Mais où sont passées les chiennes de garde ?

>chiennes.jpg Je me rappelle les “Chiennes de garde”, militantes de toutes les causes féministes, qui s’étaient à l’époque constituées en réseau de vigilance contre les injures sexistes. Engagées dans la vigilance tous azimuths, elles prétendaient ne plus jamais laisser passer une agression sexiste qui humilierait publiquement une femme. Elles aboyaient à tout va, se rangeant du côté de la femme victime, et soutenant des ripostes décidée en bureau par la “Chef de meute” (c’est ainsi que signait leur présidente). Dans une affaire récente où un religieux défendait l’inégalité entre l’homme et la femme ainsi que le châtiment corporel de l’épouse infidèle, je n’ai pas entendu les chiennes de garde. Pas un aboiement; elles ne sont pas sorties de leur niche, elles n’ont pas montré leurs crocs. Rien. silence radio; Le religieux (qui a revendiqué ses propos en prétextant avoir cité des textes religieux) précisait pourtant que “l’homme ne devait pas frapper au visage mais viser le bas, les jambes ou le ventre. Et qu’il pouvait frapper fort pour que la femme ne recommence plus”. Ah qu’il était doux le temps où les chiennes de garde étaient “vigilantes”, prétendaient être des pitbulls et monter la garde aux avant-postes des droits de l’homme (et de la femme). Elles ne s’étaient pas endormies dans leur petit niche douillette comme des petits caniches à rubans. Aujourd’hui j’ai honte pour elles. Grrrrrrr !

Mais qu’est ce qu’ils ont à tous vouloir se tirer ?

exit.jpg Je ne sais pas ce qu’ils ont tous à vouloir quitter la France mais si j’étais Raffarin, je commencerais à m’inquiêter grâve. Ce matin dans le Figaro je lisais qu’un collectif de 6000 chirurgiens menacait de «quitter le pays» à la fin de l’été et de laisser «une France sans chirurgiens» si leur profession n’était pas revalorisée. Il y a quelques mois c’était un collectif de je ne sais plus combien de chercheurs qui menaçait également de quitter la France. Je sais que beaucoup de chanteurs sont déjà partis pour des raisons fiscales, ques les industriels quittent aussi la France pour se “délocaliser” ailleurs… que de plus en plus d’étudiants veulent se casser pour aller dans de grandes universités américaines…Si ça continue un de ces beaux matins, je vais carrément me retrouver tout seul ! Enfin pas tout à fait car l’INSEE le mois dernier m’expliquait qu’il y avait encore quelques immigrés qui daignaient encore venir s’installer ici. C’est rassurant pour notre beau pays, non ?

Valeant qui discidium volunt !


C’est un immeuble juste à côté de chez maman et je n’avais pourtant jamais remarqué cette inscription latine au-dessus de la porte. N’ayant pas de Gaffiot sous la main, j’appelle aussitôt à l’aide Josué qui, par retour de courrier, me donne cette explication érudite : “ça semble être inspiré de Térence, Andrienne, Acte IV, sc. 2, v 696-697: “…valeant, qui inter nos discidium volunt…” ce que Jules Marouzeau (Budé, Belles-lettres, 1942 (5e tirage, 1979)) traduit: “au diable ceux qui veulent la rupture entre nous”. Les autres traductions ne contredisent pas cette version. Et ton “dissidium” est une variante très courante de discidium. Ce serait donc quelquechose comme: hors d’ici (ou qu’ils partent, qu’ils sortent) ceux qui veulent la discorde (la séparation, la rupture, etc)”.

Merci Josué ! Il y a des organismes que je connais, et des partis politiques qui devraient s’en inspirer et écrire ça en énorme au-dessus de leur porte d’entrée ! Dehors ceux qui viennent foutre la merde !

Mort de fatigue…

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Ce week-end, temps absolument radieux. Dans l’après-midi, carrément crevé par maman et alzheimer, je m’allonge un moment sur l’herbe au pied du Dôme, la tête entre les pâquerettes, le ciel bleu à la verticale de mes soucis, ne pensant plus à rien…

Et tout à coup, drôle d’impression : j’ai la perspective que doit avoir un gisant, je veux dire que c’est ce que doivent voir les morts quand ils sont allongés dans l’herbe, avec un petit vent frais, les fleurs qui bougent sur leurs tiges et les nuages qui passent tout là haut. On a parait-il les ongles qui continuent à pousser… Je n’ai pas osé regarder et je me suis levé ! Vite, avant qu’ils ne referment le couvercle !

Fatigue

Ils se prétendent démocrates et ont peur du Peuple !

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Je n’aime pas parler de politique mais là j’enrage parce qu’on piétine un principe qui est tout simplement le fondement même de nos régimes démocratiques. Naïvement, je croyais en effet que nous étions en démocratie. Et je vois qu’ils nous élargissent l’Europe à 25 sans même penser à consulter les peuples ! juste de la propagande médiatique. On va également donner à l’europe une Constitution (un bouleversement constitutionnel majeur qui engagera les européens pour le prochain siècle) sans non plus consulter les peuples.

Dans les deux cas on me dit : “oui, mais un référendum c’est risqué et dangereux. Les gens risquent de voter contre”.

La belle affaire ! Pourquoi alors ne pas supprimer tout simplement la démocratie ? Et le peuple avec puisque cet imbécile risque de se tromper ? (se tromper voulant évidemment dire ne pas voter comme nos dirigeants le souhaitent, sur les sujets qu’ils choisissent et quand ils le souhaitent [jusqu’à ce que le peule en ait marre et les renvoie chez eux].

Ce n’est tout de même pas parce que ceux qui sont contre l’europe demandent un référendum qu’il faut que moi j’accepte qu’on renonce à la démocratie et à la souveraineté du peuple. On ne peut pas faire moins pour l’Europe en 2004 que ce que de Gaulle a fait pour la France en 1958 : faire voter le peuple sur la loi fondamentale qui régit son avenir.

Ceux qui croient pouvoir se passer de de l’adhésion explicite des peuples ne grandissent ni la démocratie ni l’europe qu’ils prétendent construire. Ils se prétendent démocrates mais ils ont peur du peuple ! Voilà, c’est dit En Suisse ils font des votations pour moins que ça.

Constitution – Art. 2.: La devise de la République est Liberté, Egalité, Fraternité.
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

J’en ai marre de vivre en kakistocratie !
Exigeons la démocratie fiscale directe !
Manier la démocratie avec des pincettes !

“Une de perdue, dix de retrouvées…”, tu parles !

morillonsrue.jpg Pour ceux qui me connaissent, je vous le dis en vitesse : j’y suis allé et je suis rentré bredouille. Rien. Le type derrière le guichet a dit: “Pas une paire de lunette n’a été rapportée ici depuis le dimanche 18 avril”. En fait c’est un peu normal. Aux objets trouvés il n’y a que des objets trouvés. Et le problème de mes lunettes c’est qu’elles sont perdues. Et tant que ce n’est pas trouvé ça ne peut pas être aux objets trouvés. Forcément. Je relève du service des objets perdus.Au point où j’en suis c’est moi que je devrais aller déposer aux objets perdus !

Je crois que je vais aller me déposer aux objets trouvés…

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Je n’ai jamais perdu grand chose dans la vie ; sinon mes illusions, ma petite chienne switchie, une personne que j’aimais plus que tout et mon temps évidemment (beaucoup) ; la vue aussi (plus récemment) qui fait que je me bourre de carambars. Donc je ne suis jamais allé aux objets trouvés rue des Morillons. Mais j’irai demain pour voir si quelqu’un aura eu la bonté d’y déposer mes lunettes perdues dimanche soir. Je n’y vois plus rien et suis collé devant mon écran comme les enfants à noël le nez écrasé sur les vitrines. Pathétique de se griller les yeux comme ça.

Vous voyez ce canard (avec son élégant petit catogan noir) ? Eh bien imaginez que ses yeux ne soient pas oranges et que ce soit un lapin qui ait la mixomatose : ce serait moi tellement mes yeux sont rouges ! Pourquoi un canard ? parce qu’en cherchant le plan de Paris pour savoir comment y aller, je suis tombé sur le petit Robert qui dit que MORILLON c’est : (1) une variété de raisin noir (2) une petite émeraude brute (3) un canard sauvage à plumage noir. Voilà pourquoi.

Donc j’irai demain rue des Morillons et comme je suis très fatigué et assez perdu en ce moment, peut-être je me déposerai moi-même aux objets trouvés. Je verrai bien si quelqu’un vient me chercher un jour. Avec un paquet de carambars, ce serait sympa ! Je ne suis pas pressé, j’attendrai le temps qu’il faudra :-)

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Pourquoi je me bourre de carambars

Il y a des jours où on ferait mieux de ne pas sortir

vision1.jpg Hier soir, en rentrant d’un dîner, je me rends compte que j’ai perdu dans le taxi ma clé USB et l’étui de mes lunettes “post-cataracte” hyper complexes et hyper chères. A 0:53 j’appelle tous les taxis-radio: rien… Panique car je n’y vois rien à distance d’écran et ne sais pas comment je vais pouvoir travailler sans ces lunettes… Sans parler du coût (les yeux de la tête) d’une nouvelle paire. Plus d’argent dans la tirelire. J’enrage. Et plus de clé USB non plus. Arrrrgggghhh !

Un merle empaillé ne donnera jamais l’idée de son chant mélodieux

>hauser.jpg Kim avec qui je jouais des duos de guitare d’Albeniz avant qu’il ne parte aux USA et que j’arrête d’en jouer m’envoit ce mail de New-York : “nous sommes a NY! Huge ! We have just spent a day at the Metropolitain Museum. EIGHT and 1/2 hours of it. Our feet are in terrible shape. At the museum they have a rather large section on musical instruments. We came across two guitars played by Segovia : his famous Ramirez made in 1912, and his Hauser which he played on for i believe almost all of his recordings from the 1930’s to 1967. They were these two beautiful guitars… but they were hanging there, dead, silenced forever… I felt so sad and disappointed to see them in a museum… what is the point? yes it is aesthetically pleasing, but its real beauty lies in its sound. nobody will play these guitars again. it was heart wrenching. Well, maybe i’m too sensitive about these things?”. T’as raison Kim et en souvenir de nos après-midi ensoleillées, j’ai écouté Granada et les Valses Poeticos par notre cher vieux Julian Bream ! c’était le bon vieux temps !

Rainer Maria Rilke et le souci de discrétion existentielle poussé à l’extrême…

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J’ai repensé tout à l’heure à ce texte où Rainer Maria Rilke pousse l’ambition existentielle jusqu’à n’être même pas une petite pomme, mais l’ombre imperceptible de cette petite pomme ! Voici ce qu’il écrit :

(…)” Je m’absorbais dans la contemplation de la planche étalée sous mes yeux. C’était la Vierge de Lucques de Jean Van Eyck, la gracieuse Vierge au manteau rouge tendant à l’enfant assis, très droit, et qui téte avec gravité le sein le plus charmant.

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Faut que je vous présente mon voisin de volet…

volets2.jpg Parfois, je dois l’avouer, je rentre chez moi assez fatigué par des journées de travail un peu bizarres où je fais un peu plus que le compteur derrière mon écran. Et le soir, en allant chercher du pain pour le dîner, je passe devant une maison avec de vieux volets en bois et des petits personnages en métal peint qui se rabattent pour que les volets ne claquent pas dans le vent. Parfois, comme ce soir, j’envie ces petits personnages d’être aussi tranquilles et contemplatifs… Pouvoir regarder passer les gens dans la rue sans s’en faire… Que du bonheur comme ils disent maintenant à la télé. En fait j’ai raté ma vocation, c’est ça que j’aurais du faire dans la vie : regarder passer les gens en empêchant les volets de claquer. C’est pas plus bête que d’être un héros de la classe ouvrière ! et de se bousiller les yeux derrière un écran d’ordinateur à faire des sites web. Et avec Photoshop je peux facilement réaliser ce rêve ;-)

PS. Je trouve que mon voisin de volet a un petit quelque chose d’un Platon des villes. Peut-être le nez ? Demain je lui demanderai ce qu’il fait dans la vie.

Merci Françoise, Jean-Martin, Jean-Charles, Christophe, Benoît …

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Je dois une fière chandelle, mille et un remerciements et toute ma reconnaissance à ces cinq personnes qui ont été carrément extraordinaires avec moi. Grâce à leur confiance, leur acharnement et leur bonne volonté (car elles auraient très bien pu dire non) j’ai pu signer une convention de télétravail me permettant de continuer à faire ce que je faisais jusqu’à présent mais à une légère distance géographique de mon bureau. Histoire de pouvoir surveiller du coin de l’oeil maman qui n’est pas très en forme à cause d’Alzheimer. Comme j’ai signé la convention le 1er avril (2004), j’avais peur que ce soit un poisson d’avril. Mais hier j’ai fait ma première après-midi de télétravail. Et ça marche ! Donc c’était vrai, donc les gens de l’administration ne sont pas toujours debout sur le frein, donc les choses peuvent avancer dans les services du Premier ministre, donc les bonnes volontés peuvent faire tomber les murs de la routine, donc la “république numérique” se met en place, donc je suis très heureux ! Merci Françoise, merci Jean-Martin, merci Jean-Charles, merci Christophe, merci Benoît ! Comme le chantait John Lennon, je n’ai plus qu’à devenir un héros de la classe ouvrière numérique ! (“héros numérique” ? ou “de la classe ouvrirère numérique” ?)

Elire des ébénistes, et envoyer les politiciens couper des bûches !

ebeniste.jpg En rentrant chez moi tout à l’heure, je passe à côté de la camionnette d’un ébéniste qui avait peint sur sa portière : “QUE CE QUE TU EN FERAS SOIT AUSSI BEAU QUE L’ARBRE”. J’ai relu cette belle devise plusieurs fois et ai attendu un bon moment qu’il revienne pour l’inviter à boire un verre. Un ébéniste qui pense comme ça et conçoit ainsi son métier mérite toute ma sympathie. Et tous mes remerciements pour continuer, dans une société qui qui se contrefout de tout, de porter aussi haut les valeurs de beauté, de respect et de dignité. Un Compagnon très certainement. S’il y avait plus d’hommes comme lui, la civilisation reprendrait des couleurs au joues. Ce matin même, dans le Figaro, je lisais un article édifiant sur la profondeur abyssale de la dette publique qui plombe tous les français : chaque citoyen, chaque enfant qui nait, a été endetté par nos hommes politiques de 16 000 euros et aura chaque année à payer 480 € d’intérêts… On croit rêver devant un tel aveu de faillite. Si la France avait été gouvernée par mon ébéniste, nous n’en serions pas là. Peut-être faudrait-il demander au Président de la Cour des Comptes de traduire, à l’usage des hommes politiques, la belle devise de mon ébéniste. Et on la graverait en lettres d’or sur la façade de l’Assemblée nationale !

Je vais mettre des lacets USB à mes chaussures…

usbanim3.gif Je n’arrête pas de courrir entre chez moi, mon bureau, chez maman et retour et à midi et le soir, et deux fois par jour y compris week-end et dimanche de Pâques et lundi de Pâques et jours fériés… pfffooo… Pour emporter toute ma camelote numérique, je me trimballe donc avec des clés USB dans les poches et quand je lace mes chaussures le matin j’ai l’impression de nouer des cordons Fire/Wire à la place des lacets. Peut-être je deviens carrément cinglé. Je ne noue pas encore le cordon comme cravatte mais ça ne va pas tarder. Peut-être l’informatique rend fou et on ne le savait pas. Vous croyez qu’on peut se pendre avec un cordon USB ?

Les volets numériques

>messenger1anim.gif Je suis toujours un peu en retard sur les autres mais bon, j’arrive tout de même à suivre. Depuis quelques temps je me suis donc mis à Messenger et je trouve cela plutôt amusant. Je me lève tôt le matin, je commence à bosser et tout à coup, la petite icone clignote et je vois que Laurent, Alexandra, Benoît ou Susan se connectent aussi. C’est comme si j’étais sur un banc devant leur maison : tout à coup je vois leurs volets s’ouvrir et leurs bonnes têtes apparaître à la fenêtre. Marrant ce truc. J’aimerais bien prendre un café avec eux tellement ça sent bon dans la cuisine mais cette fonctionnalité n’est pas encore dans Messenger. Ou alors je ne l’ai pas trouvée. C’est pour bientôt j’espère.

L’homme aux semelles vertes…

benoit_vertes.jpg Comme Rimbaud, Benoit a des semelles de vent. Mais elles sont vertes. Avec lui, j’ai traversé le Dernier Caravensérail d’Ariane Mnouchkine* qui m’a secoué les os. J’aime bien Benoit parce qu’il est plus fort que les énarques avec qui il bosse et qu’il aurait pu être prince, passeur ou pirate. Il a l’esprit nomade et est du genre à brûler sa barbe sous les palmiers du sud, à geler ses cheveux dans le nord du Turkmenistan ou à revenir dans les bureaux dorés de la République avec un perroquet vert sur l’épaule. En avril ses semelles (vertes) l’emmènent en Iran. Il marche sur les cartes du monde avec la même facilité avec laquelle je regarde les étoiles du ciel. Enfin, c’est une façon de parler car depuis mon opération des yeux, je trouve que Dieu a placé le ciel un peu trop loin. Il a oublié mes yeux en placant les étoiles. Trop loin, beaucoup trop loin !

* Le Dernier Caravensérail

Le bonheur c’est les autres…

lustiger_chartres.jpg Dimanche des Rameaux. Je regarde KTO et le cardinal Lustiger dans la cathédrale de Chartre bondée de quelques 3000 jeunes pèlerins venus de toute l’ile-de-france pour écouter la dernière conférence de carême sur le thème du bonheur. Faisant un pied de nez à Jean-Sol Partre, (“l’enfer c’est les autres”) il lance en souriant que “le bonheur c’est les autres”. Devant 3000 jeunes, il parle du don de soi, d’aimer son prochain, de pardonner à ses ennemis, il parle d’amour, de respect de l’autre, il lit les Béatitudes… Carrément réconfortant de voir ces 3000 jeunes assis par terre dans la cathédrale, recueillis, attentifs, fervents… Pendant ce temps là, l’autre France qui ne sait même pas que le christianisme existe avait droit à du vidéo gag débile sur TF1 et une sous-série B américaine sur France 2. Pas pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. Et merci à ceux, religieux ou laïques (ce n’est pas le problème), qui travaillent à redonner du sens et à saisir la profondeur géologique de ce que nous appelons encore, par abus de langage, la civilisation !

Oui, oui, je sais, de temps en temps je fais ma crise judéo-chrétienne ! Surtout en ces temps sombres de violence (je vais arrêter d’écouter les nouvelles le matin sinon je fais me couper en me rasant) et d’effondrement des valeurs du décalogue !

La beauté de la nature me stupéfiera toujours

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Ce matin, comme tous les dimanches matins, je vais avec maman me ballader au Luxembourg. Histoire de voir où en sont la saison, les fleurs, les arbres, les ânes,les poneys… Le printemps est pile à l’heure, Dieu est toujours aussi grand et plein d’imagination. Le plus bel arbre en cette saison est celui dont la petite étiquette précise : “Malus floribunda, Sieb. ex Van Houtte. Pommier à fleurs, rosacées, hémisphère nord tempéré”. Je suis resté dix bonnes minutes à le contempler. Et à regarder le printemps passer dans la fraîcheur de ce dimanche matin des rameaux. Au Japon, ce sont les cerisiers qui remuent le coeur des hommes. Leur floraison les transforme en une caresse rose tendre aussi douce qu’un nuage du matin quand le ciel est à l’orient tout rose et le reste orné de bel azur limpide. Leurs fleurs sont d’une déchirante délicatesse et leurs pétales une fine pluie qui vient rappeler le caractère éphémère de la vie. De sorte que leur beauté n’est plus vraiment de ce monde : durant la courte période où les cerisiers sont en fleurs, une passerelle se crée entre la terre et l’au-delà, permettant aux âmes de circuler de l’une à l’autre. Comme l’écrit Aragon, dont j’ai en ce moment Le paysan de Paris dans la poche, j’en étais là de mes pensées, lorsque, sans que rien en eût décelé les approches, le printemps entra subitement dans le monde”…

Dieu est grand

Demain les têtards auront des ailes !

tetards.jpg Après les dernières élections, j’ai pu observer sur les franges de l’étang, tout un farcin de têtards qui annoncaient solennellement que leur queue allait tomber, qu’il y avait eu un petit retard, que c’était maintenant une question de jours et qu’ils allaient aussitôt se muer en aigles. On croît rêver. Non pas que ces têtards puissent s’imaginer demain en aigles (les pauvres, ils vont au devant d’une grande désillusion). Mais qu’ils puissent croire un instant que nous allons gober l’annonce de leur stupéfiante évolution. Et tout ça face aux courbettes rituelles de journalistes – laquets et valets – qui ne s’estiment assez respectueux qu’à plat ventre devant ceux qu’ils croient être grands.

Une fabuleuse BD iranienne…

persepolis.gifLaurent et Mamak me donnent à lire Persépolis, une BD iranienne sortie l’année dernière et que je n’avais hélas pas lue. Je suis toujours en retard de plusieurs guerres… C’est absolument génial. Première bande dessinée iranienne et chef d’oeuvre absolu de Marjane Satrapi qui raconte, en noir et blanc et en quatre volumes, ses souvenirs de petite fille de dix ans (elle est née en 1969) : chute du Chah, arrivée des moullahs, vie quotidienne sous la dictature islamique, exil en autriche, guerre avec l’Irak… Une autobiographie délirante, hilatante, touchante. Si vous êtes comme moi et que vous l’avez loupée l’année dernière, allez l’acheter toutes affaires cessantes. Je vous la rembourse si vous êtes déçus. C’est immense.