Valls : “c’est le cœur brisé que je dois vous annoncer la fin de l’État-providence”…

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Manuel Vall était visiblement bouleversé lorsqu’il est venu hier soir sur le plateau de TF1 pour annoncer aux Français la faillite de l’État-Providence. Voici l’allocution solennelle qu’il a prononcée …

Français, Françaises,

J’ai présenté ce matin même ma démission à M. le président de la République et n’exerce donc plus, à compter d’aujourd’hui, les fonctions de Premier ministe. Depuis de longues années, vous le savez, la situation de nos finances publiques n’a cessé de se détériorer, mais personne n’a eu le courage de mettre un terme à cette dégradation. C’est donc le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut mettre fin à “l’État-Providence”. L’État n’est aujourd’hui plus en état d’assurer le paiement des fonctionnaires et de verser la plupart des allocations et prestations sociales… En ces heures douloureuses, je pense donc en premier à tous ces retraités modestes dont les pensions ne pourront plus être versées intégralement, ainsi qu’à tous les malheureux inscrits à Pôle emploi qui ne toucheront plus leurs allocations-chômage… Je leur exprime à tous et à toutes ma compassion et ma sollicitude.

Cette vérité, d’autres auraient du vous la dire bien avant moi. Mais ils ne l’ont pas fait et cela a évidemment retardé d’autant le nécessaire redressement de nos comptes publics. Je ne chercherai pas ce soir à vous berner avec des paroles trompeuses : je hais trop les mensonges qui vous ont fait tant de mal. Mais les chiffres, eux, ne mentent pas : ils son catastrophiques car, en raison de la croissance qui ne se retourne pas, les rentrées fiscales ne se font plus. Malgré la perte de son triple A, la France pourrait évidemment encore continuer à emprunter sur les marchés à long terme… Mais l’endettement a atteint un pourcentage du PIB tel que l’accroître encore n’est désormais plus une option.

Récemment, le Président de la République a regretté de ne pas avoir suffisamment dit aux Français la gravité de la situation économique qu’il a trouvé quand il est arrivé au pouvoir. Le pays, a dit François Hollande, était «au bord du dépôt de bilan». François Fillon, alors qu’il était Premier ministre en 2007, avait déjà dit “je suis à la tête d’un État en situation de faillite”… Ils connaissaient la vérité donc, mais ni les uns, ni les autres n’ont pourtant mis un terme à ces politiques de facilité. Bien au contraire, ils ont continué à dépenser aveuglément et à endetter le Pays. Moi-même, je l’avoue, n’ai pas pris la mesure de l’énorme effort d’économie qu’il aurait fallu faire au sein de l’État pour en réduire le périmètre et le resserrer autour des ses seules missions régaliennes… Je reconnais que j’ai vraiment cru que 50 milliards d’économies seraient suffisants, alors que ce n’était qu’une petite goutte d’eau dans la mer des dépenses à supprimer.

Aujourd’hui, en tout cas, nous n’avons plus le choix : sans le Ministre de l’Économie qui a refusé de m’accompagner, mais avec le Président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, je me suis donc adressé cette nuit à Christine Lagarde pour lui demander si le FMI était prêt à rechercher avec nous — dans l’honneur — les moyens de mettre un terme à nos difficultés financières et budgétaires.

Les conditions auxquelles nous devrons souscrire seront sévères. Une grande partie de nos interventions publiques seront interrompues. Nos fonctionnaires devront être pour la plupart licenciés. Nos décisions financières seront subordonnées à l’approbation des instances directrices du FMI. Du moins l’honneur est-il sauf et aucun monument public ne sera vendu : ni la tour Eiffel, ni le Panthéon, ni l’Arc de Triomphe ne seront vendus. Nous garderons également les musées nationaux qui constituent notre dernière source de recettes touristiques. Nous conserverons également nos forces de l’ordre qui resteront commandées par mon successeur : il y aura en effet des troubles dans les banlieues où les politiques de la ville devront être interrompues…

Avant de prendre ces décisions douloureuses, le Président de la République a tenu a réunir tous les représentants des partis politiques. Certains ont souhaité continuer à nous endetter pour poursuivre leurs politiques funestes… Je n’aurais pas été digne de ma fonction si j’avais accepté ces solutions indignes, destinées à duper encore les Français pour prolonger un rêve de grandeur impossible à tenir.

Désormais, c’est vers l’avenir que nous devons tourner nos efforts : après ces élections européennes qui seront un signal fort du mécontentement populaire, une nouvelle étape va commencer. Tout est à reconstruire : ayez confiance en vous mais n’espérez plus rien de l’État qui ne peut plus vous donner ce qu’il vous a promis à tort pendant si longtemps. Comptez désormais sur vous-mêmes et, pour l’avenir, sur vos enfants qui devront, eux aussi, solder la dette accumulée de façon irresponsable au fil des dernières décennies. Depuis 1974, vous le savez, pas un seul budget n’aura été présenté en équilibre par le Gouvernement ni voté en équilbre par les Parlementaires. Tous ces hommes politiques — de gauche comme de droite — sont donc responsables et coupables de tous ces déficits accumulés depuis quarante ans.

La défaite de notre État-Providence est venue de ces renoncement et de ces relâchements. L’esprit de subvention et d’assistanat généralisé auront détruit le goût d’entreprendre. C’est donc à un redressement intellectuel et moral que, d’abord, je convie les Français. Je sais que vous l’accomplirez et vous verrez bientôt, je le jure, une France neuve surgir de votre ferveur”.

Vive la République, Vite la France !

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Je repensais à tous ces mensonges qu’ils nous balancent depuis tant d’années : dans un cas ils nous assurent que tout va bien : “la courbe va se redresser”, “la reprise est là”, la “crise de la zone euro est derrière nous” ou le “retournement arrive”… etc… Dans l’autre cas, ils nous laissent entendre que le pays est carrément au bord du “bilan de faillite”… Je pense personnellement que nous roulons vers l’abîme et que la France est sous perfusion avant de partir en soins palliatifs, mais qu’ils nous disent le contraire pour rester au Pouvoir. En tout cas, dans les deux cas, ils ne font rien : ni pour redresser vraiment les comptes, ni pour dire la vérité aux Français. Encore hier, je lisais qu’en 2011, François Baroin, l’ancien ministre de l’Économie, avait fait étudier un plan de sortie de l’Euro connu sous le nom de code «Black Swan» (cygne noir). Ah bon ? Ils envisageaient en haut-lieu de carrément sortir de l’euro ? Et on nous disait que tout allait bien ? Formidable tout de même cet aplomb. Et à part ça, ils pensent vraiment qu’on va continuer à les croire ? Délirant. Tout comme le scénario prémonitoire que je vous balance en avant-première…

*

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#Didier Migaud #Cour des Comptes
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16 responses to “Valls : “c’est le cœur brisé que je dois vous annoncer la fin de l’État-providence”…

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  10. populo

    Excellent billet. Je suis tombé dessus l’anniversaire de l’armistice. Divine surprise ! ;-)

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  12. Le nombre de fonctionnaires en France est directement proportionnel à la bêtise et à la lâcheté des élus

  13. Théo31

    Ces grands égoïstes de retraités qui ont voulu vivre la grande vie sur le dos de leurs enfants (céti pas déguelasse de faire bosser ses propres enfants ?) seront en première ligne quand la faillite sera effective et ce sera bien fait pour eux. Espérons que les enfants auront la reconnaissance de ne plus vouloir financer ce système immoral.

  14. Tous ces fonctionnaires avec un emprunt sur le dos, quand c’est pas deux ?

  15. HOLLANDE, VALS & MONTEBOURG SONT DES FASCISANTS :
    « TOUT DANS L’ÉTAT, RIEN HORS DE L’ÉTAT ET RIEN CONTRE L’ÉTAT » MUSSOLINI

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