Grande beauté de ce “rouge corail à décor de vague”…

Je viens de voir, sur le site du musée Guimet, cette oeuvre rouge corail à décor de vague que je trouve splendide … La notice dit :

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Message personnel :-)

Sur les grilles du Luxembourg en ce moment, cette photo prise à Minsk par Andrei Liankvich, d’une femme célébrant l’élection triomphale d’Alexandre Loukachenko à la présidence de la république de Biélorussie (82% des voix), un score dénoncé partout comme frauduleux, y compris par le Conseil de l’Europe.

Ce qui m’amuse dans cette photo, outre sa sidérante beauté idéologique et esthétique, c’est qu’elle est carrément l’autoportrait psychologique d’une vieille amie (qui se reconnaîtra évidemment dans ce petit clin d’oeil personnel). En lutte courageuse contre l’adversité, perpétuellement prête à monter au front, elle est toujours dressée, fière et solitaire, contre l’ennemi potentiel, quelqu’il soit : idéologique, professionnel ou familial… Plus qu’une Mère Courage, c’est une “Petite Mère du Peuple” toujours prête à partir au combat avec son sac à main en bandoulière, même (ou surtout) pour les causes perdues ou imaginaires mais qui font les délices de sa psy et de quelques amis qui continuent à bien l’aimer pour sa fougue indestructible et son insubmersible énergie :-) Allez courage Mumu ! On t’aime quand même :-)

Allez, camarades, encore un petit effort pour aimer le gris !

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Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je trouve qu’en ce moment les vieux fanatismes reprennent du poil de la bête : les idéologies, les dogmatismes, les militantismes, les extrémismes … tous ne nous proposent qu’une pitoyable alternative entre le pire et le moindre mal. Si encore ils nous proposaient de tirer un peu vers le bien, ce serait déjà mieux. Mais non, ils se contentent du “moindre mal” et font claquer leurs drapeaux aux extrêmes : soit tout rouge, soit tout noir ; fascistes tous les deux n’importe comment. Entre les deux, ils sont aveugles : comme les taureaux, il faut absolument leur agiter des torchons sous les yeux, car ce sont les couleurs tranchées qui les font vivre. Et nous tuer par la même occasion car les guerres civiles, les terrorismes et les fanatismes sont tous le fait de gens qui s’obstinent à penser la morale en termes manichéens, prêts à vous trancher la tête au nom de ces couleurs tranchées précisément. Ce week end, sur France-Culture, j’entendais cette citation d’Adam Michnik : “Le gris est beau”. Eh bien j’approuve ! Dire “le gris est beau” c’est ouvrir un nuancier beaucoup plus vaste et subtil que leur monochromes rouges de sang. Allez, je vous laisse, marre des idéologies, je retourne à ma Correspondance de Rilke… Dans une lettre à Clara datée du 14 septembre 1905, Hôtel du quai Voltaire, il écrivait :

“… il me faut aller sur le balcon pour ne pas manquer
l’avènement du gris”.

Je trouve que c’est une phrase magnifique, surtout en ce moment où le gris est en train de s’installer majesteusement au dessus de Paris. Combien de gens à votre bureau vous ont dit aujourd’hui : “il faut aller sur le balcon pour ne pas manquer l’avènement du gris”. Pas beaucoup n’est ce pas ?