2)

Hier, j’ai fait un post sur les détails (les ronds dans l’eau) de la Vierge au chancelier Rolin de Jan van Eyck récemment restauré par le Louvre … (il est ici si vous voulez le regarder avant de continuer). Depuis — pendant des heures — j’ai continué à regarder, en détail, littéralement sidéré par tout ce que l’on découvre en approchant son regard sur l’arrière fond de la toile… Que faut-il que je fasse pour que vous regardiez également en y consacrant 2 minutes ? Que je vous dise que j’ai été subjugué, abasourdi, interloqué, éberlué, stupéfait, ébahi, et émerveillé par la minutie des détails (quelques millimètres à peine sur une toile de 66 cm de haut sur 62 cm de large) des traits de pinceaux de Jan van Eyck ? Bon, je ne dis plus rien : regardez si vous voulez les 2 minutes de ce petit clip étonnant…

Les ronds dans l’eau de J. van Eyck – Détails (1)

À l’occasion de la restauration récente par le Louvre de la Vierge au chancelier Rolin de Jan van Eyck, France Culture a diffusé une émission qui évoquait le détail des deux minuscules personnages qu’on appelle les guetteurs et qui, au centre du tableau, se penchent sur le créneau dans le mur …

L’extraction de la pierre de la folie…

La “Cure de la folie” est un tableau de Jérôme Bosch peint vers 1494, illustrant l’extraction de la “pierre de folie” de la tête d’un malheureux patient (qui sans nos anesthésies modernes, doit souffrir le martyre) par un médecin portant un entonnoir renversé sur sa tête …

Sortie printanière de Lady Guoguo sous la dynastie Tang…

Quand les nouvelles sont déprimantes, je m’en vais aussitôt le plus loins possible — ici sous la dynastie Tang (618-907) — et me joins à la petite troupe à cheval qui accompagne la sortie printanière de Lady Guoguo… Le petit roulement de tambour des sabots des chevaux sur la terre me calme et, en quelques minutes, j’en ressors apaisé par l’air printanier qui, ici, tarde à venir… Avec comme une forte envie d’hennir et de manger une botte d’avoine ! Oui, figurez-vous que ça m’arrive quand je regarde ces peintures d’élégants chevaux !

Il y a vraiment, pour moi, des tableaux inutiles…

Par exemple celui-ci … Il n’y aurait pas la mouche, personne n’en parlerait évidemment… Et même moi, si je ne vous le montrait qu’à cause de la mouche, ce serait — et c’est donc — pathétique !

J’aime bien ces papillons ! ne me demandez pas pourquoi …

Je continue à tousser, il continue à pleuvoir… et donc je continue à passer des après-midi à me balader dans les musées tout en écoutant tomber la pluie derrière ma fenêtre… Comme je ne peux pas sortir, je passe des heures à regarder voler des papillons, ici des papillons peints à l’encre par Li King-hong. Pourquoi lui ? Aucune raison, si ce n’est que j’aime bien les gens qui se spécialisent dans des choses sérieuses : les peintures de fleurs de prunier, de papillons et de dragons à l’encre… Ça peut remplir une vie !

Le moment où Dieu sépare la lumière du jour de l’obscurité de la nuit…

Dans la fresque centrale de la salle de la Nuit et du Jour, réalisée par Jacopo Vignali en 1525, Dieu est représenté au moment où il sépare la lumière du jour de l’obscurité de la nuit… On vit à une époque bien sombre où le grand voile noir de la bêtise humaine s’est tellement déployé et étendu sur le monde qu’il a plongé nos vies dans l’obscurité. Les lumières de l’intelligence se sont progressivement éteintes sous nos yeux, les unes après les autres, comme les étoiles dans le ciel. Le pire est que, sous l’emprise de médias corrompus, les gens semblent s’être résignés à cette tragique évolution sépulcrale de la civilisation. Je veux encore espérer que la lumière va l’emporter contre

Juste pour le détail de la main du Christ…

La somptueuse forêt de pins d’Hasegawa Tôhaku (1539-1610)

Comme quasiment tous les jours, grâce à internet, je continue à me promener pendant des heures dans tous les musées du monde ; aujourd’hui j’étais au Musée National de Tokyo où je suis resté en arrêt devant les splendides pins, peints à l’encre sur papier, par Hasegawa Tôhaku au XVIe siècle…

La dernière Cène de Giotto…

Cette dernière Cène — peinte à fresque par Giotto dans la chapelle des Scrovegni à Padoue en 1304-1306 — est la 29e scène de la Vie du Christ (13. Dernière Cène). Les apôtres étant assis des deux côtés de la table, Giotto a été contraint d’inventer un traitement très particulier des auréoles entourant les visages des disciples :

Les rêves de Dürer enfouis dans ses oreillers …

Albrecht Dürer raconte que, lorsqu’il se levait le matin, il lui arrivait d’observer la forme de ses oreillers qui l’inspiraient parfois en lui indiquant quels types de rêves il avait fait durant la nuit. Il a laissé de très beaux dessins en 1493 qui révèlent le poids de sa tête dans l’oreiller et une forme d’interprétation des rêves avant Freud…

J’aime bien les détails (suite) : les petites pommes sur la fenêtre des époux Arnolfini de van Eyck…

J’aime bien regarder ces petites pommes sur le rebord de la fenêtre du portrait de Giovanni Arnolfini et de sa femme peint par Jan van Eyck en 1434 …

Splendeur de la transparence du pinceau de Léonard…

Merci à @RamellaUgo d’avoir signalé ce détail stupéfiant de beauté (d’une peinture que je n’aimais pourtant pas beaucoup)…->

Finalement je n’aime que les lointains …

J’ai honte de l’avouer, mais bon, c’est comme ça : dans les tableaux, j’aime très rarement ce qui est au premier plan — même si ce sont de grands saints comme ici St Jérome en prière. Je n’aime que les fonds lointains … j’aime m’approcher très près et regarder les minuscules petits personnages tout là bas au bout de la toile. Je m’y sens toujours bien mieux qu’au premier plan… Mais ne vous inquiétez pas, je me soigne ! Voilà ce que je vois quand je regarde cette toile peinte par Hieronymus Bosch :

La même oeuvre décrite à un aveugle par un enfant et par un conservateur du Louvre !

J’aime bien écouter les Nuits de France-Culture car ils rediffusent des vieilles émissions de l’époque Ming : cette nuit, c’était une émission vieille d’il y a plus de trente ans sur la “peinture à la radio” (ou comment “voir” les tableaux les yeux fermés, grâce à la parole des autres…). Par la voix, les tableaux entrent dans la galerie intérieure de ceux qui écoutent, comme à l’époque où l’on devait imaginer la peinture car, dans les catalogues, il n’y avait pas d’images parce qu’il n’y avait pas de “photos” ! Dans cette émission, la même oeuvre (le Tricheur de Georges de la Tour) était racontée à un aveugle (Evgen Bavcar, photographe et philosophe non-voyant depuis l’âge de 11 ans), décrite à la fois par un enfant de 12 ans (Mathieu Gibson) et par un historien d’art chevronné (Pierre Rosenberg, conservateur et président-directeur au Musée du Louvre de 1994 à 2001)….

“Il est sept heures dix au cadran de l’horloge de la porte de Schiedam”…

Juste parce que, dans notre monde de fous, ce beau texte de Sylvie Germain (Patience et songe de lumière) et cette peinture de Vermeer me calment les nerfs…

“Il est sept heures dix au cadran de l’horloge de la porte de Schiedam. Le mât oblique d’une barque amarrée devant l’arche de la porte pointe le clocher de la Nouvelle Église que le soleil levant blondit doucement.

Giotto : la quasi fusion des visages…

Giotto di Bondone, Légende de saint Joachim, Rencontre à la Porte Dorée, 1305, Chapelle des Scrovegni

Juste parce que c’est incroyablement beau !

Jean-Baptiste-Siméon CHARDIN – Verre et cruche, c. 1760 – Huile sur toile, 32,5 x 41 cm – Musée d’art, Institut Carnegie, Pittsburgh

En entier (32,5 x 41 cm) :

24,5 × 21 cm ! (plus petit qu’une feuille A4)…

C’est la Toussaint… temps triste… je me réfugie dans les détails… (9)

Johannes VERMEER, La femme au virginal (1662-65)
(73,3 x 64,5 cm) Buckingham Palace, London

S’approcher du miroir pour essayer de deviner son visage … • –>

Ecrabouiller le Mal ? Jubilatoire ! — encore un détail (7)

Dans un monde devenu fou et livré aux forces du Mal, j’adore que la Vierge à l’Enfant de Geertegen tot Sint Jans soit en train d’écrabouiller, sous ses pieds, cet horrible dragon noir. Si on n’agrandit pas la toile à 200% on ne le voit pas immédiatement. Mais comme je ne peux pas m’empêcher de zoomer désormais pour voir les détails, je ne vois plus que lui… C’est marrant mais je dois avoir un problème avec le Mal, et le diable, et les serpents, et les scorpions, et les dragons : je ne vous dis pas le plaisir quasi jubilatoire que cela me procure de les voir écrabouillés comme ça.

J’aime les trop grandes ailes de l’ange de cette Annonciation …

J’aime cette Annonciation de Fra Angelico qui est au musée diocésain de Cortona … J’aime les grandes ailes de l’ange, trop grandes pour se réfugier à l’intérieur des colonnes et qui restent à l’extérieur en frissonnant dans la fraîcheur du jardin… C’est tout bête, mais c’est le genre de détails qui me remplissent d’une joie immense :-)

Fra Angelico, Annunciation, 1433-34 – Tempera on wood, 175 x 180 cm. Museo Diocesano, Cortona

Une autre Annonciation (de Ambrogio Lorenzetti, (1344) –>

Encore, encore des détails … (6)

Plus ça va et plus j’aime ces oiseaux qui survolent le Paradis de Herri met de BLES (v. 1540). Ils ne sont pas juste peints comme des points immobiles mais volent autour du cadre circulaire, pour le mettre en rotation autour de son axe, et faire pivoter l’anneau du cadre de bois. Bref pour mettre tout le ciel du Paradis en mouvement … Comme le dit Dante à propos de l’amour à l’ultime fin de la Divine Comédie : pour faire “tourner le soleil et les autres étoiles” (Paradiso XXXIII,145)

L’amor che move il sole e l’altre stelle

Si Dante le dit, alors c’est forcément vrai !

Heureusement que les yaourts me donnent la notion du temps !

Le Temps m’est devenu très relatif désormais… Et, s’il n’y avait pas de date sur mes yaourts, je crois bien que je ne saurais même plus quel mois on est – ou même l’année… Je ne sais pas si c’est à cause de ma manie de passer des heures à regarder les toiles des musées en agrandissant les détails à 200%, mais je perds complètement la notion du temps qui explose comme les marrons au feu en hiver. Christian Bobin disait : “quand je veux prendre l’air, je vais au douzième siècle”. Je fais exactement pareil : il me suffit de regarder une toile de van der Weyden et – pof – j’atterris direct au XVe siècle…

Bon allez, encore quelques “détails” (5) …

Domenico GHIRLANDAIO, Sainte-Cène, v. 1486. Fresque, 400 x 800 cm, San Marco, Florence