Dante et Virgile entrent dans la barque de Phlégyas… carrément immense…

Chaque fois que je relis ce vers de Dante, au Chant Huitième de l’Enfer, je tombe carrément à la renverse :

“Lo duca mio discese ne la barca,
e poi mi fece intrare appresso lui
e sol quand’io fui dentro parve carca”.

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Tellement de gens à envoyer dans les cercles des enfers !

dante3
.
J’ai bien du lire la Divine Comédie cinq ou six fois dans trois ou quatre traductions différentes, et chaque fois (il suffit que j’entende une phrase, n’importe laquelle, pour que je tombe carrément à la renverse, comme un hanneton, tellement je suis heureux. Je trouve ce texte carrément beau. Tellement beau qu’il n’y a rien de plus à en dire ici. Il faut tout lire, c’est tout.

Pourquoi diable est ce que je vous parle de ça ? Ah oui, parce que je trouve que le monde ne tourne plus rond et qu’il va à sa perte (à cause de politiciens et de journalistes nous auront menti comme des arracheurs de dents). Et je suis donc content de savoir qu’il y a — dans les cercles ou dans les fosses des Enfers, une place où on pourra les envoyer rôtir dans de la poix bouillante !

Je vous donne [un bout de] la liste :

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Botticelli et Dante


—–
BOTTICELLI, Sandro
Paradise, Canto VI
1490s
Silverpoint on parchment, completed in pen and ink, 320 x 470 mm
Staatliche Museen, Berlin

Et le petit rameau cria : “pourquoi me mutiles-tu ?”


Il y a eu, ces derniers jours, beaucoup d’arbres et d’ombres d’arbres sur mon blog… Et du coup m’est revenu en mémoire ce passage terrible de la Divine Comédie où Dante, au Chant XIII de l’Enfer, parle des gens transformés en arbres et qui hurlent quand on brise leurs branches… C’est terrible et vous glace d’effroi. Voici le passage :

Et le bon Maître : “Avant de pénétrer plus loin, sache, me dit-il, que tu es dans la seconde enceinte, et y seras tant que tu chemineras dans l’horrible sablon. Regarde bien, et tu verras des choses qui te rendront mes paroles croyables.” Déjà, de toutes parts, j’entendais pousser des gémissements, et ne voyais personne ; de sorte que, troublé, je m’arrêtai. Je crois qu’il crut que je croyais que cette foule de voix, sortant d’entre les troncs, venait de gens qui se cachaient de nous.
Ce pourquoi le Maître dit :
“Si tu romps quelque branche d’un de ces arbres, rompues aussi seront les pensées que tu as”. Lors, avançant un peu la main, je cueillis un petit rameau d’un épais buisson, et le tronc cria : “Pourquoi me mutiles-tu ?” Puis devenu tout noir de sang, il cria de nouveau : “Pourquoi me brises-tu ? N’as-tu aucun sentiment de pitié ? Nous fumes hommes, maintenant nous sommes buissons. Ta main devrait être plus pieuse, eussions-nous des âmes de serpents.”

Petit arbre avec inscription de Giovanni Bellini (fragment)
Huile sur bois, 31 x 22 cm
Gallerie de l’Accademia, Venise.

Des passages moins tristes de la Divine Comédie (étoiles)


Quelques autres arbres…
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La libellule de Bashô…

libellule_basho2
.
En coupant des poivrons ce soir dans ma cuisine, j’ai repensé à ce beau haïku de Bashô qui dit :

Une libellule,
arrachez-lui les ailes :
un piment !

Si on inverse, ça donne :

Un piment,
mettez-lui des ailes
libellule !

Dans la Divine Comédie, sur la Porte de l’Enfer, Dante lit l’inscription : “Vous qui entrez, laissez toute espérance”… Si on inverse – comme ma vie depuis quelques temps à cause d’Alzheimer – je lis au-dessus de ma Porte : “Toi qui a laissé toute espérance, tu es entré aux Enfers”. Souvent on apprend les choses par leur contraire. J’apprends pas mal en ce moment. Un peu trop à mon gôut. Je vais essayer de revenir à la libellule de Bashô :

Libellule
Dans tes prunelles :
les montagnes lointaines…

Autres libellules…
Je finirai dans une mare avec quelques libellules
Les verrières libellules du musée d’Orsay

Quelques étoiles…

Etoiles…

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“Si tout ce qui est proche vous semble loin,
c’est que cet espace touche les étoiles”

Rainer Maria Rilke

Etoiles…

roud1.jpg “Le ciel est bien plus près de moi que les hommes. Un peu plus haut que la branche extrême du noyer, à peine. Avec une perche un peu plus longue, comme on gaule les noix, je ferai choir dans l’herbe les grappes de constellations plus tièdes que les vers luisants d’été. Altaïr, je te cueille comme une pomme, comme une perle. Altaïr, Aldébaran, Orion, Andromède et sa pâle nébuleuse semblable à la chandelle qui brûle derrière une feuille de corne, j’ose enfin vous nommer de vos noms de toujours, vous que je reconnais depuis que j’ai cessé de connaître les hommes, de me connaître”. (…)

Palinodie, Gustave Roud.


Etoiles dans la Divine comédie…

Dans la Divine Comédie de Dante, il y a trois Chants : l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis.

à la fin de l’Enfer, le dernier mot est Stelle, Étoile.
Inferno XXXIV :
E quindi uscimmo a riveder le stelle.
Et là fut notre issue, pour revoir les étoiles

à la fin du Purgatoire, le dernier mot est Stelle, Étoile.
Purgatorio XXXIII :
puro e disposto a salire a le stelle.
Pur et tout prêt à monter aux étoiles.

à la fin du Paradis, le dernier mot est aussi Étoile : Stelle…
Paradisio XXXIII
l’amor che move il sole e l’altre stelle.
l’Amour qui meut le soleil et les autres étoiles.