Le moment où Dieu sépare la lumière du jour de l’obscurité de la nuit…

Dans la fresque centrale de la salle de la Nuit et du Jour, réalisée par Jacopo Vignali en 1525, Dieu est représenté au moment où il sépare la lumière du jour de l’obscurité de la nuit… On vit à une époque bien sombre où le grand voile noir de la bêtise humaine s’est tellement déployé et étendu sur le monde qu’il a plongé nos vies dans l’obscurité. Les lumières de l’intelligence se sont progressivement éteintes sous nos yeux, les unes après les autres, comme les étoiles dans le ciel. Le pire est que, sous l’emprise de médias corrompus, les gens semblent s’être résignés à cette tragique évolution sépulcrale de la civilisation. Je veux encore espérer que la lumière va l’emporter contre

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Il faudrait un Vivaldi des matins !

On parle toujours des “Quatre saisons” mais je trouve qu’on ne s’émerveille pas assez devant la beauté incroyable des matins ou des après-midi … Alors que, lorsqu’on y pense, c’est carrément immense : il faudrait un Vivaldi des quatre saisons de la journée : le matin, l’après-midi, le soir, la nuit… Quelle inimaginable beauté tout de même… Dieu est grand !

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L’un voit des “vitres”, l’autre des “vitraux”. L’un est à l’extérieur, l’autre à l’intérieur…

Plus ça va et plus je me rends compte qu’il est de plus en plus difficile de communiquer dans notre société. Sur la quasi totalité des sujets : littérature, musique, architecture, politique, vaccinations etc … Si vous ne partagez pas exactement la même perspective, c’est perdu d’avance… Par ex — ce n’est évidemment qu’une image symbolique — si vous avez expérimenté, lorsque vous êtes à l’intérieur d’une cathédrale, que les vitraux sont baignés d’une lumière magnifique, il vous sera très difficile de faire partager votre émotion spirituelle à quelqu’un qui se tient résolument à l’extérieur (je parle symboliquement évidemment)…

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J’aime énormément cette peintre !

J’ai fait un saut à Paris la semaine dernière… Très belle exposition de Anne-Françoise Couloumy à la galerie de l’Europe rue de Seine…J’aime énormément ce qu’elle fait…

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Quand il fait triste dehors : juste lire ! détail (11)

Merci à Pieter Jansens Elinga pour la lumière ! –>

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Il y a des fins de vie éclairées de cette lumière-là…

« Par temps clair, hiver pur, été sec, la plus belle lumière est celle de la fin du jour, rasante, intense, dorée, sœur vive des ombres longues et promesse du repos de la vie. Rembrandt suggère qu’il peut y avoir des fins de vie éclairées de cette lumière-là, vies de vieux hommes « rassasiés de jours » et que douleur, joie et sagesse ont passées au tamis.»

Claude Roy

Quelques Minimes de Claude Roy qui me touchent…

Pouvoir décrire la lumière… si un jour elle disparaissait ?

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J’aimerais bien, – si un jour la lumière disparaissait – , être capable d’en transmettre la formule ou de savoir la décrire à des hommes venus d’une autre planète qui voudraient nous aider à la recréer…

Mais comment leur expliquer que c’était lumineux mais pas épais, puisque les oiseaux volaient dedans ? qu’elle était fine et transparente, dorée comme du miel sur les croissants du matin ?

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“On a été trop gâtés par la lumière !”

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J’écoutais aujourdhui une archive où Peter Handke disait :

“Il faut s’habituer à la nuit, parce qu’on est trop gâtés par la lumière ! Trop gâtés, vraiment.

Quand j’étais enfant, la maison était seulement éclairée par la lumière des lampes à pétrole. Et, bien sûr, toute la famille a été très heureuse quand la lumière électrique est arrivée, comme le Beaujolais nouveau. Ça a été un grand plaisir de voir la clarté dans la maison. Mais maintenant, je me dis parfois que c’était très agréable sans la télévision, sans la lumière de la télévision qui est la lumière la plus bête qui existe. Et la lumière électrique, fait mal aussi parfois. On est trop gâtés. Maintenant j’ai pris l’habitude, dans la maison, d’éteindre la lumière la nuit… D’être assis dans l’obscurité … parce que l’obscurité ça n’existe pas. Si on s’habitue, c’est très agréable… On voit beaucoup dans l’obscurité, même plus peut-être”… (…)

Peter Handke, 2 décembre 1989

Pouvoir décrire la lumière… si un jour elle disparaissait ?

Mon cerveau a fait un bruit bizarre …

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Hier soir, conférence au Collège des Bernardins sur “Lumière, théorie quantique et cosmologie” avec Serge Haroche, prix Nobel de physique en 2012 et Gabriele Veneziano, physicien, professeur du département de physique théorique du CERN…

Ma pauvre tête a fait très exactement comme les marrons grillés en hiver : paf !

La vidéo de la conférence est ici :
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La lumière blonde sous la crasse qui s’envole en petit copeaux…

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Depuis des années, j’ai – en face de moi, juste au-dessus de mon lit – les Raboteurs de parquet de Caillebotte… Et donc, depuis des années, je me réveille tous les jours en me disant : “mais pourquoi diable ai-je toujours pensé qu’il fallait absolument gratter pour trouver la lumière ? Il doit bien y avoir des endroits où je pourrais trouver la lumière sans avoir à gratter comme un malade ?”

Mais, depuis des années, – sans doute les restes d’une vieille éducation protestante – je rabote, et je gratte, inlassablement, et je fais s’envoler les petits copeaux de bois pour faire s’élever dans mon cœur un peu de belle lumière dorée… On ne m’a sans doute pas donné le bon mode d’emploi de la vie :-)))

La vie elle-même comme ondoiement…

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© Sophie Bassouls
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C@R m’envoit ce très beau texte de Pierre Sansot :

“J’estime que vivre constitue en ce qui me concerne une chance, qui ne me sera pas accordée une seconde fois : une chance non point parce que la vie nous fait des cadeaux et que sur une balance idéale la somme des plaisirs excéderait celle des peines, mais parce que je mesure à chaque instant la chance que j’ai d’être vivant, d’accéder chaque matin à la lumière et chaque soir aux ombres, que les choses n’aient pas perdu leur éclat naissant et que je perçoive aussitôt l’esquisse d’un sourire, le début d’une contrariété sur un visage, bref que le monde me parle.
La vie elle-même comme ondoiement, comme déploiement, la vie à fines gouttelettes plutôt que comme une tornade ou un fleuve impétueux. Une lumière plutôt qu’une force.”

Vichnou et la lenteur
Mesurer sa vie en matins…
Et si on cassait carrément les aiguilles ?

Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur, p.14, Ed. Rivages poche, n°313. (Payot, 1998)

Pierre Sansot (Wikipedia)
Sophie Bassouls (photographe)

Lumière

J’aimerais bien que Dieu éteigne le soleil un moment…

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Ce monde vit dans des ténèbres terribles. Mais les gens ne le voient pas car ce sont les ténèbres de la pensée, des ténèbres intérieures…
J’aimerais bien que Dieu éteigne le soleil pendant un bon mois. Que la nuit dure jusqu’à ce que les hommes prennent peur, courent affolés dans les rues les bras levés vers le ciel, la tête couverte de sacs de cendre, poussant des sanglots et versant des larmes de crocodile ; implorant Dieu de rallumer le soleil pour qu’ils puissent enfin revoir les merveilles de la Création.

Dieu, évidemment, se ferait un peu tirer l’oreille et ferait durer le plaisir. Juste histoire de leur faire comprendre qu’il n’est pas certain qu’ils en vaillent la peine, qu’ils n’ont pas été particulièrement reconnaissants jusqu’à présent. Et que s’ils veulent une aide efficace ils n’ont qu’à aller frapper au Panthéon où il y a très certainement de très grands hommes de très grande qualité susceptibles d’être à la hauteur de la tâche (après tout ce n’est pas si sorcier : ils ont déjà trouvé E=mc2 et n’ont donc plus qu’à trouver la solution des autres équations). Ou demander à des évolutionnistes une théorie pour faire revenir le soleil et la lumière ? Ou, qui sait, attendre simplement que le dieu hasard fasse lui-même les choses ?

Les hommes épuisés d’errer dans la pénombre renonceraient alors à leur arrogance et rendraient grâce, bâtissant de grandes cathédrales et couvrant la terre de petites chapelles. Et la lumière reviendrait, radieuse et ruisselante de beauté et les hommes diraient : “OK, on a été nuls, cette fois on arrête nos conneries et on protège la Création au lieu de la démolir”. Et en voyant les abeilles revenir et les fleurs s’ouvrir et les enfants jouer dans les bacs à sable, Dieu se dirait qu’il a bien fait de leur donner encore une dernière chance :-)

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Le curriculum de Dieu…
J’appartiens au monde d’avant la pomme !
Dieu est grand
Adam et Eve me tapent sur le système
La main de Dieu
Peut-être que Dieu en a marre
Les horaires que j’aime…
j’aimerai bien que Dieu m’accorde 3 secondes
On ne tourne pas le dos à Dieu
Les “installations” de Dieu
La Création (Ghiberti)
Dieu surveille les pommes depuis le début de la Création ?
Texte de la Genèse

L’univers ne se doute guère de cette ambition de l’âme

“Il y a une sorte de force aveugle dans le monde. La matière est une énergie qui ne sait où elle va. La vie même ne vit qu’à tâtons. Pourtant si la pierre tombe, si la mer remue, si le vent court à de faux rendez-vous, on peut remarquer une espèce de prudence chez les plantes et pas mal de ruse chez les animaux.

Et puis, il y a les humains qui sont comme lancés vers une lumière. Leur jeunesse est une flèche qui part en direction du zénith. Mais c’est très fragile. Cette visée perpendiculaire demanderait une puissance énorme que rien ne peut fournir tout à fait. Il y faut une attraction d’en haut. L’univers ne se doute guère de cette ambition de l’âme.

Qu’il sente ou non l’élan de l’âme, l’univers joue son jeu, et l’âme n’échappe pas aux pesanteurs. L’âme pressent plus ou moins où elle va, mais elle n’arrive guère à se libérer de la compacité d’un monde où s’imbriquent la matière, la vie animale et les phénomènes grégaires. Continue reading

De mon terrier, je vois très exactement ce qu’a peint Bosch

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Il est clair que les lapins ont un sens aigu de la beauté, de la spiritualité et de l’extase mystique… Et que Hieronymus Bosch a donc très certainement été lapin dans une vie antérieure. Cela me frappe en rapprochant sa toile (à droite) de la photo que je viens de prendre du fond de mon terrier…

Hieronymus Bosch (1453-1516) Huile sur bois. Venise. Palais des Doges.

Je reconnais (je dois être un peu dérangé) que j’ai la manie des associations d’idées et des analogies

 

De mon terrier, je vois ce que Bosch voyait
Pouvoir décrire la lumière… si un jour elle disparaissait ?

“Le Programme en quelques siècles”…

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“On supprimera la Foi
Au nom de la Lumière,
Puis on supprimera la lumière.

On supprimera l’Âme
Au nom de la Raison,
Puis on supprimera la raison.

On supprimera la Charité
Au nom de la Justice
Puis on supprimera la justice.

On supprimera l’Amour
Au nom de la Fraternité,
Puis on supprimera la fraternité.

On supprimera l’Esprit de Vérité
Au nom de l’Esprit critique,
Puis on supprimera l’esprit critique.

On supprimera le Sens du Mot
Au nom du sens des mots,
Puis on supprimera le sens des mots

On supprimera le Sublime
Au nom de l’Art,
Puis on supprimera l’art.

On supprimera les Écrits
Au nom des Commentaires,
Puis on supprimera les commentaires.

On supprimera le Saint
Au nom du Génie,
Puis on supprimera le génie.

On supprimera le Prophète
Au nom du Poète,
Puis on supprimera le poète.

On supprimera l’Esprit,
Au nom de la Matière,
Puis on supprimera la matière.

Au nom de rien on supprimera l’homme ;
On supprimera le nom de l’homme ;
Il n’y aura plus de nom ;
Nous y sommes”.

Armand Robin, Le programme en quelques siècles, © Gallimard

La petite lumière au loin… (la petite quoi ?)

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Dans la grande série “Je ne vais pas au théâtre mais mes amis me racontent”… voici ce que m’écrit Muriel :

Vu hier soir à la Cartoucherie Oncle Vania d’Anton Tchékov et pensé à ta vie… Mikhael lvovitch Astrov, le médecin de campagne dit :”quand on marche la nuit dans la forêt et qu’on voit au loin une petite lumière, on sent moins la fatigue, les pénombres, les épines des branches qui viennent vous balayer le visage….. Je n’aime personne et je n’aimerai plus. Ce qui me passionne encore c’est la beauté…

C’était : “j’y suis allé et j’ai aimé” par MMD, notre envoyée spéciale à la Cartoucherie de Vincennes !

L’ascension des âmes dans le tunnel de lumière

boshairport4.jpg Depuis des années, j’ai sur mon mur un grand poster représentant une partie du magnifique diptyque du Paradis Terrestre et de l’Ascension des Ames de Hieronymus Bosch, conservé au Palais des Doges à Venise. Avec la célèbre image du tunnel de lumière où de grands anges magnifiques arrachent les âmes bénies à une pénombre d’ébène pour les guider – par une étonnante ascension dans un rayonnement incandescent – vers la lumière éblouissante du Paradis dont Dante, dans la Divine Comédie, parle si admirablement. Depuis des années, cette image de Bosch est définitivement fixée sur ma rétine et je suis souvent frappé par des analogies étonnantes qui me troublent : comme par exemple ici, avec cette photo prise dans le tunnel d’un terminal d’aéroport… Je ne peux pas regarder ce tube de verre lumineux sans penser aussitôt à cette peinture de Hieronymus Bosch.

Hieronymus Bosch (1453-1516) Huile sur bois. Venise. Palais des Doges.

PS. Depuis que j’ai mis cette image, beaucoup d’amis (Muriel et Delphine notamment) me disent : “mais c’est l’image de la lumière qu’on voit quand on sort du coma”. Peut-être que c’est cela et aussi l’au-delà de la mort ou l’autre côté de la vie… Je n’ai évidemment jamais voulu comparer les aéroports au Paradis! Je voulais simplement souligner l’analogie entre les deux images… Quant à la lumière qu’on voit quand on sort du coma… euh, hé bien je ne connais pas encore.

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voir également ce que je vois de mon terrier…

A quoi ça sert ?

Delécluze demandait à Stendhal : “A quoi sert le dôme de Saint-Pierre ?”.

Stendhal :

“A faire battre le coeur !”

A quoi sert l’oiseau qui chante dans la cour ? A faire battre le coeur ! A quoi sert la lumière dorée qui tombe sur ma tartine de miel ce matin ? A faire battre le coeur. A quoi sert l’aria des Variations Goldberg que j’écoute en buvant mon café ? A faire battre le coeur.
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Qu’est ce qui nous ouvre le ciel ?

Ce soir les hirondelles gribouillent le ciel au fusain

Cécile R., qui est une immense artiste, m’écrit: “…lorsque je ne pourrai plus graver…”.

hirondelles_2-fusain.jpg

et je pense aux hirondelles qui ce soir s’amusent comme des folles dans le ciel au-dessus du tilleul de la cour…

“Quand vous ne graverez plus, Cécile, vous regarderez les oiseaux graver le ciel et tracer au fusain des lignes d’une précision et d’une finesse étonnantes”. C’est drôle mais il y a quelque chose dans la Création qui me submerge tellement elle est belle. Quand je rentre le soir, il y a ce ciel immence qui surplombe l’Esplanade, les oiseaux qui font des conférences bruyantes dans les platanes le long des Invalides, le parfum enivrant des tilleuls vers le métro Latour-Maubourg, et parfois des cols verts qui foncent droit en direction du musée Rodin….

Si un jour la lumière disparaissait, je ne sais pas si nous serions capables – pour essayer de la recréer – de la décrire à des hommes venus d’une autre planète ? Comment leur dire que c’était lumineux mais pas épais puisque les oiseaux volaient dedans ; que la lumière du matin était bordée de bel azur limpide, que celle du soir était à l’orient tout rose, et que celle qui tombe certains soirs sur les tilleuls de la cour est tellement parfumée qu’on est presque heureux de vivre encore pour sentir cela et y entendre piailler les hirondelles… Nous n’aurions même pas les mots pour dire qu’on avançait dans la lumière avec une ombre à nos côtés et que l’air parfois miroitait comme sur une toile de Monet. Dieu est grand !

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