Pouce coupé !

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C’est marrant, ce week-end, complètement par hasard, je me suis souvenu d’un geste que je m’amusais à faire quand j’étais petit… Je ne l’avais plus fait depuis des dizaines d’années et ça m’amuse encore. A ajouter à ma liste des “je-me-souviens” à la Georges Pérec…

Le Paradis entrevu dans l’embrasure de la porte

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J’adore les gens qui partent à New-York en vous disant : “rendez-vous dans un an à 19h30” et qui, après un crochet par Varsovie, vous attendent au rendez-vous, pile à l’heure, à 19h30. Hier soir, au Théâtre des Champs-Elysées, c’était pour la 7e de Bruckner dont l’Adagio géant, avec ses vagues désespérées, a été on le sait composé dans le pressentiment de la mort prochaine de Wagner. Un jour, raconte Bruckner, je rentrai chez moi très abattu ; je sentais que le Maître n’avait plus longtemps à vivre ; et l’Adagio en ut dièse me vint à l’idée…
“Avec cet Adagio décrivant l’inconsolable devant l’idéal inatteignable, m’a dit Eudes en sortant, Bruckner nous conduit aux portes du Paradis”…
Je l’ai effectivement entrevu un court instant dans l’embrasure de la porte…. Merci Eudes pour cette lumière fulgurante. C’était un très beau cadeau !

Le cousin issu de germain de Freud c’était qui ?

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Faudrait peut-être que j’aille voir un psy pour essayer de comprendre pourquoi je ne comprends jamais rien à rien. Quand j’étais petit, par exemple, mon beau-père (deuxième mari de ma mère, step father en anglais c’est plus clair), parlait tout le temps de généalogie… Et le dimanche, après le repas, en fumant son cigare, il disait des trucs du genre: “… et donc l’oncle Marcel – qui était le frère de l’oncle Paul, tu sais celui qui était marié avec la tante Jeanne qui était la soeur de ta grand-mère, eh bien c’était le frère du cousin de Pierre qui était résident supérieur en Indochine…”. Moi – qui n’avait strictement rien suivi – je faisais un signe de la tête pour dire que c’était tout à fait évident et au moment où je pensais m’en être sorti à bon compte, il tirait sur son cigare, réfléchissait longuement, fronçait les sourcils et rectifiait : “non, je me trompe, ce n’était pas le cousin Paul c’était le cousin issu de germain de l’autre, tu sais, celui qui était mort à la guerre….” Et moi je ne savais carrément plus de qui on parlait. Aujourd’hui c’est pareil parfois avec le code ActionScript dans Flash, ou, pire, de trucs hyper simples comme les correspondances dans le métro : je ne suis jamais sur le bon quai. C’est sûrement la faute au cousin issu de germain ! Peut-être ça se soigne ? Faut que je demande.

L’infini dans la paume de la main…

Tout à l’heure je regardais une minuscule clochette et je me disais que Dieu était carrément grand, jusque dans les plus petits détails. Quand je pense qu’on est dans un univers où il y a des galaxies spirales, des milliards d’étoiles et aussi cette petite clochette, là au creux de ma main, moi ça me donne le vertige. Voir dans chaque atome la totalité des mondes, a dit le bouddha, tel est l’inconcevable. Je le pense aussi.

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En regardant bien, je vois d’ailleurs que ma ligne de tête accuse une sérieuse discontinuité. Je ne connais rien aux lignes de la main, mais je me demande si elles indiquent un état pour la vie entière ou si c’est une temporalité sur laquelle on chemine, comme on marche sur la ligne du temps… Je veux dire : l’accident dans le carré blanc, c’est le signe que ma tête est cabossée depuis le début et pour toujours parce que c’est sa nature de ligne de tête ? ou bien il y a juste un passage accidenté, et alzheimer est juste un mauvais moment de la vie à passer et je vais arriver à sauter le passage cabossé ?

Dieu est grand

Le buzz viral comme je l’aime

Rien à dire, je trouve cela parfait. Enfin du buzz viral qui a de l’allure et qu’on a envie de relayer. Parce que c’est bien fait justement. Bravo !

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L’URL pour l’envoyer à vos amis, c’est ici

Penser à mettre le ciel dans une enveloppe

Comme personne n’envoie plus de lettres (à part ma banque et les impôts), j‘aime bien relire des Correspondances. Là, j’étais dans celle de Stefan Zweig et, dans une lettre datée du vendredi saint [18 avril] 1930, je viens de lire :

Chère Mademoiselle, si seulement je pouvais mettre dans l’enveloppe en même temps que ces lignes, le ciel bleu au-dessus du lac ! je le ferais bien volontiers pour vous rendre heureuse comme vous le méritez !

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Vous je ne sais pas, mais moi j’aime bien les gens qui aimeraient vous envoyer le ciel bleu au-dessus du lac… D’un beau lac suisse si possible. Peut-être vers Sils Maria… n’est-ce pas Lydie ?

Autres bouts de ciels …
Le ciel comme … issue de secours !
Un petit balcon dans le ciel…
L’art quand il nous tombe directement du ciel
Qu’est ce qui nous ouvre le ciel
A riveder le stelle…
Il faut que le hasard renverse la fourmi…
Le ciel dans le caniveau
Regarder le ciel en bas…
J’aime les nuages qui passent
Le jour n’est pas plus beau…

Les pommes de terre d’alzheimer

Le problème avec alzheimer, c’est qu’il est de plus en plus difficile d’occuper la personne dont on s’occupe… Et donc tout est bon, y compris peler des pommes de terre : j’en achète donc des montagnes, et Maman les pèle pendant que je travaille.

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Quand je reviens, non seulement elles sont pelées (épluchures normales) mais Maman a continué à peler (deuxième couche d’épluchures) et si je n’interviens pas à temps, elle pèle encore une troisième fois jusqu’à ce qu’il ne reste plus, à côté une montagne d’épluchures, que quelques petits dés d’un vestige de pommes de terre. Avant j’essayais d’intervenir, d’expliquer, d’empêcher… Maintenant je ne cherche même plus à comprendre : j’achète encore plus de pommes de terre, des montagnes de pommes de terre, des Golgothas de pommes de terres… L’inconvenient c’est évidemment qu’il faut bien les manger ces foutues patates et que je deviens carrément obèse. C’est aussi ça alzheimer. Le reste je n’ose même pas le dire ici tellement c’est triste. Heureusement de Frank et Marielle sont là pour me donner, de temps en temps, quelques heures de leur temps… Sinon je serais déjà devenu un Sumo !

Les mensonges (sur Alzheimer) par omission

Merde, les mouches reviennent !


C’est l’automne, j’ai vu la première grosse mouche se gogner la tête sur les fenêtres du salon. Exaspérant (pas l’automne mais les mouches). Je ne devrais d’ailleurs pas trop les critiquer : je suis moi aussi enfermé à l’intérieur et je me fracasse également la tête sur alzheimer sans pouvoir passer au travers…

Le silence, lorsque les paroles et les mots ont disparu…

Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui parlent du Mime Marceau et que j’entends jacasser dans les médias pour lui rendre hommage sont ceux-là même qui auront usé les mots jusqu’à la corde ; jusqu’à vous donner envie de ne plus rien dire pendant des mois pour laisser revenir le silence et reposer la langue de leur vacarme insignifiant.

Au cours des dernières années, j’ai découvert ce qu’était le silence lorsque les mots n’existent même plus pour le rompre… Comme les enfants qui arrachent une à une les ailes des mouches, alzheimer arrache les mots les uns après les autres, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux, ou trois, et bientôt plus aucun… comme un ciel plein d’étoiles qui s’éteint peu à peu… Dans cette nuit sans étoiles où l’âme grelotte parce que c’est la vie qui s’en va doucement, on mesure alors ce qu’est le silence, et le poids des mots et tout ce qu’ils représentaient quand ils étaient agiles, souples, vivants et pas des ossements momifiés dans les dictionnaires ou la bouche des hommes politiques… Merci et adieu cher Mime Marceau…

Quelques petits bouts de SILENCE, en vrac… Continue reading

Les petits paquets envoyés au front

Un peu comme les poilus de la guerre de 14 recevaient par la poste aux armées leurs boites de singe, leurs douze biscuits et leurs deux tablettes de café, j’ai moi aussi reçu, sur le front Alzheimer, pendant des mois et des mois, régulièrement, des petits paquets jaunes bouton d’or avec, à l’intérieur, pleins de DVD, véritables kits de survie mentale pour les temps de détresse psychique.

J’ai ainsi reçu, pour traverser les nuits blanches et chasser les idées noires : des Fellini, des Resnais, des Antonioni, des Rohmer, des Bresson, des Louis Malle, des Tatis, des Losey, des Scorcese, des Ozu et aussi des G. Deleuze, et des Nathalie Sarraute, et encore des Lévy-Straus, et des Sviatoslav Richter, et des Grigory Sokolof, et des Horowitz, et des Heifetz, et des Alban Berg et des Knapperstbusch et des P-H Salfati etc etc. La liste est trop longue pour je puisse la mettre ici en entier… Et encore hier matin c’était Leonard Bernstein qui arrivait. Merci Lydie ! Merci d’avoir fait ça pendant toutes ces années de détresse !

Le point rouge et la pièce de lin…

Pourquoi es-tu si triste ? demanda un disciple au Grand Maître.

– Parce que je me mets à douter de l’intelligence des frères au sujet des grandes réalités de Dieu.

C’est déjà la troisième fois que, leur ayant montré une pièce de lin sur laquelle j’ai peint un petit point rouge, et leur demandant ce qu’ils voyaient, ils m’ont répondu :
“Un petit point rouge”.
– Mais jamais : “Une pièce de lin” .

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Moi non plus en ce moment je ne vois plus la grande pièce de lin : je ne vois plus que le rond rouge d’alzheimer qui s’est étendu de la tête de maman à la totalité de nos vies pour les détruire et les pulvériser en totalité. Ou alors c’est l’inverse : alzheimer est la grande pièce de lin et le rond rouge c’était le petit point d’espérance qui est en train de disparaître progressivement ?

Le bateau “in memoriam” sur Google Maps…

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Je me doutais bien que Google Maps ne pouvait pas fournir des clichés instantanés. Et que les photos-satellite ne pouvaient pas être actualisées quotidiennement. Mais je pensais qu’elle étaient au moins mises à jour de temps en temps. Or on vient de me raconter l’histoire d’un bateau, dans un petit port de Nouvelle Ecosse, tout là bas, au bout du bout de l’extrême est du Canada… L’histoire, c’est que l’un des bateaux est parti un jour, ll y a plus de trois ans… Et qu’il n’est hélas jamais revenu… Mais sur Google, trois ans après, le petit bateau est toujours là, contre la maison … … … …
Je n’en dis pas plus car l’histoire est trop triste.

L’inadmissible précision de Google Maps
Les livreurs de pizza vont pouvoir délivrer leurs missiles avec plus de précision

Il faut que le hasard renverse la fourmi…

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.

“Il faut que le hasard
renverse la fourmi
pour qu’elle voie le ciel…

Bon, je reconnais que ce n’est pas évident à première vue mais si vous réfléchissez un petit moment à ce dicton chinois (ou taoiste, ou zen, peu importe), alors vous comprendrez qu’elle est assez immense cette phrase. Et si vous ne voyez pas, ce n’est pas grave :-)

Autres minuscules bouts de ciels …
L’art quand il nous tombe directement du ciel
Qu’est ce qui nous ouvre le ciel
A riveder le stelle…
Le ciel dans le caniveau
Penser à mettre le ciel dans une enveloppe
Le jour n’est pas plus beau…
J’aime les nuages qui passent

Oui, je sais… archi connu ! et alors ?

Je sais qu’on l’a vue partout mais la carte postale était sur un tourniquet du coin de la rue et je l’ai achetée pour occuper Maman qui passe maintenant des heures à la regarder et à la lire comme une histoire : la femme à l’enfant, le cordonnier, l’ouvrier de la ville qui répare les feux, le cheval, l’ombre de l’arbre ; c’est un vrai film cette photo et, avec Alzheimer, ça fait plein de choses à regarder et à raconter. Toutes ces vies simultanées (dont une seule – rien que le haut avec le cheval, ou rien que le bas avec la femme – aurait suffit à faire une photo inoubliable). Vies comme suspendues (la femme n’a pas encore posé le pied par terre …) et saisies en instantané au moment précis où il appuyait sur le déclencheur. On entend même l’écho des sabots sur les pavés… Trois secondes plus tard, il n’y avait plus rien… le cheval était passé, la femme avait tourné le coin… Immense !


© Willy Ronis évidemment – Belleville, Ménilmontant.
(Oui, je sais, les noirs et les blancs sont affligeants mais parce que c’est pris avec mon appareil numérique à partir d’une carte sépia mal reproduite. Désolé).

PS1 : C’est fou ce qu’on a perdu en voyant tout en couleur maintenant. Je vais me remettre à regarder en noir et blanc : comme mes nuits sont déjà blanches et que mes jours sont déjà noirs, je suis déjà presque un vieux Leica !

PS2 : Pour dire que je n’aime pas trop qu’on dise “oui, mais bon, c’est archi connu…” d’un air méprisant. Genre : “la Joconde c’est archi connu”.
Où est le problème
? C’est vraiment gênant que ce soit archi connu ? Plus ça va, et plus j’aime les chose archi connues justement ! Je crois même qu’un jour je vais en faire la liste. Genre catalogue exhaustif de la Création, depuis les premiers jours de la Genèse. ça va être long et je sens que ça va m’occuper un moment. Les coccinelles c’est archi connu, et les cerisiers en fleurs, et la Messen si mineur de Bach, et la lumière dorée des petits matins d’automne, et les moineaux du luxembourg… Archi connu ? Il n’y aurait pas de quoi s’étonner ? Vraiment ? Moi tout m’étonne !

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à m’énerver les gens qui font exactement ce que je viens de faire en tapant le début de la phrase dans la zone “objet” et en continuant ensuite directement dans le corps du mail. Oui je sais, tout le monde le fait. Oui je sais, je le fais aussi. Mais là, c’est promis, j’arrête. Parce que c’est moche. Et surtout parce que ça m’empêche d’archiver les mails qu’on m’envoie avec un intitulé qui corresponde à quelque chose de précis. J’en ai des tonnes que je ne peux plus classer parce qu’ils commencent par : “Je” ou “Faudra que” ou “Tiens…” …. C’est comme pour la liturgie, je dois être un incorrigible tradi : je veux la messe en latin et des objets qui soient de vrais objets. Ah mais !

On ne se rend même plus compte !

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C’est drôle comme on s’habitue aux choses les plus bizarres. Depuis des années je buvais tranquillement mon alcool de riz chez les chinois en trouvant tout à fait normal d’y retrouver au fond une femme nue (généralement carrément vulgaire). Et puis hier, paf, je ne sais pas pourquoi, je me suis rendu compte que c’était vraiment délire de s’être habitué à ce genre de truc ; surtout si vous êtes avec votre petite amie dans un restaurant… Mais bon, inciter les gens à demander qu’on remplisse à nouveau leur petite tasse d’alcool pour rétablir la clarté de la vision quand le cerveau précisément se trouble, je reconnais que c’est plutôt génial. Bizarre mais génial ; L’idée mériterait peut-être d’être développée et étendue à d’autres domaines ? Je me demande bien ce qu’ils pourraient mettre au fond de ma tasse de café du matin pour que j’en redemande quatre ou cinq ? Ou dans mon assiette ? Et quel serait l’équivalent de la tasse d’alcool de riz dans un restaurant chic ? Les femmes seraient simplement un peu plus distinguées ? Faut que j’aille voir ce qu’ils font au George V…

“Je me souviens…” des petits sparadraps d’Alfred Brendel…

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Hier soir j’ai relu quelques “Je me souviens….” de George Pérec. Moi, je me souviendrai … des doigts totalement recouverts de sparadrap d’Alfred Brendel… J’aurais passé les meilleurs moments de ma vie à écouter les deuxièmes mouvements des dernières sonates de Joseph Haydn (surtout les n°34, n°48, n°49, n°50 et n°52, n°20…).

Je les ai écoutées littéralement en boucle et elles ont défilé dans ma tête pendant des années. Et encore aujourd’hui (où j’ai moi aussi des petits bouts de sparadrap partout dans le cerveau à cause d’alzheimer) je ne me lasse pas de les écouter. Et parfois même, quand il y a du soleil le matin, je les confonds avec la lumière de l’automne…

Heureusement que ça existe … (BWV170)

Les moteurs inventifs comme je les aime

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Bon, généralement je ne parle pas de web dans ce blog parce que c’est ma vie au bureau et que le soir j’en ai carrément marre. Mais là ils sont trop forts. oSkope vient de sortir, en version beta, un moteur de recherche pour YouTube (mais aussi Flickr, Amazon ou Ebay) qui vous bascule les résultats de façon très visuelle, sous forme de petites vignettes qui viennent se déployer sur votre écran et que vous pouvez afficher comme vous voulez : en pile, en listes etc… Vous pouvez cliquer dessus et… oh… mais oui, incroyable, ça marche ! Totalement génial. Ce soir je suis de bonne humeur.

Maison Blanche entrée de service…

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© Jonathan Babinard

Jonathan qui se ballade aux USA vient de faire cette photo à Washington… J’adore.

Transformation imminente en dindon ?

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Bon, je sais, ce n’est pas vraiment intéressant à raconter mais j’ai fait hier un rêve bizarre. Il tombait des plumes et des plumes et ça n’en finissait pas de tomber. Comme un duvet d’oie très léger… J’étais tout seul dehors et je les regardais tomber avec émerveillement dans la nuit étoilée. Il y en avait tellement que les rues, les voitures, les arbres, tout était recouvert. Et les plumes continuaient à tomber, comme des flocons, doucement… Et puis, tout à coup, j’ai vu des CRS arriver en courant ; il ont foncé sur moi en criant comme des malades, m’ont tendu un râteau et m’ont dit : “maintenant Eric c’est terminé tes conneries. Tu nous enlève tout ça vite fait. Allez, ouste ! On revient dans dix minutes et tout avoir disparu. Plus une plume dans toute la ville !”. Je n’ai pas compris ce qui arrivait, j’ai pris le rateau et je me suis réveillé en sursaut. Je ne sais pas ce que ça veut dire.
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Muriel qui s’y connaît un peu en rêves me répond : “Warning : transformation imminente en  dindon ! Ou aspiration au cocooning”.

Quelques rêves
La clé sous le paillasson !
«Sturzkampfflugzeug»
Rêve de l’aile de l’ange de Fra Angelico
Hôtel Matignon, chambres à la journée…
Clac clac je vais te couper la tête !
Rêve chinois N°2
Planter des rudbeckias jaunes
Parfois rêver c’est dur…

L’arbre aussi fait du tai-chi

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Le vieux chinois fait du tai chi.
Son ombre fait du tai chi.
L’ombre de l’arbre fait du tai chi.
L’arbre fait donc aussi du tai chi …

J’aime beaucoup cette photo que j’avais trouvée à l’époque dans Le Monde. Je ne sais plus quand et donc je ne peux pas mettre le crédit photo… Que l’auteur (que j’admire beaucoup) ne m’en veuille pas. C’est trop beau :-)


Ci-dessous, quelques ombres, et quelques arbres…
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La fameuse “troisième catégorie” !

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Ma grand-mère disait toujours qu’il y avait deux catégories de gens : les gens bien élevés et les gens mal élevés. Il y a maintenant, malheureusement, une troisième catégorie : les gens pas élévés”… Je me heurte de plus en plus à cette troisième catégorie, celle des gens pas élevés du tout. C’est assez pathétique …

Il y a pourtant tout sur sur amazon.fr : guides du SAVOIR-VIVRE, guides des USAGES, guides des BONNES MANIÈRES, guides du protocole (ce dernier c’est surtout pour aider à faire le plan de table quand vous recevez le Pape en même temps que l’ambassadeur des Etats Unis et le secrétaire général des Nations Unies !) etc… S’ils les lisaient ces bouquins, ça rendrait la vie (et surtout ma vie) tellement plus agréable :-)

Diner avec le Préfet sûrement pas, mais avec les animaux oui ….

Il faut absolument prendre son petit déjeuner !

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J’ai une capacité hors du commun à faire des fautes d’ortographe et des sacs de noeuds avec des détails carrément infimes. Par exemple tout à l’heure je tape le mot “déjeuner” que mon éditeur de texte surligne immédiatement en rouge pour me signaler une faute d’orthographe. Donc j’enlève l’accent et ça passe aussitôt. Mais si “jeûne” a un accent, je ne vois pas pourquoi, lorsqu’on rompt le jeûne en “dé-jeûnant”précisément, il n’y aurait pas d’accent à déjeuner … Bon, je vous disais que j’avais l’art de me rendre la vie impossible, vous me croyez maintenant ? Je viens de vérifier dans le Petit Robert et ils donnent cet exemple :

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Pourquoi diable disent-ils qu’il est “parti travailler sans déjeuner “? Ils auraient très bien pu donner comme exemple : “Il est parti après avoir déjeuné” – C’est beaucoup plus sain pour la santé. Même si c’est juste quelques cornflakes avec du lait ou une tartine de miel ou de confiture. C’est trop bête de partir sans déjeuner, ma grand mère me le disait toujours. Et donc je ne comprends pas pourquoi le Petit Robert donne le mauvais exemple à notre belle jeunesse ! :-)

Les moulinets blancs dans les vents nomades

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© anne-marie durcoux

Anne-Marie D. m’envoie cette magnifique photo et me dit : “Cette année, j’avais trouvé trois moulinets blancs que nous avons regardés tourner pendant l’été à chaque souffle de vents nomades. Un s’arrêtait, un autre tournait. Tous trois s’arrêtaient, un autre reprenait, mais pas le même, puis deux, puis trois, puis ils tournaient à toute vitesse, comme dans une sorte d’affolement ou de folle excitation, puis s’arrêtaient et…reprenaient…. avec trois petites ombres, leur double, au sol qui faisaient tout pareil. Jolis, je ne m’en suis pas lassée. A côté du jasmin blanc…”

Merci Anne-Marie !

“Installations de Dieu” et feuilles d’automne

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Je commence à en avoir un peu marre du concept d’ installation que les artistes nous basculent sur la tête avec un jargon prétentieux pas possible. Si les platanes de l’avenue en bas de chez moi avaient été créés par un artiste et si cet artiste avait eu l’idée totalement contemporaine (donc forcément géniale) de faire une “installation” consistant à changer la couleur des feuilles tous les jours (à grand renfort de mise en scène vidéo évidemment), eh bien les gens s’extasieraient de voir les feuilles passer en quelques jours du vert tendre au vert foncé, puis à l’orangé, puis au jaune pâle … Ce serait carrément l’extase artistique. Ils feraient la queue en rang serrés devant les platanes comme au Grand Palais ou au Musée du Luxembourg pour voir cette extraordinaire installation écologique

Manque de pot l’artiste s’appelle Dieu, et l’installation en question s’appelle simplement l’automne… Pensez donc, une “saison” banale ! Même pas subventionnée par le Ministère de la Cultrue ! Donc vous plaisantez : ça n’intéresse personne. Un artiste contemporain qui aurait ajouté des grands ventilateurs pour faire s’envoler les feuilles aurait aussitôt provoqué l’extase des bobos de la rue de Valois ! Mais là, rien qu’un petit vent frais créé par Dieu alors vous pensez : méga banal. On ne va pas en faire toute une choucroute si ? Surtout “Dieu“, pouah ! C’est qu’on est une République laïque et obligatoire !

Allez, circulez, il n’y a strictement rien à voir. Ce n’est pas une installation, c’est l’automne qui arrive ! Et moi j’adore.

Fleuriste ? Mais on devrait dire Galerie d’Art !
Rendre à César ce qui appartient à César
Des rubans roses qui frissonnaient dans le vent du soir…
“Art citoyen” ?
Le Paradis est un état
Peut-être que le Bon Dieu…
L’infini dans la paume de la main
Que Dieu éteigne le soleil un moment

Les cocottes et la bureaucratie

Je tombe par hasard sur cet étonnant dinosaure…

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Quand je pense aux cocottes en papier que nous fabriquent les bureaucrates français, je me dis que nos fonctionnaires ont encore pas mal de chemin à faire pour arriver à cette perfection ! Le Gouvernement a sans doute raison de vouloir une profonde réforme de l’Etat et de l’Administration !
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illustration by Jennifer Daniel and Erin Sparling

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Je suis pour une “Commission de la Hache” !
La bureaucratie occupe 90% de nos vie !
Il faut d’urgence exiger la démocratie fiscale directe !
Et ils ont le toupet de s’attaquer aux retraités !
Je ne veux plus d’hommes providentiels
Et naturellement les médias ne disent rien
Ne pas trop énerver le Peuple !

Il y a bien des lapins au Musée Rodin

Je croyais pourtant avoir lu toute la correspondance de Rainer Maria Rilke. Eh bien non. Dans un mail (envoyé à 1h du matin), Isa me signale qu’en découvrant le jardin de l’hotel de Biron, Rilke avait écrit en 1908 a Rodin : Vous devriez, cher grand ami, voir ce beau batiment. Ses trois baies donnent prodigieusement sur un jardin abandonné, ou l’on voit de temps en temps les lapins naifs sauter a travers les treillages comme dans une ancienne tapisserie.

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Ce matin à l’aube je suis allé faire cette photo ; pas très bonne car pas assez de lumière. Mais il y a donc bien des petits lapins au Musée Rodin. Et du serpolet. Et on se croirait dans une tapisserie de la Dame à la Licorne. C’est fou se qu’on découvre quand on se lève tôt ! Merci Isa :-)

Les buis des Invalides décapités !

Les jardiniers de la Ville sont de plus en plus incompétents. Quand j’étais petit, ils taillaient les buis avec des grandes cisailles à manche de bois. C’était tout un art et ça prenait un temps fou pour que l’arrondi soit parfait : pas trop rond, pas trop pointu, pas trop ovale… Tout un art, comme les moustaches. Dans la fraîcheur des petits matins d’automne ensoleillés, on entendait le bruit des coups de ciseaux pendant des heures… C’étaient de vrais jardiniers. Là, on a donné des tronçonneuses à moteur à des incultes et le désastre s’accomplit en quelques minutes… Et le pire c’est que tout le monde s’en fout ! Le Nôtre, reviens, ils sont devenus fous !

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Des pingouins à Venise !

Jamie vient de rentrer et m’envoie ce matin une belle série de photos d’affiches et de murs de Venise… Comme je ne suis pas parti en vacances ça me fait voyager :-)

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© isabelle jamieson

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PS. Nico a tout à fait raison. Ce sont effectivement des “manchots empereur”. Toutes mes excuses pour mon inculture.

Trick or treat ?

Bon, c’est encore un peu tôt dans la saison pour Halloween, mais Julia vient de m’envoyer d’italie une belle photos de citrouilles… alors je la poste maintenant.

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© julia unwin

Avec Alzheimer c’est trick tout le temps et treat jamais