de Gaulle reviens ! Ils ont transformé le salon Murat en peep show !

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C’est en écoutant Radio Classique hier soir, que j’ai découvert que Frédéric Mitterrand avait publié un livre intitulé La Récréation dans lequel il évoquait ses trois années passées au Gouvernement. Essayant de nous convaincre que la politique, elle aussi, fonctionne au désir et à la séduction, il n’hésite pas à nous entretenir de son obsession des jolis garçons …

Vous vous demandiez ce qu’ils pouvaient bien faire au Conseil des Ministres ?

Voilà donc un ministre de la Culture présent au Conseil des ministres, et dont on pensait naïvement qu’il s’occupait des affaires de la France. Et on apprend que ce qui le trouble ce n’est pas, par exemple, le statut des intermittents du spectacle (dont il avait pourtant la charge et dont la gabegie était fustigée par la Cour des Comptes puisqu’ils représentent 3% seulement des chômeurs alors qu’ils creusent 33% du déficit de l’assurance-chômage et coûtent 1 milliard par an depuis 2004 aux contribuables !) — non ce n’est pas ça qui le préoccupait en tant que Ministre… Ce qui le troublait c’était cet “allumeur de Laurent Wauquiez” qui lui fait passer un petit papier au Conseil des ministres : «il est assis en face de moi. Il a écrit “Pourquoi tu me regardes avec cet air langoureux ?” Il doit s’ennuyer et teste son pouvoir de séduction sur moi pour se distraire. C’est effectivement un beau gars, dans le genre qu’on regarde dans les vestiaires après un match de foot et à qui on parle de fille en pensant éventuellement à autre chose. »

Bon, j’arrête là. Il y a des dizaines d’autres notations du même tonneau qui ne sont pas exactement mon genre [article de l’Express]. Qu’il décrive les hommes qu’il cotoie au Conseil des Ministres est une chose — pourquoi pas après tout s’il peut gagner un peu d’argent avec ça… Mais que son attention soit distraite et ses capacités mentales troublées par son désir libidineux en est une autre. Bien sûr, je ne suis pas vraiment surpris : dans son livre précédent, il nous parlait déjà de ses détestables virées en Thaïlande… Et — à l’époque où il était Président de la République — Giscard nous avait également infligé, dans Démocratie Française, le récit de son fantasme lorsqu’au Conseil des Ministres, il voyait, sous sa robe en cuir noir, les cuisses d’Alice Saunier-Séité, sa Secrétaire d’État aux Universités. Donc grave lui aussi (dont on connaissait aussi “l’affaire du laitier” qui avait été révélatrice des mœurs singulières du personnage). Depuis, c’est vrai, on a eu droit aux “attouchements” et aux “massages” des pieds de ses secrétaires par Georges Tron, l’ancien ministre chargé de la Fonction publique ; Et aussi aux frasques glauques de DSK… Vous me direz que ce n’est rien à côté de ce qu’on a appris des moeurs de JF Kennedy ou de Bill Clinton aux USA ou de Berlusconi en Italie… Mais tout de même, je trouve que le personnel politique de notre République laisse vraiment à désirer et qu’il est sans doute temps qu’elle se ressaisisse : un peu de dignité — au Conseil des Ministre au moins — ne lui ferait pas de mal avant les prochaines élections. Je crains pourtant que le pire soit encore à venir. En tout cas, le weekend où ils annonceront que le Conseil des Ministres se tient en Thaïlande, je demande immédiatement l’asile politique en Suisse !

On est loin de l’époque où de Gaulle avait une Chapelle à l’Elysée

Ça n’a évidemment rien à voir mais je me rappelle qu’à l’époque, de Gaulle avait créé à l’Elysée une Chapelle où la Messe était célébrée le dimanche par son neveu, le prêtre François de Gaulle… Les Présidents successifs — Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac — avaient conservé cette chapelle et l’avaient même fait restaurer régulièrement… Moi-même je l’avais visitée à l’Elysée à l’époque de François Mitterrand : elle était abandonnée, ne servait plus que de débarras, et personne n’y entrait plus guère : j’ai du être l’un des derniers à la voir dans une semi pénombre. Ce n’est qu’en 2007 que Sarkozy l’a transformée en salle d’attente pour les visiteurs reçus en audience, et qu’à la place de l’Autel trônait la photographie de Nicolas Soi-Même avec son épouse. Aujourd’hui je ne sais pas ce qu’elle est devenue sous Hollande. L’Elysée, en tout cas, n’est plus ce qu’il était et, finalement, de Gaulle c’était tout de même something else !

Et les intermittents du spectacle ?

Leur statut n’a évidemment toujours pas été réglé : il y a un an, la Cour des Comptes stigmatisait un régime qui frappait par “son immobilisme et les déséquilibres financiers de grande ampleur qu’il occasionnait” (1 milliard par an depuis 2004 pour les contribuables). Et la Cour poursuivait : “Dans le contexte actuel des finances publiques, cette situation n’est plus soutenable”. Or rien n’a été réglé : ni par Frédéric Mitterrand qui a mis la poussière sous le tapis. Ni par Christine Albanel qui lui avait refilé la poussière ! Ni par Aurélie Filippetti qui hérite maintenant de la poussière ! Durant la campagne présidentielle, Hollande avait abordé le sujet. Et à la question de savoir s’il conserverait le statut des intermittents, il avait répondu: “bien sûr. Ce statut est utile pour les bénéficiaires, mais aussi pour les employeurs qui ne pourraient pas vivre sans”. Donc les contribuables payeront ou on fera de la dette. Bref, comme toujours, la solution c’est “après nous le déluge” et la poussière sous le tapis !