Des héros et des magiciens, des princesses, des concierges et des clochards déguisés en simples gens de qualité…

Doisenau
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J’aime beaucoup la façon dont Claude Roy parle de Robert Doisneau :

” (…) Les Grands de la Terre, il les découvre, infailliblement, chez les princesses et les clochards, chez les flâneurs et les concierges, chez les manœuvres et les soiffards, chez les bouchers, les camionneurs, les maraîchers, les cantonniers. Ils peuvent prendre l’aspect trompeur des “gens de peu”, des “gens du commun”, des “gens de condition modeste”, des “gens simples”, des “gens ordinaires”, d’un petit monde comme tout le monde, Doisneau ne s’y trompe pas : radiographe des sentiments, il donne à voir et à aimer le cœur des Gens de Qualité. …->

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“L’été s’éteint – C’est novembre à nouveau”

Un instant, de Claude Roy

“Je voudrais retrouver les couleurs de l’été
et la vive lumière des matins d’autrefois”…
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“La locataire du cinquième elle a perdu une cuiller en argent”

C’est drôle comme la langue Française est devenue quasi méconnaissable. Je veux dire depuis l’époque où elle me paraissait familière dans le “Lagarde et Michard” de mon enfance — (mais si, rappelez vous, c’était le manuel scolaire de littérature qui a longtemps servi de base à l’enseignement véritable du français dans l’enseignement secondaire en France quand il était encore digne et respecté dans le monde entier – on appelait cela “la Francophonie” !). La langue d’aujourd’hui est devenue complètement – comment dire ? — totalement orale … Comme en témoigne ce tout petit texte de Claude Roy sur lequel je retombe à l’instant :

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Sin K’i-Tsi : “J’ai des amis : un pin, un bosquet de bambous…”

Écrit au monastère de Po-chan

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“Je n’ai pas été vivre dans la capitale.
Je lui ai préféré les monastères de montagne.
La saveur de ce qui est sans saveur : là est ma joie.
Mon talent fut d’être sans talent. J’ai vécu ainsi.

Je suis moi-même. Pourquoi vouloir être un autre ?
J’ai vu le monde. Je suis retourné vivre aux champs.
J’ai des amis : un pin, un bosquet de bambous.
J’ai des frères : les oiseaux du ciel,
les fleurs de la montagne,
le soleil et le vent”.

Sin K’i-Tsi
1140-1207

Claude ROY – Le Voleur de Poèmes – Chine

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J’aime vraiment beaucoup Claude Roy :

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“Quand on marche le soir à la lisière du temps”…

J’aime beaucoup Claude Roy et je me rends compte que, moi aussi, je me promène de plus en plus… “à la lisière du temps”…

“Quand on marche le soir à la lisière du temps
il monte soudain une bouffée d’enfance
les cris des hirondelles folles d’un préau d’école

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Chaque brin d’herbe est différent…

Les Eskimos, disent les eskimologues, possèdent un grand nombre de noms pour la neige. Il y a le mot qui désigne la neige-de-printemps-juste-tombée, la neige tassée-par-le-blizzard, la neige-de-grand-hiver-gelée-avant-de-toucher-le-sol, etc.

Mais nous, quand nous disons herbe, c’est vraiment peu, c’est sec, c’est générique, abstrait. Couché dans l’herbe, je sais bien que chaque brin d’herbe est différent. La fétuque des prés, ses fines feuilles

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Il y a des fins de vie éclairées de cette lumière-là…

« Par temps clair, hiver pur, été sec, la plus belle lumière est celle de la fin du jour, rasante, intense, dorée, sœur vive des ombres longues et promesse du repos de la vie. Rembrandt suggère qu’il peut y avoir des fins de vie éclairées de cette lumière-là, vies de vieux hommes « rassasiés de jours » et que douleur, joie et sagesse ont passées au tamis.»

Claude Roy

Quelques Minimes de Claude Roy qui me touchent…