“Je me souviens…” … des vieille agrafeuses dont le ressort sautait comme un diable

Sur le modèle des “Je me souviens…” de Georges Perec, je me souviens des vieilles agrafeuses de bureau qu’on utilisait à l’époque. Aujourd’hui, pour réunir des pages web, on ne les “agrafe” plus : on dit qu’on “fait un pdf” !
Ce qui me rappelle cette lettre qu’avait envoyée Jean Dubuffet à Jean Paulhan — et surtout une expérience que j’ai très bien connue — à propos des petits ressorts et roulements à bille qui sautaient dans tous les sens !

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Sur le modèle des “Je me souviens…” de Georges Perec, je me souviens de ces vieux télégrammes…

J’ai une grande nostalgie de ces télégrammes bleus-gris qui n’existent plus aujourd’hui et qui étaient si beaux… Et je me rappelle très bien l’émotion empreinte d’une légère inquiétude lorsque le facteur nous en apportait un et qu’on l’ouvrait en tremblant en décollant les plis avec ses deux pouces pour lire les petites bandelettes de texte …

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“Je me souviens….” de mon immense fatigue à l’époque…

La semaine dernière, avec Odile, on relisait des “Je me souviens…” de Georges Perec. Beaucoup de souvenirs radieuxsont remontés à la surface. Des souvenirs de clairs jours de ma vie… Hier — sans doute parce que j’avais mal dormi à cause du mistral qui, ici, fait tomber les branches et claquer les volets — je me suis réveillé complètement épuisé. Et, comme “je me souviens”… j’ai repensé à l’époque où j’étais littéralement mort de fatigue à cause de la maladie d’Alzheimer de Maman… Je me suis souvenu d’un jour où, totalement épuisé, je m’étais m’allongé un moment sur l’herbe au pied du Dôme des Invalides, la tête entre les pâquerettes, le ciel bleu à la verticale de mes soucis, ne pensant plus à rien…

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“Je me souviens…” des livres aux pages “non encore coupées” !

“Je me souviens”… de l’époque où, après avoir acheté un livre, il fallait — avant même de pouvoir commencer à le feuilleter ou à le lire — prendre un couteau, ou un ticket de métro ou un “coupe-papier” (oui ça existait encore à l’époque !) et découper les pages en faisant attention de ne pas les déchirer. Ce travail qui demandait un peu d’habileté ralentissait considérablement la lecture mais les petits copeaux de papier qui tombaient en pluie fine sur ses genoux étaient une promesse de bonheur … Cette petite poudre de papier me manque : c’était ma cocaïne de l’époque où je me droguais à la littérature… Nostalgie d’une époque qui, vue d’internet, semble évidemment préhistorique … Que voulez-vous, je suis un dinosaure. Mais parfois c’est bien agréable. Merci Odile !

Nostalgie des vieilles machines à écrire…

“Je me souviens…” des plumes d’acier : “un peu de feu, un peu d’amour” …

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Dans son Journal II, 1943-1945, (que j’ai lu – contrairement au lecteur précédent — au-delà de la page 137), Ernst Jünger note ceci :

Paris, 16 octobre 1943

“Mes plumes d’acier. Quand elles sont trop dures, je les chauffe à blanc à l’aide d’une allumette, comme m’avait appris à le faire le maître d’école, lorsque j’étais enfant, et je les trempe enuite dans l’encre où elles refroidissent avec un bref sifflement. Celle avec je suis en train d’écrire s’est ornée, en refroidissant, d’une ceinture de belles couleurs semblables à celles qui parent la cétoine dorée :
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Nostalgie des machines à écrire…

Je me rappelle bien les machines à écrire d’avant le web… Avec leurs rubans à bandes rouge et noir dont l’encre séchait progressivement mais qu’on faisait durer le plus longtemps possible jusqu’à ce que ça devienne vraiment trop pâle… Et le fin papier pelure jaune qui permettait – en intercalant des pages de papier carbone qui encrassaient les doigts – de faire quelques copies de moins en moins lisibles … Et aussi les points en fin de phrases qui trouaient carrément la page en emportant un petit confetti de papier… Et leur beau cliquetis … Et aussi le plaisir, en bout de ligne, de pousser le chariot d’un geste vif avec la petite clochette… On appelait cela faire un “retour-charriot”… Cette petite clochette me manque elle aussi. Ils auraient pu conserver ce bruit, ce n’était pas plus difficile que d’ajouter le ridicule bruitage de papier froissé quand on jette un fichier dans la corbeille. Mais bon, c’est le prix à payer pour leur “monde moderne”…

La nostalgie du temps où les caractères s’incrustaient dans le papier…
Nostalgie des plumes d’acier d’Ernst Jünger…

Je me souviens des bonds joyeux que faisait Switchie !

C’est marrant, mais je me suis rappelé cette nuit les bonds joyeux que faisait Switchie quand elle était contente, c’est à dire tout le temps : quand on sortait, quand on rentrait ou quand il y avait du pot au feu ou un gigot ! Nostalgie du bon vieux temps… Et de la joie permanente et ostensible

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“Je me souviens”… des vieilles boites aux lettres …

J’ai la nostalgie des vieilles boites aux lettres que j’aimais bien. Même les fantômes de boites-aux-lettres… Enfin je dis “j’aimais bien”, c’est une façon de parler, parce que c’est en réalité une vraie hantise… La disparition — des personnes ou des choses — me rend littéralement malade… La disparition de ma mémoire aussi…

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“Je me souviens…” des petits sparadraps d’Alfred Brendel…

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Hier soir j’ai relu quelques “Je me souviens….” de George Pérec. Moi, je me souviendrai … des doigts totalement recouverts de sparadrap d’Alfred Brendel… J’aurais passé les meilleurs moments de ma vie à écouter les deuxièmes mouvements des dernières sonates de Joseph Haydn (surtout les n°34, n°48, n°49, n°50 et n°52, n°20…).

Je les ai écoutées littéralement en boucle et elles ont défilé dans ma tête pendant des années. Et encore aujourd’hui (où j’ai moi aussi des petits bouts de sparadrap partout dans le cerveau à cause d’alzheimer) je ne me lasse pas de les écouter. Et parfois même, quand il y a du soleil le matin, je les confonds avec la lumière de l’automne…

Heureusement que ça existe … (BWV170)