Le vrai “mal Français” : un système de management autocratique, autoritaire et non performant

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Aujourd’hui encore – à propos de l’affaire SFR-Numéricable — Arnaud Montebourg a donné l’image la plus détestable de ce qui tue la France: un mode de gestion Étatique non seulement autocratique et autoritaire, mais également menaçant (si on n’agit pas comme le Gouvernement l’a décidé, c’est le chantage au contrôle fiscal…)… Le Français croit malheureusement qu’il va suffire d’une élection politique pour que tous les problèmes soient magiquement réglés. Mais le mal est beaucoup plus profond et de nature plus “anthropologique”

La France est boquée à cause d’un mode de décision “top-down”, et d’un système de management autoritaire qui n’est pas seulement démotivant mais totalement inefficace dans le monde moderne où les décisions doivent être de plus en plus décentralisées. Le linguiste britannique Richard D. Lewis a réalisé une comparaison très intéressante des différents systèmes de leadership dans une vingtaine de pays. Je vous en mets quelques-un ci-dessous. C’est très instructif !

Ce qui crève imédiatement les yeux, c’est évidemment la comparaison entre le système de gestion de type Français (fait d’autocratisme vertical) et le management Suédois (démocratique et décentralisé, avec des employés étroitement associés et donc beaucoup plus performants), ou Norvégien (où le patron est sans doute au centre du dispositif, mais très accessible aux cadres responsables) … Regardez les graphiques, ils montrent bien dans quel sens il faut aller si on veut que ça change. C’est évidemment cela qu’ii faut comprendre et étudier — et pas les querelles dérisoires et nocives sur les affaires Taubira, Buisson ou Copé qui passionnent pourtant les médias.

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Je vous laisse découvrir les autres graphiques – et lire les légendes et explications – ici.

Un effort “antropologique” pour comprendre notre société bloquée

Ils nous affirment tous que le “modèle Français” est un système que le monde entier nous envie — alors qu’il est de toute évidence un système totalement contre-performant et inefficace. Il est donc crucial d’arrêter de se regarder le nombril, d’ouvrir les yeux et de regarder ce qui se fait ailleurs. Ce texte de Claude Lévi-Strauss, de 1981, explique très bien l’effort — de nature “antropologique” — qu’il faut faire.

guillemets_noirs_2_left Nous sommes affligés, en ce qui concerne notre société, d’un trouble de vision : il y a une quantité de choses que nous ne voyons pas parce que nous les voyons depuis que nous sommes nés. Et donc elles passent pour aller de soi et se fondent même dans le paysage. De plus, nous avons une quantité de préjugés – que nous avons reçus de notre éducation – qui nous font considérer comme allant de soi des choses qui ne vont pas du tout. Et pour prendre de sa propre société une vue qui soit neuve et fraîche, il faut avoir subi une quantité de chocs de sociétés qui sont complètement différentes. Et c’est seulement en se plaçant du point de vue d’une société complètement différente que nous pourrons y apercevoir beaucoup de choses importantes que nous ne verrions pas sans cela.guillemets_noirs__2_right

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Dans le même genre : comparaison internationale des modes de résolution des problèmes

9 responses to “Le vrai “mal Français” : un système de management autocratique, autoritaire et non performant

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  4. Patrice

    Le vrai mal Français : la prime à la médiocrité.

    Les meilleurs choix dans l’ordre :
    1. Fonctionnaire (emploi à vie, retraite 50% plus élevée et 10 ans plus longue que dans le privé, aucune obligation de résultat, etc.)
    2. Allocataire (le cumul des allocations permet une vie minable, mais sans contrainte)
    3. Employé dans une entreprise parapublique ou issue du public (SNCF EDF Air France DGAC etc.)

    Les pires choix : entrepreneur, employeur, profession libérale, commerçant, artisan, agriculteur, pêcheur, etc. Bref, tous le métiers qui font marcher l’économie et doivent traîner le boulet de la fonction publique.

    • Fabien

      Quelle analyse brillante!
      Tant il est connu que le rail marche mieux et est moins cher en Angleterre depuis qu’il a été privatisé, que l’hôpital public dysfonctionne à cause de ces fainéantes d’infirmières plus qu’à cause d’un manque de moyens (nombre de lits disponibles par exemple), que le privé et le libre marché représente l’efficience ultime au service de l’intérêt général (cf interventionnisme européen pour empêcher l’effondrement du système bancaire après l’inconséquence des banques en 2008, mais pourquoi arrêter de jouer lorsqu’on gagne à tous les coups?)…l’opposition pertinente aujourd’hui plus que jamais reste entre l’intérêt des compagnies transnationales et l’intérêt général (au moins 30 milliards par an de sommes non perçues en rapport avec l’évasion fiscale vs 10 milliards de déficit de la sécu en 2012):
      Ayons donc à l’esprit ces 2 maximes:
      – socialisation des pertes, privatisation des profits (c’est ce qu’on veut? c’est pourtant ce qu’il se passe!)
      – diviser pour mieux régner (continuons à regarder la paille dans l’oeil des fonctionnaires et des chômeurs…pour soigneusement éviter de voir la poutre dans celui des multinationales et des banques)

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  7. Christian

    Le système français est encore pire que celui ici décrit : on prend un décideur totalement extérieur à la problématique à traiter, on le bourre d’idéologies aussi stériles que rétrogrades jusqu’à lui griller totalement les neurones, on lui met des œillères et des boules quies puis on le laisse décider. Cela marche d’autant mieux que le sujet ne connaît rien au problème à résoudre.

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