1 minute 31 secondes de pur bonheur avec les loups !

Grand moment de joie à l’écoute de l’appel d’un loup gris auquel toute la forêt répond… (on ne dit pas vocalises, ni gémissement, ni râle, ni jappement, ni aboiement, ni grognement, ni grondements ? alors on dit quoi ? Hurlement ? ce n’est pas ça non plus… Mais peu importe, c’est immense je trouve).

Continue reading

La dernière Cène de Giotto…

Cette dernière Cène — peinte à fresque par Giotto dans la chapelle des Scrovegni à Padoue en 1304-1306 — est la 29e scène de la Vie du Christ (13. Dernière Cène). Les apôtres étant assis des deux côtés de la table, Giotto a été contraint d’inventer un traitement très particulier des auréoles entourant les visages des disciples :

Continue reading

On ne “tourne” plus les pages… On ne les “coupe” plus, on ne les “coche” plus… On “scrolle”…

C’est drôle, mais j’aimais bien l’époque où — avant même de pouvoir lire un livre — il fallait découper les pages avec un coupe-papier… Avant le “web”, on pouvait aussi “cocher” les coins des pages pour se rappeler les endroits où on avait trouvé une idée intéressante… (j’avais même un système de coches assez performant : petite coche dans le coin supérieur pour une idée dans la partie supérieure [grosse coche si grande idée] ; et coche en bas pour une idée dans la deuxième partie de la page)… Longtemps après avoir lu le livre, cela me permettait de retrouver très rapidement une idée intéressante sans avoir à relire les deux-cent-cinquante pages du livre).

Continue reading

Partir dans la huitième forêt, après le troisième fleuve qui coule au nord de l’avenir …

Vous je ne sais pas, mais quand je suis fatigué ou déprimé par l’évolution du monde, je me plonge dans un conte… je tourne la première page, je commence à lire : “il était une fois” … ma tête bascule… et — pof — je suis instantanément catapulté ailleurs, dans des contrées lointaines peuplées de rois, de princes à cheval et de belles princesses endormies :-).

Continue reading

Les mots pour parler de soi et des autres …

Quand il arrive au japon fin 1955, Nicolas Bouvier va y passer une année à vivre dans des quartiers très populaires, dans petits bistrots et parmi les prostituées où il apprend le langage de la rue… Il fait de longues marches entre Tokyo et Kyoto et, dans son carnet, note :

Continue reading

Il faudrait un Vivaldi des matins !

On parle toujours des “Quatre saisons” mais je trouve qu’on ne s’émerveille pas assez devant la beauté incroyable des matins ou des après-midi … Alors que, lorsqu’on y pense, c’est carrément immense : il faudrait un Vivaldi des quatre saisons de la journée : le matin, l’après-midi, le soir, la nuit… Quelle inimaginable beauté tout de même… Dieu est grand !

Continue reading

Prendre la temps de remonter au début de la période d’Edo pour regarder les faucons sur des pruniers …

Nichokuan Soga — qui serait le fils de Chokuan Soga, le fondateur de l’école Sakai Soga — était reconnu comme un expert dans l’illustration des faucons dont il dessinait les plumes dans les moindres détails. On voit ici deux faucons perchés face à face au sommet de branches de pruniers s’étendant dans l’immensité d’une image sans limite, sur un arrière-plan de peinture dorée….

Continue reading

“Son adresse dans la forêt ? Comme si on envoyait une lettre à un renard” !

Nicolas Bouvier — (…) “et puis il y a un autre aspect du portrait qui me qui m’a séduit au Japon. C’était qu’à la campagne, il y avait tout un monde — presque archaïque et qui aura disparu dans une dizaine d’années — où vous avez des vieux personnages qui sortent des fourrés comme dans les contes de Perrault, qui sont allé aux champignons ou au bois mort, et qui ont des têtes incroyables ! À la campagne, je me suis énormément amusé avec ces paysans, parce que c’est une relation dans laquelle il y avait beaucoup de moments comiques et de drôlerie. Et je me souviens que lors de mon second séjour qui s’est achevé en 1966, le dernier jour, avant de prendre l’avion, j’ai encore pris un bus pour filer dans des forêts qui sont dans le sud du Kyōto-fu.

Continue reading

Anxiété à modulaton variable…

anxiety2

L’anxiété est adaptative : il y a ce que les yeux voient ; il y a ce que le cerveau interprète ; et il y a surtout ce que le cœur ressent… À gauche : ce que le père voit. Au milieu : ce que l’enfant ressent. À droite : ce que la mère imagine…

Dans ma vie, j’ai toujours eu une propension marginale à anticiper le pire, très largement supérieure à la moyenne. Genre : ma tartine grillée va forcément tomber par terre ; et non seulement par terre mais du côté du miel ; et quand mon train arrive finalement à la gare de Lyon, c’est évidemment après avoir échappé à un déraillement et un choc frontal avec le TGV venant en sens inverse ! Vous comprenez combien ma vie est épuisante ! J’imagine toujours le pire avec une facilité qui me fait peur (autrement dit, je vois plutôt l’image d’en haut à droite). Mais souvent — j’essaye de me rassurer — je me rends compte que cette “anxiété” est peut-être tout simplement liée à une faculté d’anticipation que les gens n’aiment en général pas trop…

Continue reading

Recommencer à voir les choses avec du recul…

carus
.
C’est bête je sais bien, mais en regardant la couverture du livre “1545, les derniers jours de la Renaissance” de Antonio Forcillino,  je me disais que Raphael et Michel-Ange avaient beaucoup de chance de pouvoir contempler, comme ça, de loin, la basilique Saint-Pierre…
Aujourd’hui on ne peut plus rien contempler de loin… Il y a toujours quelque chose devant qui fait écran : des immeubles, des gares RER, des cinémas, des supermarchés, des publicités, des sucettes Decaux, des McDonalds, des trams, des parkings, des banlieues… mais plus le recul justement…
Ce serait bien qu’ils fassent sauter le macadam, replantent des arbres, et des buissons, et des ronces,

Continue reading

Posted in Art

Tags: ,

Permalink

Nicolas Bouvier et le mur du quartier d’Araki-chô à Tokyo…

(…) J’ai eu ensuite une très mauvaise période financièrement, celle des mois chaud de l’été où, à Tokyo, l’on ne travaille presque plus, les magazines et les journaux ayant préparé leurs numéros d’avance. Et là, j’ai eu un passage véritablement famélique : je gardais les quelques sous que j’avais chaque jour pour une chemise propre et manger un peu. Si bien que j’ai renoncé à faire en tram le trajet que je faisais fréquemment — qui était un très long trajet pour aller chercher mon courrier à Ambassade de Suisse, et j’y suis donc allé à pied, ce qui représentait six ou sept kilomètres sous une chaleur absolument torride, mais par un très joli parcours.

Continue reading

“Attraper la vie comme les ours attrapent les saumons” !

“Ce que j’aimerais — quand je dis ce que j’aimerais, ça veut dire que je n’y arrive pas, évidemment — ce que j’aimerais, c’est pouvoir attraper la vie — que chacun puisse attraper la vie — comment dire ? vous voyez le geste de l’ours quand il se met au-dessus d’une rivière où les saumons remontent ? … Il essaye et puis il y arrive, — eh bien ce que j’aimerais, c’est attraper la vie d’un geste aussi pur, aussi rapide que ça… voilà !” — Christian Bobin :

Petite vidéo de 11 secondes –>

Continue reading

Une “autre image de la joie” : le claquement de bec de la cigogne !

cigogneJoie_

Dans les carnets du Japon de Nicolas Bouvier, il y a cette phrase qui me met littéralement en joie :

“Autre image de la joie : le claquement de bec de la cigogne lorsqu’elle construit son nid sous l’averse au-dessus du miroir de la boue…”

“Autre et belle image de la joie” en effet !  Et je sais, en tant qu’Alsacien, qu’il faut avoir une belle âme comme celle de Nicolas Bouvier pour se rendre compte de l’immensité de ce claquement de bec

J’en ai déjà parlé évidemment, mais comme ce blog tourne inlassablement en rond (comme les idées dans ma tête d’ailleurs et ma vie en général) je ne peux que vous redire combien ces cigognes sont exceptionnelles ! ->

Continue reading

François Jullien : traduire, c’est faire entendre de “l’ailleurs” dans “l’ici”…

J’écoutais une vieille conférence de François Jullien qui résume bien l’inutilité de l’assimilation complète dans la langue d’arrivée et l’importance de conserver “l’ailleurs” de la langue de départ…

François Julien : (…) Traduire, ce n’est pas seulement assimiler, chercher dans la langue d’arrivée des équivalents à la langue de départ, mais — en même tant qu’on assimile — faire entendre ce qui résiste à cette assimilation.

Continue reading

Les rêves de Dürer enfouis dans ses oreillers …

Albrecht Dürer raconte que, lorsqu’il se levait le matin, il lui arrivait d’observer la forme de ses oreillers qui l’inspiraient parfois en lui indiquant quels types de rêves il avait fait durant la nuit. Il a laissé de très beaux dessins en 1493 qui révèlent le poids de sa tête dans l’oreiller et une forme d’interprétation des rêves avant Freud…

Continue reading

Mais qui pense encore à la caverne de Platon ?

Je me rappelle lorsque j’ai lu pour la première fois le mythe de la Caverne dans la République de Platon … je pensais comme Socrate que les gens — prisonniers de la caverne des ombres et des illusions — comprendraient instantanément qu’il fallait s’échapper de toute urgence, arrêter le film anesthésiant que les médias projettent sur l’écran de notre soumission ; virer les projectionnistes subventionnés et évidemment demander aux spectateurs de SORTIR le plus vite possible de la salle de projection :

Continue reading

L’un voit des “vitres”, l’autre des “vitraux”. L’un est à l’extérieur, l’autre à l’intérieur…

Plus ça va et plus je me rends compte qu’il est de plus en plus difficile de communiquer dans notre société. Sur la quasi totalité des sujets : littérature, musique, architecture, politique, vaccinations etc … Si vous ne partagez pas exactement la même perspective, c’est perdu d’avance… Par ex — ce n’est évidemment qu’une image symbolique — si vous avez expérimenté, lorsque vous êtes à l’intérieur d’une cathédrale, que les vitraux sont baignés d’une lumière magnifique, il vous sera très difficile de faire partager votre émotion spirituelle à quelqu’un qui se tient résolument à l’extérieur (je parle symboliquement évidemment)…

Continue reading

La question existentielle des endives…

endive
.
Le problème que j’ai avec les endives – outre qu’elles n’ont pas vraiment d’intérêt – c’est que je ne sais jamais si ce sont de jolies petites endives jeunes et intactes, ou d’anciennes grosses endives moches dont ils ont enlevé les feuilles abîmées pour mieux les vendre… Dans la vie c’est souvent comme ça : on ne sait plus vraiment ce qu’on a en face de soi… Même les gens : allez savoir s’ils sont vraiment comme ça ou s’ils ont enlevé des ribambelles de trucs pour mieux vous séduire ? Mais bon, je reconnais qu’il y a certainement des problèmes beaucoup plus graves !
Je les écoutais récemment évoquer le remaniement du Gouvernement… Là encore — paf — c’est l’endive qui surgit :
Continue reading

Et vous, comment parlez-vous aux zèbres ?

Animaux_voix
Tous les jours je file sur les chemins et j’apporte de l’herbe fraîche à un âne et un cheval… Ils sont généralement tout au bout du champ mais, lorsqu’ils me voient arriver, ils viennent à ma rencontre au petit trot, ce qui me touche beaucoup. Je leur parle évidemment — même si je balbutie encore dans leur langue que je ne connais pas bien…  

Dans son Journal, Ernst Jünger note le 3 mars 1945 :

guillemets_noirs-TNRNotre voix, lorsque nous appelons les animaux, change selon leur espèce. La poule, le chien, le chat, le moineau, le cheval, le serpent — nous avons pour chacun d’eux des appels particuliers, des sons spéciaux et une mélodie spéciale. Nous parlons alors en langues, dans l’idiome du génie de la vie répandu sur nous comme sur eux.”

*

J’ai aussi toujours été frappé par la teinte sonore des mots que nous utilisons pour parler aux bébés, aux chats ou aux étrangers par exemple… Nous adoptons des registres de voix très distincts. Avec une modulation très différent de celle que nous utilisons lorsque nous parlons, par exemple, à notre patron, à un répondeur téléphonique, au Pape ou à notre chien… Je me demande d’ailleurs combien nous avons de voix à notre disposition ? Continue reading

“Le chat est sur le toit”… !

Bob part en vacances et demande à son frère de s’occuper de son chat pendant son absence. Après quelques jours, il l’appelle pour lui demander si tout se passe bien. Et son frère lui répond de façon sèche : « le chat est mort ! »

Bob est foudroyé de chagrin et en veut son frère de lui avoir annoncé la nouvelle d’une manière aussi brutale et violente et surtout sans la moindre préparation.

Continue reading

Le silence — une minute après la fin de la guerre — le 11 novembre 1918, à 11h du matin…

Ci-dessous, petite représentation graphique en 52 secondes jusqu’au silence à 11h du matin le 11 nov. 1918, quand les canons se taisent enfin après quatre ans de boucherie inutile et de terrifiante bêtise des hommes… Poignant …

Continue reading

On en a enfin la preuve scientifique : l’herbe est toujours plus verte de l’autre coté. Irréfutable !

Tout le monde s’interrogeait depuis des décennies. Mais ça y est / la preuve irréfutable est tombée ! Vidéo de 24 secondes ->

Continue reading

“Ne pas manquer l’avènement du gris”…

Vitrail des mages devant Hérode, début du XVe siècle. (verres colorés et grisaille)

C’est drôle comme, parfois, un mot isolé peut surgir de façon inattendue et s’imposer un long moment dans votre tête, un peu à la manière des harmoniques d’une note qui continue à résonner longtemps après avoir été jouée …

Ce matin c’était le mot GRIS qui m’est tombé dessus à l’improviste …

Continue reading

Se rappeler les petits bonheurs oubliés …

Finalement je m’aperçois que, lorsque qu’on perd complètement la mémoire, l’existence d’un vieux blog permet de remonter le temps et de retrouver des moments de joie oubliés… Hier je disais à une amie : “mais si, rappelle-toi le bonheur que c’était lorsque…..” Et j’ai retrouvé la petite liste que j’avais commencée à l’époque. Cela sert peut-être juste à cela un blog : retrouver — à usage strictement personnel — le chemin de sa mémoire en suivant les petits cailloux blancs laissés sur le chemin de la vie qui passe…

Premier bonheur absolu : écouter la conversation entre le petit lapin et le chien de la Dame à la Licorne ! Depuis des années, je ne m’en lasse pas…

La liste des autres petits bonheurs ici …

*

J’aime bien les détails (suite) : les petites pommes sur la fenêtre des époux Arnolfini de van Eyck…

J’aime bien regarder ces petites pommes sur le rebord de la fenêtre du portrait de Giovanni Arnolfini et de sa femme peint par Jan van Eyck en 1434 …

Continue reading