Moi aussi, dans la vie, j’ai souvent pris le bruit du vent pour un bruit d’abeilles…

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Cet après-midi, je réécoutais sur France-Culture des entretiens de personnalités qui, presque toutes, confiaient qu’elles avaient eu la chance de faire des rencontres singulières et de croiser des passeurs étonnants qui avaient profondément modifié la trajectoire de leurs vies… Moi j’ai plutôt été un ours et n’ai pas croisé grand monde. Comme disait ma grand-Mère : on a la vie qu’on mérite :-)

Henri Thomas — qui avait choisi de vivre à l’écart des autres et avait avoué qu’il “aimait le délaissement” et qu’il “éprouvait aussi du bonheur à ne pas laisser d’empreinte chez autrui tout comme à éviter ses confidences” — écrit, dans une lettre à Jean-Jacques Duval :

“Les forêts aux environs de Waltham sont magnifiques ; et en s’éloignant vers l’intérieur (nous sommes à quinze kilomètres de la mer), elles deviennent plus sauvages encore. Je voyais hier dans le journal que les ours bruns y avaient démoli une cinquantaine de poteaux téléphoniques ; il paraît qu’ils y grimpent, prenant le bruit du vent dans les fils pour un bruit d’abeilles et croyant qu’il y a du miel à y trouver”…

J’aime beaucoup cette image. Moi aussi, j’ai souvent pris le bruit du vent pour un bruit d’abeilles, me suis pris les pattes dans les fils et démolis pas mal de poteaux !

La vie parfois, c’est comme un mât de cocagne

Lettre à Jean-Jacques Duval, 12 novembre 1958, Waltham (Massashusetts) USA,

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