La démocratie ne sera-t-elle bientôt plus qu’une “petite veilleuse au fond de l’histoire” ?

J’écoutais récemment un entretien avec Eric-Emmanuel Schmitt où il évoquait Athènes et de la démocratie… Comme tous nos régimes occidentaux — en pleine une dérive totalitaire — sont en train de s’éloigner de la démocratie (mépris des parlements et de la souveraineté populaire, censure des opinion, disparition progressive de l’état de droit, restriction des libertés à commencer par la liberté d’expression, tyrannie sanitaire et confinements imposés etc…) j’ai trouvé qu’il était intéressant de l’écouter pour “faire sentir la fragilité de ce que nous vivons au présent”…


P-E Schmitt : … ce qu’on doit à Athènes est énorme. Nous vivons toujours sur l’héritage de ce cinquième siècle athénien qui nous a apporté la philosophie – c’est-à-dire une parole rationnelle déliée du religieux. Nous devons aussi à Athènes la démocratie, qui est une invention extraordinaire – imparfaite sans doute, mais extraordinaire. Et puis nous devons Athènes une chose qui est pour moi tellement importante : le théâtre évidemment, et la philosophie…

(…) Voyager dans le passé, c’est éclairer le présent, c’est montrer par exemple comment la démocratie s’est crée d’une façon incroyable. Car, avant Athènes, il n’y a jamais eu de pouvoir justifié autrement que par la pure force. Il n’y avait que des tyrans – et tyran n’était même pas un mot négatif : il y avait des bons et des mauvais tyrans. Et tout d’un coup, des hommes sortent du règne de la force pour rentrer dans le règne de la parole et de l’égalité, en concevant un pouvoir partagé. Cela disparaîtra deux siècles après, mais cela va rester comme une petite veilleuse au fond de l’histoire, pour pouvoir renaître au XVIIIe siècle.

Et aujourd’hui une moitié de la terre est en démocratie et l’autre moitié fait croire qu’elle y est. Je parle les régimes forts et totalitaires qui organisent des pseudos élections pour faire croire que, eux aussi, sont dans le modèle démocratique. Donc la démocratie a gagné, en tout cas dans les esprits. Et en même temps je veux faire sentir la fragilité de ce que nous vivons au présent, c’est dire ce que nos ancêtres ont acquis et ce que nous exerçons. Mais cela peut disparaître, parce que ça n’a pas toujours été…” (P-E Schmitt) 

Oui tout cela peut — et est d’ailleurs en train de disparaître dans l’indifférence générale. La “démocratie” était fragile : on l’a laissée s’éteindre lentement. La “civilisation” était fragile : on a cessé d’y croire et de la fortifier . La “liberté d’expression” était fragile : on l’a laissée être bâillonnée par la censure numérique. Désormais, partout en Europe, une nouvelle tyrannie digitale se met en place. La société d’Orwell avance sous la forme de QR codes, de Pass-sanitaires, d’Identités-numériques et, très bientôt, de CBDC. La surveillance numérique et le contrôle par le “crédit social” dirigé par l'”IA” sera alors complet et le piège se refermera sur ce qui faisait la spécificité et la fierté de l’Occident : la Liberté. Nos ancêtres avaient peur du “bruit des bottes” ; nos moutons contemporains semblent rassurés, car la surveillance numérique ne fera entendre que des petits cliquetis ! Clic, clic, couic ! Quelle pitié tout de même…

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L’entretien avec Eric-Emmanuel Schmidt
On avait oublié que notre Civilisation était mortelle
Mais qui pense encore à la caverne de Platon ?

Reconnaître le fascisme qui arrive :
il n’aura pas de bottes mais des QR codes !

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