Comment purger la bureaucratie d’État en douceur, sans mettre les fonctionnaires dans la rue ?

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Régulièrement les politiques en mal de résultats nous annoncent un prochain remaniement ministériel qui devrait évidemment tout résoudre. Comme si cela pouvait changer quoi que ce soit (à part donner un hochet aux médias et de quoi tartiner pendant une semaine pour distraire l’opinion). On se moque évidemment complètement qu’il y ait deux ou trois ministres ou secrétaires d’Etat en plus. Ce qu’il faudrait, en fait, c’est supprimer carrément les trois quart des ministères : pour réduire les dépenses et mettre un coup d’arrêt à l’accroissement sans fin d’une bureaucratie inefficace …

Que ceux qui n’ont jamais vu un “bottin administratif” lèvent la main

Un bottin administratif c’est une énorme brique de plus de 1500 pages, avec des milliers de noms écrits en tellement petits caractères qu’il faut une loupe pour les lire. Et ça liste tous les noms de tous les gens qui sont dans la bureaucratie : les pouvoirs publics, le gouvernement, les ministères, les établissements publics, les organismes sous tutelle, les administrations territoriales et … tous les organismes que vous n’imaginez même pas tellement il y en a ! C’est plein de directions, sous-directions, bureaux, conseils, commissions, comités, hauts comités, conseils supérieurs… Et, bien évidemment, (ils prennent nos impôt pour ça) tout existe en double et en triple dans chaque ministère et aux niveaux national, régional, départemental… Vous n’imaginez même pas le taille du labyrinthe et la hauteur du mille feuille !

Quand je dis qu’il faudrait supprimer carrément les trois quart des ministères c’est un peu à ça que je pense. Et ceux qui ne veulent surtout rien changer à un système qui leur permet de continuer à faire leur petite tambouille bien pépères dans leur petit coin me disent aussitôt : “Oh mais ce n’est pas bien de dire ça !”. Et j’ai alors inévitablement droit à deux critiques , toujours les mêmes, inlassablement les mêmes depuis des années !

“Tu veux donc moins de policiers ? moins d’infirmières ? moins de professeurs ?”

Réponse : bien sûr que non ! Et je vous explique pourquoi.

• L’idée n’est évidemment pas de s’attaquer aux fonctions régaliennes de l’État : je leur laisse les Affaires Étrangères (encore qu’ils ne soient pas très doués), je leur laisse aussi la Défense (il faut bien défendre le pays même quand le Gouvernement n’a plus d’argent pour entretenir les armées) ; je leur laisse aussi la Police (en espérant qu’ils feront mieux à Marseille et dans certaines zones de sécurité prioritaire où la sécurité, justement, n’est pas trop géniale). Donc tout ça je le laisse à l’État. Avant je leur laissait en premier l’Éducation, mais maintenant, vu l’effrayante déroute d’un système éducatif lourd comme l’Armée rouge et éjectant des jeunes sans aucune réelle formation, je me dis que ce serait finalement peut-être mieux si on confiait tout ça au privé avec des chèques-formation et des bourses. Mais enfin bon, ne nous attardons pas sur ce point qui n’est pas essentiel puisque, je vous l’ai dit, je conserve – provisoirement – l’Éducation dans les fonctions régaliennes :-)

• Ce que je veux supprimer ce sont évidemment tous les échelons parasites qui dupliquent (triplent) au niveaux départemental, régional ou communal les “Directions” administratives du niveau national (vous savez les DDE et les DRE et les DDA et les DRA… etc). Mais ce que je veux surtout supprimer ce sont tous les organismes bidons qui entartrent le système : toutes les Commissions, Haut comités, Hauts Conseils, Délégations, Observatoires, Centres d’analyses sur ceci ou cela, tous les bidules administratifs qu’ils ont empilés pour placer des copains et aussi se dédouanner de ne pas savoir prendre de décisions en commandant des “rapports” à telle ou telle Mission théodule. Ces rapports ne servent strictement à rien et n’ont qu’un seul but : permettre au Gouvernement de gagner du temps et de multiplier les écrans de fumée. Les placards de la République sont pleins de ces rapports. La République est pleine de ces Missions et Comités. Donc on les supprime : couic, terminé, rayés de la carte administrative, tout comme Conseil économique et social que je supprime évidemment car il n’a jamais servi à rien…

Si le Gouvernement se pose des questions, il les pose au Parlement qui a ses propres commissions. Ou au Conseil d’Etat et à la Cour des Comptes qui sont là pour ça. C’est bien suffisant. Donc point final. Et c’est là qu’arrive inévitablement la deuxième critique !

“Mais tu veux mettre au chômage tous ces fonctionnaires dévoués ? ces magnifiques agents de la fonction publique ?”

Réponse : évidemment non ! Et je vous explique aussi pourquoi.

Je ne vide personne ! Parce que je sais que ce ne serait pas gentil. Et que — bien qu’on m’assure que ce sont de brillantissimes fonctionnaires aux compétences éblouissantes que le monde entier nous envie — je sais que Pôle emploi n’arrivera jamais à les caser nulle part. Ils sont trop nombreux et en plus leur facilité à pondre des textes ou à construire des usines à gaz n’est pas une priorité d’embauche pour les entreprises.

Et donc, dans ma grande et généreuse bonté, je les garde : oui, je les garde à leur poste, là où ils sont. Je ne change rien à leurs habitudes. Je continue à les payer, ils restent sur l’organigramme, il continuent à être chauffés près du radiateur mais je leur coupe simplement leurs crédits d’action.

On continue à payer leurs salaires, mais on coupe les crédits de leurs projets fumeux !

Actuellement on les paye, ce qui coûte évidemment cher dans le budget de fonctionnement de la Nation, mais ce n’est rien à côté de ce qu’ils nous coûtent quand ils agissent. Car alors ils bloquent et entartrent la France avec leurs montages fumeux, leurs circulaires, leurs textes illisibles, sans parler du temps qu’ils nous font perdre avec leur paperasse à remplir ou leurs guichets etc.

• Avec mon système ils continuent d’être payés MAIS ils n’ont plus d’argent pour faire quoi que ce soit : ils ne montent plus d’usines à gaz, n’inventent plus de projets foireux, n’empêchent plus les entreprises de vivre et la société Française de respirer.

Et voilà comment résoudre — en douceur et sans grèves — la question qui paraissait insoluble en faisant d’une pierre trois coups : d’abord empêcher la Bureaucratie de continuer à bloquer la France, ensuite enrayer le développement infini des “politiques publiques” qui étouffent le pays, et enfin réduire massivement le coût budgétaire de leur action ! Tout cela nous fera des impôts en moins, des taxes en moins et des contributions en moins ! Bref, que du bonheur :-) Et eux continueront d’être payés (mais on le fait déjà) donc où est le problème ? C’est la solution gagnant-gagnant comme ils disent maintenant.

Vous pensez peut-être que c’est une blague ?

Réfléchissez : puisque n’importe comment on doit les payer (sinon ils font la révolution), qu’est ce qui est le mieux finalement ?

• Les payer et avoir la bureaucratie ?
• ou les payer et ne pas avoir en plus toutes leurs “politiques publiques” et leurs usines à gaz ?

Réfléchissez bien :-) Et si vous avez le moindre doute : regardez votre feuille d’impôts et aussi le montant de la dette ! La réponse devrait alors vous paraître évidente.

Et si on supprimait quelques ministères au lieu de rançonner les Français
Pulvériser la lustrine : y a de quoi faire !
Comment purger l’État sans mettre les fonctionnaires à la rue
“C’est pas cher, c’est l’État qui paye”
Quand Valls annoncera la fin de l’État providence
Quand l’État-providence s’échouera
La bureaucratie occupe 90% de nos vie !
La France crève de sa paperasse et ne s’en rend même plus compte !
Je suis pour une “Commission de la Hache” !
Réduire les “dépenses ! pas les “services” publics

4 responses to “Comment purger la bureaucratie d’État en douceur, sans mettre les fonctionnaires dans la rue ?

  1. Robert Marchenoir

    C’est rigolo, votre idée, mais on ne peut pas payer des gens à se tirer l’élastique (ou à jouer de la mandoline pour les dames).

    Cela ne pose aucun problème de supprimer le statut des fonctionnaires : à ma connaissance, il n’y a pas de contrat signé, et de toutes façons l’Etat est “régalien”, n’est-ce pas ? S’il veut changer les lois il les change, y compris les lois instaurées par des ministres communistes en 1945 sur l’aimable suggestion de Staline.

    Sur le papier, il aurait fallu supprimer le statut et supprimer des postes au fur et à mesure du départ de ces messieurs à la retraite, mais c’est trop tard maintenant, on n’a plus le temps d’attendre.

    Au lieu de payer des gens à ne rien faire, il faut consacrer une partie de ces sommes (une partie !) à un plan spécial de formation et d’allocations-chômage renforcées, qui sera naturellement nécessaire pour faire la soudure, le temps que ces gens soient réembauchés par des entreprises privées soudain soulagées d’une bonne partie de leurs impôts.

  2. symon

    merci pour cet article et la chute est plutôt déconcertante mais tout aussi pertinente!
    seul bémol, des etudes ont montrés que payer des gens à ne rien faire (où les empêcher d’agir) menait à la dépression…en meme temps si cela peut les conduire à démissionner :)
    Sinon comment s’assurer qu’ils ne nuiront plus? la voie de garage pour une personne ca passe mais tout un ministère…

    • Sympa. Mais vous savez, j’ai beaucoup tourné et retourné le problème dans ma tête :-) C’est finalement simple :

      Comme on ne peut pas les virer parce qu’ils ont un statut de la fonction publique protecteur et donc l’emploi garanti à vie (et que ce serait la révolution ce qui terrorise les politiques) — il ne reste que deux solutions :

      • soit on leur verse un salaire ET également un budget qui leur permet d”agir” (pardon : de mettre des bâtons dans les roues de la création de richesse par les entreprises du secteur marchand). C’est la solution actuelle : elles conduit à augmenter les impôts, et donc appauvrir la création de richesse (entreprises et particuliers) pour payer cette bureaucratie dont les dépenses et les gaspillages sont tous les ans stigmatisées par la Cour des Comptes. Les entreprises ferment, et comme l’Etat refuse de réduire ses dépenses, il doit encore augmente les impôts, et les entreprises déposent leur bilan etc. bref, le cycle infernal !

      • soit on ne leur verse que leur salaire (il faut bien, c’est le “budget de fonctionnement”) mais on ne leur donne PAS de “budget d’intervention”. Comme on fait ainsi des économies gigantesques sur le budget d’intervention des administrations publiques, on “rend” cet argent aux entreprises (par le biais de déductions d’impôts et d’allègements de charges). Comme elles n’ont plus à financer toute cette bureaucratie d’Etat (mais aussi elle des Départements et des Régions), elles se remettent à créer de la richesse, du patrimoine et surtout des emplois. Pôle emploi se vide, l’Etat n’a plus à payer des indemnités chômage, les cotisations sociales recommencent à rentrer dans les caisses… Magik :-)

      Au bout d’un moment, je pense d’ailleurs qu’ils en auront marre de faire des cocottes en papier et, voyant que les entreprises embauchent et leur donne de bons CDI, ils se décideront à rejoindre un secteur privé performant qu’ils n’auraient jamais du quitter ! Et ils seront très heureux (vous voyez je réponds à votre souci sympathique concernant leur moral et leur santé psychique :-) Et surtout la France ira beaucoup mieux ! Pôle emploi se videra, enfin ! Et ils redeviendront productifs dans le secteur marchand, enfin. Marre des guichets !

  3. Froissant

    C’est chouette d’avoir une heure de plus pour te lire !

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