Austérité : qui sera finalement le dindon de la farce ? ou la poule plumée ?

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Je reviens juste quelques instants sur la grande farce politique et cette tragi-comédie économique qu’est la non-diminution des dépenses publiques et des déficits budgétaires… Pour repousser sans cesse l’échéance du redressement d’un État-providence en faillite et au bord du dépôt de bilan, Valls rejette ce qu’il appelle “l’austérité” (qu’on ne lui demande d’ailleurs même pas : on exige juste de la rigueur et de la discipline budgétaire). Mais comme il sait que les Français sont terrifiés par le mot “austérité”, il l’agite comme un chiffon rouge pour ne rien faire et reporter sans cesse le redressement à une date ultérieure. Ce qu’il ne dit pas, c’est que cette “austérité” maudite, il l’inflige aux Français qu’il matraque fiscalement, alors qu’il ne l’accepte jamais pour l’État qui refuse obstinément à se serrer la ceinture. Alors quand on refuse de réduire le poids de l’État, que reste-t-il pour continuer à aligner les ardoises ? C’est simple : il reste l’impôt, l’emprunt, et … la réduction des prestations. Et dans tous les cas ça va faire mal.

• Coté matraquage fiscal les Français ont déjà donné. Les contribuables viennent de recevoir leurs feuilles d’impôts et il ne faut sans doute plus trop les chercher davantage de ce côté là. Sinon ils achèteront tous des bonnets rouges pour l’hiver. Après l’avoir combattue à l’époque, le Pouvoir envisage pour remplir ses caisses vides une TVA dite sociale, mais là aussi, il est possible que, malgré le qualificatif de “sociale”, les consommateurs déjà ratiboisés n’apprécient pas vraiment une nouvelle taxe ! Comme ils n’ont plus confiance et ont peur du futur, les Français mettent leur épargne de côté, mais ils savent bien que l’État lorgne avidement vers cette manne dormante et que la spoliation de l’épargne n’est pas loin (la bonne Europe a déjà tout prévu de ce côté là avec la ponction directe sur les comptes bancaires.

• Coté emprunt, l’État-qui-ne-renoncera-jamais-à-dépenser a déjà propulsé la dette à 2.000 Mds€ pour la porter à près de 95% du PIB ! 2.000 Mds€ c’est 30.000€/habitant (pas par contribuable mais par HABITANT !). Il y a donc le feu au lac et si vous et moi étions endettés à ce point, nous arrêterions d’emprunter en déchirant immédiatement notre carte de crédit. Mais, voyez-vous, nos énarques socialistes pensent autrement et comme avec la dette ce sont les générations futures qui payent les ardoises, ils se moquent comme de l’an 40 d’accroître la dette encore et encore. Ça leur permet de continuer à dépenser allègrement: pour vous ce sont des dettes à payer, mais pour eux ce sont des bulletins de vote… Donc pourquoi y renonceraient-ils ?

Alors, que reste-t-il ? Eh bien les prestations qui vont diminuer et le dindon de la farce, finalement, ce sera vous et moi. Aussi simple que ça.

Les prestations sociales, les allocations, les aides, les primes en tout genre (vieillesse, santé, famille, chômage, pauvreté, invalidité etc) correspondent aux versements d’argent que l’État-providence considère comme correspondant à des “objectifs sociaux”. C’est l’avantage de l’État-Providence et c’est évidemment parfait… Enfin tant que la croissance est là, que l’État est riche et qu’il y a de l’argent à distribuer. Mais quand il n’y a plus de croissance et que les caisses publiques sont vides, alors il y a problème. En 2010, ces prestations étaient de l’ordre de 430 milliards d’euros, soit 22 % du PIB. Que se passe-t-il d’après vous quand il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques et que l’État est en faillite ? Eh bien les robinets se ferment peu à peu et l’État qui a refusé de se réformer fait payer la facture de son incurie à ses citoyens spoliés : il diminue la valeur du point de retraite, diminue les remboursements de Sécurité sociale, diminue les prestations, dérembourse les médicaments, emprunte même pour payer les salaires de ses fonctionnaires !

La fin de l’État-providence ça va faire mal

Un jour prochain, forcément, Valls — les yeux rougis par les larmes — viendra nous annoncer la fin de l’État-providence socialiste. Quand cette austérité imposée arrivera (les Grecs ont vécu cela), la seule question sera de savoir qui sera pénalisé en premier : les vieux ? les handicapés ? les familles ? les jeunes ? On verra bien… En tout cas quand les caisses sont vides et que l’argent ne rentre plus, ce sont les prestations qui sont les premières touchées.

D’après vous quelles sont les allocations qu’ils diminueront en premier ?

• L’aide sociale à l’hébergement pour personnes âgées ?
• L’aide ménagère aux personnes âgées ?
• Les frais de garde à domicile pour personnes âgées ?
• L’allocation aux adultes handicapés (AAH) ?
• L’allocation de garde d’enfant à domicile ?
• L’allocation de logement à caractère familial (ALF) ?
• L’allocation de logement à caractère social (ALS) ?
• L’allocation de rentrée scolaire (ARS) ?
• L’allocation parentale d’éducation (APE) ?
• L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ?
• L’allocation de solidarité spécifique (ASS) ?
• L’allocation de soutien familial (ASF) ?
• L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ?
• L’allocation équivalent retraite (AER) ?
• L’allocation journalière de présence parentale ?
• L’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) ?
• L’allocation veuvage ?
• L’allocations familiales de base ?
• Le complément familial ?
• La prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ?
• L’allocation d’adoption ?
• Le compléments de libre choix de mode de garde ?
• Le complément optionnel de libre choix d’activité (Colca) ?
• Les prestation partagée d’éducation de l’enfant (PréParE) ?
• L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) ?
• Les bourses de l’enseignement supérieur ?
• Les bourses de lycée et collège ?
• L’aide financière pour la fourniture de l’électricité ?
• L’aide financière pour la fourniture du gaz ?
• Le revenu de solidarité active (RSA) ?
• La prime de retour à l’emploi ?
• L’aide à la mobilité pour la reprise d’emploi ?
• L’aide personnalisée au logement (APL) ?
• Etc…

Je n’ai évidemment pas fait la liste exhaustive des prestations (auxquelles il faut encore ajouter les trucs genre primes de Noël et toutes les aides de type “Mairie de Paris” que la chère Anne Hidalgo continue de distribuer aux frais des contribuables) mais c’est juste pour vous donner une idée de ce qui se passera quand l’État avouera sa faillite à des citoyens éberlués, sidérés et abasourdis de se voir spoliés comme les Grecs.

Mais peut-être j’ai tort de m’inquiéter ? Je devrais sans doute faire confiance à Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée Nationale, qui nous a assuré hier : «On ne touche pas aux totems du progrès social».

Les cigales chanteront tant qu’il y aura du grain à moudre
Les nouveaux socio-démagogues et le syndrome de la barbapapa
Le problème avec l’État-providence c’est quand la perfusion s’arrête !
Quand l’État-Providence s’échouera

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4 responses to “Austérité : qui sera finalement le dindon de la farce ? ou la poule plumée ?

  1. Mon pronostic : les vieux seront les premiers touchés.
    D’abord par une diminution des droits à la retraite, comme l’a déjà fait Sarko, en prenant soin de maintenir la différence scandaleuse entre public et privé.
    Ensuite, par une ponction (forte en une fois, ou faible mais répétée) sur les “bas de laine”. Des intérêts nuls, puis négatifs sur le livret A, les codevi, les assurances vie ne sont pas impossibles.
    Évidemment la diminution des remboursements de soins médicaux par des artifices discrets, variés, mais surtout nombreux, continuera, et touchera surtout les vieux, qui, par nature, en sont les plus gros consommateurs.

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  3. Luz

    Je suis tombée sur un article de l’Economist selon lequel les Français auront du mal à se voir accorder de nouveaux délais par Merkel, compte tenu qu’on sait très bien à Bruxelles (et ailleurs) que dès qu’on ne maintient plus la France sous pression, elle n’honore plus ses promesses et engagements.

    Par ailleurs, j’imagine ainsi la manière dont le gouvernement s’appropriera les économies des Français pour rembourser la dette : Il payera une partie de ses dettes avec, et signera aux épargnants un reçu certifiant que dorénavent il est leur débiteur. En quelque sorte un emprunt forcé. Il ne prendra pas tout, mais 20 ou 30%, avec des tranches, comme pour les impôts. Ca permettra à l’état de continuer à dépasser ses budgets en jetant cet argent par les fenêtres. Les conseils généraux pourront encore construire des ronds-points, la mairie de Paris amener des tonnes de sable sur les berges de la Seine au mois d’Août, et payer des nuits d’hôtel ainsi que des soins dentaires entièrement gratuits aux immigrants illégaux, et l’Éducation Nationale pourra embaucher des profs pour apprendre aux enfants la citoyenneté plutôt que la lecture. Pas plus difficile que ça. Mon mari ne veut pas me croire quand je lui dis qu’on ferait mieux de dépenser nos sous, mais je ne vois pas comment ça pourrait finir autrement. L’État n’est pas là pour faire fonctionner la société, mais nous sommes là pour faire fonctionner l’État. Qu’on se le dise….

  4. Thierry Mitchell

    D’après vous quelles sont les allocations qu’ils diminueront en premier ?
    Par ordre, de la plus grande capacité de nuisance pour le gouvernement des bénéficiaires à la plus petite… j’ai comme idée que les vieux et les handicapés ne seront pas les derniers que l’on “tapera”

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