Sur le modèle des “Je me souviens…” de Georges Perec, je me souviens de ces vieux télégrammes…

J’ai une grande nostalgie de ces télégrammes bleus-gris qui n’existent plus aujourd’hui et qui étaient si beaux… Et je me rappelle très bien l’émotion empreinte d’une légère inquiétude lorsque le facteur nous en apportait un et qu’on l’ouvrait en tremblant en décollant les plis avec ses deux pouces pour lire les petites bandelettes de texte …

À l’époque, ils étaient plutôt réservés à l’annonce d’événements importants, mais on pouvait aussi écrire des messages plus légers… Je me rappelle que mon grand-père les appréhendait car il avait fait la guerre de 1914 et, pour lui, forcément, ils ne pouvaient qu’annoncer la mort d’un frère ou d’une personne chère… Pour l’habituer à ne plus les redouter, je me rappelle que mes parents lui en envoyaient tout le temps — pour rien, pour un oui ou pour un nom — uniquement pour l’habituer à ne pas toujours envisager le pire !

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Les étoiles de Dante Alighieri …
La nostalgie des coquelicots et le sourire de la petite boulangère
Nostalgie des temps heureux…


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