“Je me souviens….” de mon immense fatigue à l’époque…

La semaine dernière, avec Odile, on relisait des “Je me souviens…” de Georges Perec. Beaucoup de souvenirs radieuxsont remontés à la surface. Des souvenirs de clairs jours de ma vie… Hier — sans doute parce que j’avais mal dormi à cause du mistral qui, ici, fait tomber les branches et claquer les volets — je me suis réveillé complètement épuisé. Et, comme “je me souviens”… j’ai repensé à l’époque où j’étais littéralement mort de fatigue à cause de la maladie d’Alzheimer de Maman… Je me suis souvenu d’un jour où, totalement épuisé, je m’étais m’allongé un moment sur l’herbe au pied du Dôme des Invalides, la tête entre les pâquerettes, le ciel bleu à la verticale de mes soucis, ne pensant plus à rien…

Et tout à coup, drôle d’impression : j’ai eu la perspective que doit avoir un gisant, je veux dire que c’est ce que doivent voir les morts quand ils sont allongés dans l’herbe, avec un petit vent frais, les fleurs qui bougent sur leurs tiges et les nuages qui passent tout là haut… Quand on meurt, on a, parait-il, les ongles qui continuent à pousser… Je n’ai pas osé regarder et je me suis levé… très vite, avant qu’ils ne referment le couvercle !

Bon, je vais essayer de repenser à des “je me souviens” plus joyeux… C’est à cause du mistral…

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À l’époque, mes semaines avec Alzheimer c’était ça …
Le gisant d’Aliénor d’Aquitaine (rien à voir!)

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