En fait maintenant, j’en suis sûr : le monde du travail est divisé en deux catégories de gens :
(1) Ceux qui savent que lorsqu’on pousse le premier domino le 345e tombera nécessairement au bout d’un certain temps (calculable d’ailleurs avec précision) et qu’on peut donc prévoir, anticiper et s’organiser pour éviter le sauve-qui-peut.
(2) Et ceux (majoritaires en France) qui continuent à dire que ce n’est pas sûr ; que les deux choses ne sont pas forcément liées ; que l’effet ne dépend pas toujours de la cause ; qu’on peut en discuter… Et qu’en tout cas, comme dans la fable du Loup et de l’agneau, le dernier domino qui en prend plein le dos n’est pas en droit de râler contre ceux de l’amont : ils n’y sont absolument pour rien et vous êtes de mauvaise foi de voir un effet et une conséquence. Et pas sympa d’accuser les petits copains. Voilà la conclusion à laquelle j’arrive aujourd’hui après une journée de bureau. (oui, vous l’avez compris : je travaille en France).
La logique de Maman en ce moment, avec Alzheimer, c’est encore une autre chose. On est lundi, je lui dis que je veux enregistrer une émission de clavecin mercredi soir. Elle me demande quel jour on est est et je réponds : lundi. Et elle : “alors on a déjà enregistré l’émission”. Alzheimer me fracasse la tête et brise le coeur. À mon bureau en tout cas elle ne serait pas dépaysée.