« L’enfer, aujourd’hui, c’est le non-accès à la poésie. »

Dans son éditorial de la nouvelle revue “Aventures” qu’il coordonne chez Gallimard, et qui sera publiée deux fois par an, Yannick Haenel écrit :

“Philippe Sollers, — qui, à travers les revues Tel Quel et L’infini, m’a transmis, de manière inestimable, la passion de la littérature et à qui, par cet éditorial, je rends hommage — avait une définition extraordinaire de l’enfer :

« L’enfer, aujourd’hui, c’est le non-accès à la poésie. »

Eh bien voilà, il s’agit de s’ouvrir à la dimension poétique du langage. Le lieu où l’on est encore en vie, aujourd’hui — où l’on reprend vie, pour parler comme les kabbalistes juifs —, ce lieu où chante en nous, non plus les ténèbres, mais cette lumière de foudre qui nous ouvre les yeux sur la nature du monde et nous illumine le cœur, c’est la littérature.
Elle est ce langage qui porte en lui l’existence vivante ; appelons-le « poésie », si vous voulez. Peu importe que ça s’écrive envers ou en prose ; peu importent les genres : lorsqu’on se tourne vers la part lumineuse du langage, « littérature » et « poésie » coïncident ardemment. C’est pourquoi le sommaire de ce premier numéro est si ouvert à des formes qui débordent les qualifications habituelles. Poésie ?

Oui, disons poésie — accès continuel et salvateur à la poésie”

Rien à voir avec la revue…
Le magnifique texte de Y. Haenel sur l’Annonciation de Fra Angelico

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