Sur le modèle des “Je me souviens…” de Georges Perec, je me souviens de ces vieux télégrammes…

J’ai une grande nostalgie de ces télégrammes bleus-gris qui n’existent plus aujourd’hui et qui étaient si beaux… Et je me rappelle très bien l’émotion empreinte d’une légère inquiétude lorsque le facteur nous en apportait un et qu’on l’ouvrait en tremblant en décollant les plis avec ses deux pouces pour lire les petites bandelettes de texte …

Dante et Virgile entrent dans la barque de Phlégyas… carrément immense…

Chaque fois que je relis ce vers de Dante, au Chant Huitième de l’Enfer, je tombe carrément à la renverse :

“Lo duca mio discese ne la barca,
e poi mi fece intrare appresso lui
e sol quand’io fui dentro parve carca”.

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Quelques posts des semaines passées… Sur les brocolis à la Javel, les espaces infinis de Pascal, les ronds dans l’eau de Jan van Eyck, et les détails de la Vierge au chancelier Rolin …

Des ultra-rayonnements de détresse que seuls les anges entendent…

J’ai regardé pendant longtemps ces yeux étonnants de l’autoportrait de Rembrandt, et pensé à cette phrase de René Char (Feuillets d’Hypnos, 1943-1944) :

Les yeux seuls sont encore capables de pousser un cri

Mais qui serait à même d’entendre ce cri ? Seuls les anges du ciel sans doute… Mais pour l’instant, ils ont beaucoup trop à faire sur la bordure de la galaxie… Comment leur en vouloir de ne pas toujours être à notre écoute ?

“Je me souviens….” de mon immense fatigue à l’époque…

La semaine dernière, avec Odile, on relisait des “Je me souviens…” de Georges Perec. Beaucoup de souvenirs radieuxsont remontés à la surface. Des souvenirs de clairs jours de ma vie… Hier — sans doute parce que j’avais mal dormi à cause du mistral qui, ici, fait tomber les branches et claquer les volets — je me suis réveillé complètement épuisé. Et, comme “je me souviens”… j’ai repensé à l’époque où j’étais littéralement mort de fatigue à cause de la maladie d’Alzheimer de Maman… Je me suis souvenu d’un jour où, totalement épuisé, je m’étais m’allongé un moment sur l’herbe au pied du Dôme des Invalides, la tête entre les pâquerettes, le ciel bleu à la verticale de mes soucis, ne pensant plus à rien…

Bon, c’est clair, je suis désormais en exil !

Cinq magnifiques interprétations du Stabat Mater de Vivaldi …

Merci à @Legangneux4 de nous avoir signalé ce magnifique lien vers ces cinq sublimes interprétation ! Merci Morgane !Les cinq interprètes : (Jakub Józef Orliński, Philippe Jaroussky, Tim Mead, Marie-Nicole Lemieux, Andreas Scholl). Ici sur Youtube.

Comme ma grand-Mère pendant la guerre, je mange des topinambours !

Quand j’étais petit, j’étais toujours étonné d’entendre ma grand-Mère dire qu’ils avaient terriblement souffert pendant la guerre à Lyon parce qu’il n’y avait “ni beurre, ni chocolat et qu’ils étaient condamnés à manger des topinambour et des rutabagas”… Contrairement à la pomme de terre, les topinambours et les rutabagas n’avaient en effet pas été réquisitionnés au titre des indemnités de guerre à verser à l’Allemagne. Donc ma grand-Mère en mangeait et moi, bonne poire, je la plaignait en me disant : “Mon Dieu, manger des topinambours, mais quelle horreur ! Ça a dû être terrible”…

L’Annonciation, la mystérieuse boutonnière de Marie et le nuage d’auréoles dorées derrière la colombe…

Fra Filippo Lippi est l’un des grands inventeurs de la Renaissance italienne à Florence dans les années 1440-1460… Une de ses Annonciations, conservée à la National Gallery de Londres, comporte un détail très étrange et difficile à interpréter… Je laisse Daniel Arasse le décrire :

Notre Civilisation était mortelle mais, comme des ânes, on l’avait oublié !

J’avais lu Kenneth Clark à l’époque — tout comme Paul Valéry qui nous avait pourtant mis en garde (“Nous autres, civilisations savons maintenant que nous sommes mortelles”)… Mais, à l’époque, je n’imaginais pas que cela puisse vraiment arriver : les “barbares” ne me semblaient pas d’actualité, et la vieille “civilisation” occidentale me semblait plutôt bien assurée sur ses bases… Et pourtant — en quelques décennies à peine, et surtout de mon vivant ! — j’ai vu la civilisation commencer à trembler sur elle-même et menacer de s’effondrer comme une maison infestée de termites …

Grande beauté de ce “rouge corail à décor de vague”…

Je viens de voir, sur le site du musée Guimet, cette oeuvre rouge corail à décor de vague que je trouve splendide … La notice dit :

Les magnifiques paroles du Chef indien Seattle…

En 1854, le président des USA, Franklin Pierce (1853-1857) fit savoir aux Indiens Duwamish des plaines du nord-ouest que le gouvernement proposait d’acheter leur terre. Les Indiens, premiers habitants de l’Amérique, y ayant toujours vécu en harmonie avec la nature, ne purent jamais s’opposer à cette “conquête”. Le Chef indien Seattle, de la Tribu des Duwamish, prononça un discours en réponse à la proposition d’achat du gouvernement. Discours prophétique auquel se joignirent, au fil des ans et des générations, d’autres voix indiennes pour prolonger celle de Seattle en un écho universel. Aujourd’hui, encore et toujours, cette réponse vient à nous comme une leçon de respect de la nature, de vie et de sagesse. À lire attentivement !

[REPLAY 12]

Quelques posts des semaines passées… Sur le Paradis de Novalis, un rebelle sans raison de se battre, la confiture de soleil et Dieu en procès devant les assises …

Finalement, les plus petites choses sont immenses…

Finalement les choses les plus simples ne sont pas aussi simples que ça à inventer. Il faut non seulement trouver l’idée, mais surtout la réaliser dans ses plus petits détails (avec des tonnes de variations crayonnées avant d’arriver au truc pour lequel on déposera des brevets et que les gens utiliseront finalement dans leur vie quotidienne). Je suis assez admiratif…

Apprendre vite des langues étrangères : ce sera utile dans les prochains camps de concentration …

Je me rappelle un entretien de Stéphane Hessel — en 2014 — je crois, où il évoquait la poésie et affirmait : “Elle sert beaucoup dans la vie, car elle permet de s’évader”… Se souvenant de l’asservissement dans les camps de concentration, de la faim, de la peur et du froid, S. Hessel disait : “le rythme poétique a quelque chose d’une flamme – et une flamme ça réchauffe !”

Les échelles de temps : un jour, un mois, un siècle, un millénaire et plus encore. Carrément vertigineux…

Il y a des sites web que je trouve totalement renversants. Celui-là par exemple qui nous montre les échelles de temps sur la terre et les durées respectives d’un jour, d’un mois, d’un siècle, d’un millénaire, d’une époque, d’une ère etc… Il est super bien fait (pas en flash mais en HTML5) et me laisse sans voix tellement il est intelligent. Par exemple, là, en vous en parlant, j’essayais de me situer par rapport aux oiseaux du jurassique : immense et jubilatoire impression d’être un Archaeopteryx et de voler au-dessus des temps géologiques…

Merci à mon cher petit bibliothécaire …

Je voulais juste lui rendre un petit hommage sur ce blog. Heureusement qu’il est là, monte la garde jour et nuit et évite l’écroulement de ce que j’aime…

La solitude selon Carl G. Jung…

J’exige qu’il y ait des vaches au Conseil des Ministres !

Je ne supporte plus que les Gouvernements successifs ne traitent pas les vrais problèmes. Vous avez vu, les manifestations d’agriculteurs ont déjà disparues et le gouvernement va les oublier… Un autre vrai problème qui n’est jamais résolu est celui des animaux : ils sont toujours traités de façon totalement inacceptable (farines animales à l’époque, conditions d’élevage ignobles et pratiques d’abattage absolument scandaleuses aujourd’hui… etc).. La condition qui leur est faite est tout simplement indigne. Et donc un Gouvernement qui ne prend pas ce problème à bras le corps — je devrais dire par les cornes — est lui aussi indigne.

L’abolition de l’espace et du temps et l’expérience des “clochers de Martinville” de Proust ….

Peut-être avez-vous déjà ressenti — dans un rêve — le surgissement vertigineux du passé en plein coeur du présent… Cela m’arrive très fréquemment lors de rêves où la présence d’une personne – pourtant disparue il y a quatorze ans – surgit de façon incroyablement sensible et bouleversante tellement la sensation est puissante et déchirante… Ce qui m’arrive dans le temps – juste la durée d’un rêve – est ce que Proust a expérimenté – dans l’espace avec “l’expérience des clochers de Martinville” …. (enfin c’est ainsi que Jacques Darriulat la décrivait dans une vieille émission de France-Culture que j’avais entendue à l’époque).

Et “l’éclipse de l’intelligence”, on en parle ?

Depuis des semaines, les médias nous bassinent avec l’éclipse solaire du 8 avril. Je veux bien que les éclipses soient impressionnantes, mais encore faut-il pouvoir les voir. Or non seulement cette éclipse n’est pas visible depuis la France mais, pour l’observer, il faudrait se déplacer de l’autre côté du monde : au Mexique ou en Amérique du Nord… Ce qui me sidère, c’est que les médias s’emballent pour une éclipse qui ne durera que 4 minutes et 34 secondes alors que, pour les éclipses de cerveau, ils ne disent jamais rien !

Le chien du village qui sait tout ce que font les gens …

On a un chien au village qui sait tout : il a ses papattes au balcon et voit tout, écoute tout, espionne tout. Rien ne lui échappe. C’est une caméra de surveillance à lui tout seul. Vous pensiez passer dans la rue incognito, hé bien non : il vous a repéré ! À propos de cancans de concierge dans le village, pour savez ce que disait Socrate :

[REPLAY 11]

Quelques posts des semaines passées… Sur Pétrarque, les gnous, Dieu, et saint François d’Assise …

Une œuvre exceptionnelle de Pierre Soulages exposée prochainement au Grand Palais !

Pierre Soulages est mort en octobre 2021 à l’âge de 102 ans, mais ce n’est qu’aujourd’hui que ses héritiers — après trois ans d’âpres négociations avec les musées nationaux — ont révélé l’existence de sa dernière œuvre appelée simplement “Outrenoir”…

Des images de l’œuvre circulaient déjà depuis quelques semaines sur les réseaux spécialisés, mais nous avons pu nous procurer une photographie authentique que nous avons le plaisir de révéler aujourd’hui au grand public avant sa présentation solennelle, au début de l’été, dans une installation exceptionnelle au Grand Palais …

J’en apprends tous les jours (sur les plantes protérantes) !

Philippe, sur le chemin de Collongue, vient de m’apprendre (à ma plus grande honte car je ne l’avais jamais remarqué) que l’arbre de Judée, qui en ce moment a de si belles fleurs rose pourpre, avait la particularité d’avoir des fleurs avant d’avoir des feuilles. D’habitude c’est l’inverse : les feuilles avant les fleurs.

Pourquoi les arbres sont-il parfaitement arrondis ?

Je ne comprends décidément rien à rien, mais ce n’est pas nouveau… Tous les jours je vais me promener, et tous les jours je me demande (depuis que je suis petit, donc ça fait un bon moment) pourquoi le sommet des arbres est parfaitement arrondi. Ou plutôt comment chaque branche sait-elle qu’à un moment donné, elle doit s’arrêter net de pousser pour que moi, qui regarde l’arbre de loin, je me dise : “tiens, c’est bizarre tout de même, comment la branche du dessous sait-elle qu’à un moment précis, elle doit s’arrêter pile pour faire un bel arrondi ? Et que toutes les branches se coordonnent pile poil pour s’ajuster collectivement au millimètre et tracer un magnifique arrondi… (j’aurais pu corriger dans photoshop les petites branches qui dépassent un peu sur la droite, mais je les ai laissées car elles respectent les instructions et n’iront pas plus loin ; et aussi parce que je n’aime pas tricher)

S’épuiser à courir après les fake news ou la réalité virtuelle ?

Roelof Knol est un artiste-média-développeur qui invente des mappings de projection digitale permettant de créer des effets interactifs visuels ou une réalité augmentée projetée… Comme ce chat essayant, en temps réel, d’attraper des poissons interactifs illusoires et néanmoins “réels” dans son cerveau … Maintenant imaginez que vous êtes le chat ! Et que vous essayez d’interagir avec les fake news qu’ils vous balancent du matin au soir dans les journaux, à la télé, à la radio … Ou d’appréhender la “réalité augmentée” à laquelle ils essayent de vous habituer progressivement pour vous obliger à vivre demain dans un monde désespérément déconnecté du réel… Comme le chat, vous vous épuiserez à vous cogner la tête contre du “virtuel”… D’après vous, votre cerveau sera comment à l’issue du processus où vous n’aurez plus la moindre prise sur le réel ? Épanoui ? ou complètement grillé ?
(Petite vidéo de 36 secondes)…

Mais quel livre Aliénor d’Aquitaine lisait-elle ? Celà mériterait une belle émission à la Grande librairie avec de grands médiévistes …

Aliénor d’Aquitaine (1122–1204) a été — excusez du peu — deux fois reine (reine de France puis reine d’Angleterre) et mère de deux rois ! Son gisant polychrome se tient sous les voutes de l’abbaye royale de Fontevraud où elle repose avec son second mari Henri II Plantagenêt, leur fils Richard Cœur de Lion et Isabelle d’Angoulême, épouse de Jean sans Terre… Sur son lit, Aliénor tient dans ses mains un livre de pierre qui est tout un symbole pour notre vieille civilisation qui ne saura bientôt plus ce qu’étaient les livres, les librairies et les bibliothèques… Et qui est même en train d’oublier son

L’empereur des Han comme argument de vente des clous de girofle ?

Depuis un bon moment — singulièrement depuis le Covid — j’ai pris le maquis des habitudes “officielles” en matière de santé : je n’écoute plus les ministres de la Maladie ou le Conseil de l’Ordre en qui je n’ai plus confiance, j’ai boycotté mon “médecin traitant” que je considérais comme maltraitant (refus pendant le Covid de me prescrire autre chose que du Doliprane), je me bourre tous les jours de vitamine D, C, B etc, de curcuma, de gingembre, de zinc … Et, au moindre signe de Covid, j’avale ma ration d’azithromycine, d’ivermectine et de zinc… et en trois jours je suis de retour sur les chemins à apporter de l’herbe à l’âne et aux chevaux.

Et me direz-vous “quel rapport avec la démocratie ?”… Eh bien si j’en parle, c’est parce que je n’avais jamais lu l’étiquette de mon flacon de clous de girofle. Il y est dit, ce dont on se doutait, que ce sont les boutons des fleurs du giroflier, cueillis avant maturité, puis séchés … Mais ils précisent en plus :

“Loué sois-tu, Seigneur, pour frère Vent”…

“Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages,
pour l’azur calme et tous les temps”
(François d’Assise, Cantique à frère Soleil))