J’aime cette Annonciation…

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J’aime cette Annonciation de Fra Angelico qui est au musée diocésain de Cortona … J’aime les grandes ailes de l’ange, trop grandes pour tenir à l’intérieur des colonnes et qui restent à l’extérieur en frissonnant dans la fraîcheur du jardin… C’est tout bête mais c’est le genre de détails qui me remplissent d’une joie immense :-)

Le trou dans l’aile de l’ange

Fra Angelico, Annunciation, 1433-34 – Tempera on wood, 175 x 180 cm. Museo Diocesano, Cortona

Question : pourquoi Fra Angélico a t-il peint ce trou ?

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Il y a longtemps que ça ne m’était pas arrivé mais avant-hier j’ai fait un rêve bizarre.

Je volais très haut dans le ciel [allez, soyez gentils, ne me tapotez pas tout de suite sur l’épaule pour me dire que je devrais peut-être consulter un psychiatre…] je disais donc que je volais très haut dans le ciel comme une hirondelle planant sur les courants d’air chauds et tout à coup, paf, un énorme trou dans l’aile droite : je tombais en vrille comme les avions japonais au-dessus de Pearl Harbour ou dans je ne sais plus quelle BD de Buck Danny ou de la collection Biggles où les avions se fracassent sur des porte-avions en explosant en d’énormes boules de feu.

Je ne sais pas si vous l’avez vu à Florence, mais le trou était exactement comme sur l’aile de l’ange de l’Annonciation qui est au Musée San Marco. Ce trou bien découpé m’a toujours sidéré et je n’ai jamais bien compris ce qu’il signifiait, ni pourquoi Fra Angélico l’avait peint ainsi [je vous jure que ce n’est pas fait dans Photoshop]. Donc j’avais un trou identique dans l’aile droite et je tombais en vrille dans l’immensité du ciel. Mais ce qui était plutôt jouissif c’était que la chute n’en finissait pas : l’air était printanier, ça sentait bon la jacinthe, je planais doucement entre les galaxies et tombais dans le vide en tournoyant lentement dans la lumière éblouissante de la voie lactée … Mais je ne m’écrasais pas, ce qui – par rapport à ma vie diurne où je m’écrabouille lamentablement comme un oeuf qui vous échappe des doigts et tombe sur le carrelage de la cuisine – était plutôt agréable.

Surtout les étoiles : les étoiles qui tournaient à toute vitesse autour de moi en traçant de grandes orbes brillantes autour de mes bras écartés. C’était totalement hallucinant. Pourquoi est ce que je vous raconte ce rêve totalement perso ? Ah oui, parce que j’aimerais bien que quelqu’un de cultivé me dise enfin pourquoi Fra Angélico a peint ce trou sur l’aile de l’ange.

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D’autres anges…
L’ange de l’histoire de Klee
J’aime bien ces anges…
L’ange voleur d’étoiles,
Sûrement j’exagère
Wer wenn ich schreiee
L’ange des ruines de Dresden…
J’aimerais bien que Dieu m’accorde 3 secondes !
Des ailes (d’ange?) pour planer au-dessus de la mort …

J’appartiens au monde d’avant la pomme !

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Bon, vous allez dire que je radote parce que j’en parle tout le temps ( mais Adam et Eve me tapent effectivement sur le système) et j’ai un problème avec la Chute ; vous savez, celle de la pomme et du serpent…

J’appartiens au monde d’avant ! Et c’est justement ce que j’adore dans la Création de Haydn ; je peux l’écouter en paix parce que d’abord elle traite de tout ce que j’aime dans la vie et ensuite que tout se passe AVANT la Chute.

La première partie correspond aux quatre premiers jours : création de la lumière, du ciel et de la terre, de la terre et de la mer, du soleil, de la lune et des étoiles (je vous l’ai dit, exactement tout ce que j’aime !). La deuxième partie concerne les cinquième et sixième jours (création des animaux et de l’Homme). La dernière dépeint Adam et Eve dans le jardin d’Eden, juste avant la Chute…

Je ne vous raconte pas le bonheur que ça s’arrête AVANT la cata ! Avant que ces deux abrutis ne nous foutent dans une merde noire. La suite vous la connaissez, vous l’avez tous les jours à la radio ou dans les journaux : des drames et des abominations sans fin, une vraie catastrophe qui donne envie de se tirer (ailleurs ou une balle).

C’est pour ça que je me réfugie dans la Création de Haydn. C’est ma patrie ! Clair que j’appartiens au monde d’avant la pomme !
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Onze petites minutes d’extraits sur YouTube sous la direction de William Christie

Pour le duo d’Eve et d’Adam placez le curseur à 6:17 (c’est à la fin de la vidéo). Il est magnifique de fraîcheur et de beauté :

– Adam : Der tauende Morgen, o wie ermuntert er !
– Eve : Die Kühle des Abends, o wie erquicket sie !
– Adam : Wie labent ist der runden Früchte Saft !
– Eve : Wie reizend ist der Blumen süsser Saft !
– Eve et Adam : Doch ohne dich, was wäre mir
– Adam : der Morgentau
– Eve : der Abendhauch…
La rosée du matin, la fraîcheur du soir, les fruits ronds, le parfum des fleurs… que voulez-vous, je suis peut-être un peu fleur bleue mais plus ça va et plus je me dis qu’il n’y a rien de mieux dans ce monde de cinglés dans lequel nous vivons. Comme le dit Uriel dans le dernier récitatif, “les hommes seraient heureux à tous jamais si de fausses chimères ne les incitaient pas à désirer davantage que ce qu’ils ont”.
Je n’ai strictement rien à ajouter !
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Le curriculum de Dieu…
Dieu est grand
Adam et Eve me tapent sur le système
La main de Dieu
Peut-être que Dieu en a marre
Les horaires que j’aime…
j’aimerai bien que Dieu m’accorde 3 secondes
On ne tourne pas le dos à Dieu
Les “installations” de Dieu
La Création (Ghiberti)
Dieu surveille les pommes depuis le début de la Création ?
Texte de la Genèse
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Musiques…
Haydn, Les petits sparadraps d’Alfred Brendel
Haydn, Ariana a Naxos
Heureusement que ça existe … (BWV170)
Structure et organisation le week-end (BWV 63)

Vais m’acheter un chapeau à clochettes et demander à faire Fou du roi à l’Elysée !

jabouille.jpg Depuis des mois et des mois, vous et moi, tout le monde, nous avions constaté que l’euro avait fait bondir les prix. Mais l’INSEE ne voyait rien.
Depuis des mois et des mois, vous et moi, tout le monde, nous avions enregistré une hausse ahurissante des produits alimentaires. Mais l’INSEE ne voyait rien.
Avec un toupet extraordinaire, l’INSEE nous toisait en nous disant : “Circulez manants ! Vous avez collectivement tort puisque nous, sous nos lambris dorés, nous ne voyons pas les hausses dont vous parlez entre vous dans vos misérables logis. Allez, circulez ” !
Et puis, aujourd’hui, une étude à paraître demain dans le mensuel 60 millions de consommateurs révèle une hausse ahurissante des prix des aliments. Et tout à coup, veille de la parution, branle-bas de combat : le Gouvernement se réveille en sursaut (l’INSEE ne lui avait donc rien dit ?) et découvre en catastrophe que c’est peut-être vrai et qu’il faut réagir, en quelques heures, ce lundi soir, veille de la parution demain mardi. On est effectivement à quelques jours des élections municipales et il faut froncer le sourcil. Tout cela est sidérant. Si l’INSEE dort jusqu’à ce qu’une revue publie un article, il faut réveiller l’INSEE. Si l’INSEE ment quand les prix augmentent, il faut décider de privatiser l’Institut pour le soustraire aux tentations de la complaisance envers le pouvoir. Et si le Ministère de l’Economie, qui a la tutelle de l’INSEE, ne se réveille que le lundi soir parce qu’un magazine annonce un article pour le mardi matin, eh bien il faut nommer le directeur dudit magazine à la tête de l’INSEE : les consommateurs reprendront confiance et on gagnera du temps sur l’annonce des mesures.
Bref, je suis en rage. Et si j’étais le président de la République
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Et si on arrêtait de faire du vent ?

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Une amie, à qui je parlais d’Alzheimer, me disait ce matin : “quand Dieu ferme une porte, il en ouvre toujours une autre”… Bon, rien à voir mais j’aime bien cette porte-tambour qui fabrique de l’électricité au lieu de tourner à vide. Plutôt que de couvrir la France d’éoliennes (déjà 1500 fin 2007 et 3 500 en 2010), nos technocrates de l’énergie pourraient peut-être penser à disséminer ces portes-tambour un peu partout dans les hôtels, les restaurants, les entreprises, les cinémas, les musées, les métros, les gares, les immeubles, les aéroports, les usines, les supermarchés, les cafés, les bordels, les ministères, les ascenseurs… Même si c’est limité, ce sera déjà ça de pris sur le rien du tout. A force de rassembler des miettes d’énergie locale on finira bien par se fabriquer un petit quelque chose. Mentalité de clochard qui se fabrique une clope avec cinq mégots ? Peut-être et pourquoi pas. Au train où va le prix du baril de pétrole on finira n’importe comment tous par être clochards ; alors autant prendre tout de suite de bonnes habitudes :-).
machineacoudre2.jpg Ma grand-mère avait une machine à coudre sans électricité qu’elle actionnait avec ses pieds. Cela faisait un magnifique cliquetis et ça marchait très bien ; et sans électricité. Je ne vois donc pas pourquoi mon ordinateur ne serait pas équipé de la même manière : ça ne me gênerait pas de pédaler pour diminuer ma facture EDF. Et tant qu’à pédaler dans la choucroute comme je le fais dans la vie, autant que ça serve à quelque chose. Ma grand-mère y arrivait ; pourquoi pas nous ?

Le site de fluxxlab

Un rebelle, mais sans raison de se battre …

Quand j’étais plus jeune, pendant que mes amis de ScPo militaient à droite ou à gauche, j’écoutais les canons de l’Offrande musicale ou les variations Goldberg. Ils parlaient du Ché, de Mao, de Lénine et d’autres abrutis, pendant que je faisais de l’immersion dans les cantates de Bach ou les contrepoints de l’Art de la fugue. Cela a duré des décennies : ils continuent à blablater sur Obama et Ségolène et à s’échauffer sur Hillary ou Sarko et moi je continue à être submergé par Palestrina, de Lassus, Josquin des Prés et subjugué par les sonates de Haydn ou les Lamentations de Thomas Tallis… C’est plus fort que moi, je n’ai jamais pu me trouver un “engagement” – en tout cas une cause qui m’emporte l’âme et fasse bondir mon coeur. Selon leurs critères, j’ai donc plutôt tout raté (selon les miens aussi d’ailleurs car le bilan de faillite est total : professionnel, affectif, existentiel…). En tombant récemment sur ces deux affiches de ce vieux film de James Dean, j’ai compris que tout s’était précisément joué entre le titre original et sa traduction française (totalement absude by the way).
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La fureur de vivre, c’est exactement ce que j’avais en moi : signe du lion, prêt à bondir et à rugir, je suis une boule d’énergie prête à renverser les montagnes. Mais pour déployer tout ça, il faut une “cause” – j’entends une cause digne de ce nom et pas un petit gagne pain minable. Et cette cause, je ne l’ai jamais trouvée (Mao, Lénine et les autres, non merci ; le coup du grand soir on ne me le fait plus et j’ai assez peu d’estime pour les petites ambitions des bureaucrates que je vois autour de moi. Donc je suis exactement comme le titre de la version originale du film : un “rebel without a cause”, un rebelle sans raison de se battre… C’est ce qui m’a toujours cruellement manqué et m’a toujours immobilisé quand les autres partaient poing levé en chantant l’internationale ou autres niaiseries : une vraie raison de me battre qui soit à la hauteur de la Messe en si ou de la Création de Haydn !

PS. En réfléchissant, je pense que mes lectures (Lao Tseu, le Tao-tö-king, le wou-wei etc… ) n’ont pas non plus vraiment favorisé un quelconque “engagement”. D’où l’on pourrait conclure que la lecture et la musique sont des antidotes à l’action militante ? Sans doute. Il suffit d’ailleurs de voir l’inculture abyssale de nos dirigeants politiques (dans le monde entier) pour comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche dans la gestion des affaires par des incultes. Mais bon, il faudrait revenir à Socrate et je pense qu’ils ne savent même pas qui c’est puisqu’il n’est pas sur la couverture de Gala et qu’il ne fera jamais la une des magazines people ! Triste époque.

PS.2. Pour s’engager, dans quoi que ce soit, il faut aussi y croire. Y croire vraiment. Cioran (dans des Cahiers, 1957-1972) dit quelque chose comme ça : “Pour mener à bien une œuvre, pour la commencer même, il faut y croire. Ce qui est mort en moi, c’est la foi, l’état de foi, l’acte d’adhésion initial faute duquel rien ne peut démarrer”.
C’est ça en fait, je n’y crois plus vraiment…

Se battre pour des saucisses grasses ? Non merci !

Lion ascendant poisson…

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Bon, encore une photo du powerpoint d’avant-hier que je trouve assez astucieuse… J’aime bien les gens imaginatifs comme ça :-)
Désolé de ne pas pouvoir mentionner le nom du photographe que je ne connais pas…

Un petit pas pour l’humanité, un grand pas pour le petit d’homme

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Encore une photo qui était dans le powerpoint d’hier… Si quelqu’un connait le nom du photographe, je serai heureux de le mentionner.

Une version guerrière de la Bocca Della Verita’

Très souvent les gens vous balancent des powerpoints archi nuls… Aujour’hui, miracle, j’en reçois un avec des photos que je trouve pas mal du tout. Dont celle-ci…

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Je ne peux malheureusement pas citer le nom du photographe car il n’est pas mentionné dans le powerpoint en question. Dommage car je trouve cette version guerrière de la Bocca Della Verita’ à la fois belle, imaginative, forte et pour tout dire : magnifique !

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Le Castor avait raison : le savoir se périme

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Bon, vous ne je sais pas, mais moi j’en ai marre de passer mon temps à racheter des jeans parce c’est devenu de la camelote. Sur leur logo, je vois bien le symbole de la durabilité avec une étoffe qui résiste à la traction de deux chevaux (et le plus drôle c’est que ça a été vrai : quand j’étais petit mon frère portait ses jeans 5 ans et ensuite il me les refilait et ils me duraient encore 5 ans ; j’y gagnais car en les portant avant moi, il cassait une étoffe qui était dure comme du bois ; c’était l’époque où les jeans tenaient pratiquement debout quand on les posait par terre). Cette époque est révolue mais tout de même : quand je pense aux trous que j’ai sous les fesses en quelques mois alors que je suis assis sur ma chaise et que les jeans d’origine étaient prévus pour des gens qui faisaient du cheval, j’enrage. Même si à mon bureau je fais un rodéo d’un certain genre, ils ne devraient tout de même pas s’user comme ça. Ils ne durent pas assez longtemps pour qu’on ait besoin de les entretenir et la base-line “Entretenir ses jeans” est donc débile. Bien au-delà des jeans, notre société périme tout de plus en plus vite : l’expérience elle-même ne sert plus à rien. Je me rappelle notre cordonnier quand j’étais petit : il avait du commencer très jeune et avait appris son métier au fil des années jusqu’à devenir un vrai professionnel du cuir que personne ne pouvait battre. On appelait ça l’EXPERIENCE ! Aujoud’hui, pfouit, l’expérience ne sert plus à rien et tout est périmé en quelques mois et bon à jeter aux orties : quand j’ai commencé à apprendre Flash,
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